Jean Philippe Elie, journaliste et Rédacteur en Chef de "Chef d'Entreprise Magazine". vient de livrer une note sur sa page Facebook, qui a elle seule résume l'inquiétude, voir l'indignation de beaucoup d'entre nous…

Je vous la livre in extenso car en quelques mots, Jean Philippe Elie appuie là où cela fait très mal! Espérons qu'il sera entendu:

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Absoudre ses fautes grâce à l'Etat christique…

Lun 09:20

Dans un récent édito, le directeur de la rédaction de l'Express, Christophe Barbier, trouvait tout à fait logique que l'Etat sauveur (des banques) intervienne au plus fort de la crise financière. Cependant, une fois celle-ci passée, l'Etat devra à nouveau s'effacer afin de laisser la roue du capitalisme tourner pour le plus grand bien de la planète.

Ma déception, à la lecture de cet édito, fut à la hauteur des pertes du Cac 40 ! Par quel coup du sort un brillant journaliste comme Christophe Barbier est-il devenu autiste au point de ne pas se rendre compte que le capitalisme ne doit plus être livré à lui-même ? C'est à croire que la crise actuelle a tétanisé les consciences et fait perdre à certains journalistes (caste à laquelle j'appartiens) le sens du libre arbitre, à défaut de celui de la libre entreprise…

Oui, le capitalisme est à l'heure actuelle le modèle économique le plus souhaitable. Mais le capitalisme sans régulation, c'est comme science sans conscience. C'est laisser des individus amoraux s'enrichir, jusqu'à l'indécence, sur le dos de salariés qui ne sont plus que des variables d'ajustement ! C'est laisser des individus ayant perdu le sens des réalités se goinfrer jusqu'à s'en crever la bulle boursière, avant d'appeler au secours un Etat christique. C'est laisser des individus s'absoudre de leurs fautes sans prendre conscience de l'immoralité de leurs actes…

Je pensais que cette crise déclencherait enfin une catharsis libératrice, où le sacrifice d'ouvriers – perclus de douloureux TMS – serait enfin reconnu… et indemnisé à sa juste valeur. Je me suis trompé : ceux qui nous ont plongé dans la tourmente présente, après avoir perçu des dividendes faramineux, refusent d'assumer leurs actes et d'en tirer les conclusions qui s'imposent. L'Etat sauveur a simplement le droit de voler à leur secours, avant d'être crucifié sur l'autel d'un nouveau capitalisme qui sera tout autant immoral que le précédent.

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