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    Alors qu’à Jérusalem des colons manifestent pour exprimer leur opposition à toute reprise du gel de la colonisation en Cisjordanie, à Jérusalem Est, voilà que de la manière la plus inattendue, Israël, sans préalable aucun, confond le pays du cèdre en lui offrant un cadeau  : Ghajar.  

    Ghajar, petit village stratégique d’un temps perdu, situé aux  confins  de la Syrie et du Liban, perché sur une colline surplombant  la rivière Wazzani venue du Liban et qui alimente le réservoir d’eau d’Israël, le lac Tibériade. Il sera conquis en 1967 par l’Etat hébreu juste avant qu’il annexe la partie sud ainsi que le plateau syrien du Golan.

    Lorsqu’en 2000, contraint et forcé Israël quitte le sud du Liban, Ghajar se verra divisé, sans état d’âme, par l’ONU en deux zones délimitées par la frontière israélo-libanaise, la ligne bleue : partie nord intégrée au Liban et partie sud au Goolan syrien sous occupation israélienne. La localité a eu le temps de s’agrandir et d’empiéter sur le Liban.
    Cependant la partie nord de ce village sera réannexée par Israël lors de l’invasion du Liban par Israël en 2006 qui refusera, en fin de conflit de la confier à la Finul, Force intérimaire des Nations unies conformément à l’application de la résolution 1701, malgré les pressions de l’ONU jusqu’à ce fameux revirement brutal !

     

    Voilà donc qu’à l’issue d’un conseil de ministres, Netanyahu informe de sa décision de quitter le nord de Ghajar pour le confier à la Finul avant de le restituer au Liban sans fournir de détails sur les modalités du départ, histoire de montrer patte blanche par rapport à la résolution 1701. A croire que les manquements à la 1701 se limitaient à l’occupation de Ghajar nord, une véritable mascarade car le viol quotidien de l’espace aérien se fait le plus allègrement du monde sans compter les "incursions électroniques, d’espionnage" au pays de non-droit ainsi que l’annexion des collines de Kfarchouba, des fermes de Chebaa ! Ghajar en échange de l’annihilation du Hezbollah, résistance à titre préventif ?

    Abracadabrantesque histoire que celle de Ghajar, car petit village occupé exclusivement par des alaouites, appartenant à la Syrie qui en a été spoliée avec le plateau du Golan en 1967. Porteurs de la double nationalité syrienne et israélienne, ces habitants se retrouvent coupés de leurs familles résidant dans le secteur sud. "Impossible que la Finul puisse contrôler la situation et impossible d’exiger des enfants du secteur nord qu’ils soient soumis aux contrôles des Casques Bleus pour se rendre à l’école, dans les dispensaires, le centre sportif, les institutions du villages, tous situés dans la partis sud" s’est insurgé le porte-parole de la mairie de ce village.
    Face à cet imbroglio, le gouvernement libanais absorbé par des tensions dispose de quelques semaines pour fournir une réponse à ce sournois piège que Michael Williams, coordinateur de l’ONU au Liban, et le général Asarta, commandant de la Finul "tenteront" d’éclaircir lors de leur visite en Israël prévue dans le courant de cette semaine.