Michel Dedieu est propulsé dans la course à la présidentielle suite à la maladie déclarée du ténor du parti. Dans l’avant second tour et face à un adversaire favori, il doit se préparer au grand duel télévisé.
Pour travailler son argumentaire et son image il se retranche donc dans sa superbe demeure assaillie à ses grilles par les paparazzi.
Le premier film épuré que signe l’acteur Niels Arestrup sort à point nommé sur nos écrans.
Bon timing pour ce film atemporel au style léché qui colle si parfaitement à un sujet brûlant d’actualité ! A ceux qui seraient lassés d’entendre parler à tort et à travers des élections, je ne saurais trop recommander de prendre de la distance en allant voir illico « Le candidat ». Niels Arestrup en propose un tout autre traitement.
Au fil des séances, photo et bachotage compris, le candidat novice campé par Yvan Attal, prend conscience de la manipulation dont il est l’objet. Niels Arestrup s’est réservé le rôle de l’éminence grise à l’allure de parrain, poursuivant la veine des personnages de pourris qu’on lui connait. On peut aussi déceler des ressemblances pas vraiment fortuites de la scène politique hexagonale dans le portrait de l’épouse en fuite qui rêve d’une vie normale loin d’un destin national.
On se retrouve plongé habilement dans ce monde clos où cohabitent grandes ambitions et intérêts privés, guerres de clan et gourous. Ce n’est pourtant pas un film sur le monde politique mais sur un homme politique qui, de marionnette va se transformer en homme libre.
Le suspense atteint son apogée lors du débat où, dans les coulisses du studio avec le staff de campagne, partageant leur angoisse, je me demanderai jusqu’au bout ce qui va advenir. Bien joué monsieur Arestrup !
