Marcel Marceau est parti sur la pointe des pieds

photo20marceau.jpg

Le silence, qui avait fait sa gloire s’est doucement refermé le lundi 24 septembre 2007 autour d’un artiste aussi grand que discret…

De son vrai nom Marcel Mangel, le célèbre mime Marceau s’est en effet éteint dans la douce lumière de cet été lotois finissant qu’il aimait tant, entouré de sa compagne Anne Sicco, animatrice de la compagnie théatrale « l’œil du silence » et de sa fille Aurélia , également comédienne.

Né en 1923, à Strasbourg, d’une maman lectrice passionnée et d’un papa boucher de la communauté juive qui ne reviendra pas du camp d’Auschwitz, Marcel s’est engagé dès 1943 dans le maquis de la résistance en Dordogne . Il mettra ses dons artistiques au service de ses compagnons en devenant un faussaire de génie, pourvoyeur de papiers d’identité et de laissez-passer.

La guerre terminée, il entre dans la célèbre compagnie Renaud-Barrault où il reprend le rôle du pantomime Baptiste, popularisé par Jean-Louis Barrault dans le célèbre film de Marcel Carné « les enfants du Paradis ».

Le 22 mars 1947, jour du 24e anniversaire de l'artiste, il crée un drôle de personnage, Pierrot lunaire, "hurluberlu blafard" à l'œil charbonneux et à la bouche déchirée d'un trait rouge, un drôle de haut-de-forme sur la tête, avec une fleur rouge tremblotante en guise de panache : BIP était né.

A travers ce personnage , tout au long de sa carrière il exprimera par la seule force des regards, des gestes, des attitudes corporelles , tout ce qui fait le monde et la vie .

Son sens aigu de l’observation lui permet de brosser …

 des tableaux d’une humanité incroyable d’une dimension poétique indéniable mais toujours pleins d’espoir et de foi en la vie.

En 1955 il se lance à la conquête des Etats-Unis où un public surpris et habitué aux grosses machineries des spectacles hollywoodiens découvre les vertus du silence et de la solitude et lui fait un triomphe. De nombreuses tournées, des articles élogieux et la gloire d’avoir joué devant quatre présidents (Johnson, Ford, Carter, Clinton) et de nombreuses stars du cinéma lient le célèbre mime à ce grand pays et en particulier à New York où se trouve d’ailleurs la « Fondation Marceau » temple du mime qui conserve toutes les archives personnelles de l’artiste.

Malgré ses succès à l’étranger, Marceau est pourtant toujours malmené par la critique et le public français, trop attaché sans doute à une culture plus classique.

C’est cependant grâce à l’aide financière de Jacques Chirac, alors maire de Paris, qu’il pourra en 1978 créer sa compagnie de mimes dans la capitale.

Marceau a toujours souhaité, en effet, voir naître une école internationale de mimodrame qui permette la transmission et la permanence de ce savoir si particulier, en y associant toutes les techniques théatrales corporelles et vocales qui gravitent autour du mimodrame.

Inspirateur des artistes de la pantomime dans le monde entier, et notamment en Israël, Marcel Marceau a été nommé en 2002 ambassadeur de bonne volonté pour le troisième âge par l'ONU. Il parcourt le monde par souci de faire connaître la pantomime.

Il nous quitte à l’âge de 84 ans, mais Bip, le personnage mythique qu'il a crée, lui survivra longtemps, éternel Don Quichotte luttant contre les moulins à vent de la vie actuelle.

4 réflexions sur « Marcel Marceau est parti sur la pointe des pieds »

  1. un ovni
    Oui, un ovni sur Come4News.

    Bip-Bip Voilà un article qui met en valeur et de belle manière la personne mentionnée Bip ,dommage que ce soit à titre posthume.Bip-Bip

    A propos Michael Jackson dit avoir emprunté son fameux « walk moon » (les fameux pas à reculons)à Bip…euh…Marcel Marceau.Qu’on se le dise!

    Bip-Bip

  2. C’est vrai jamais démodé, jamais réellement à la mode.

    Il était au dessus de tout cela certainement.

    Une vie vouée à son art

    J’avais l’impression qu’il était immortel ou qu’il faisait partie de la famille

Les commentaires sont fermés.