Cette mesure phare de Sarkozy est de plus en plus discutée et critiquée, y compris dans la majorité. Pourtant le président ne semble pas vouloir céder sur ce terrain.

En fait, le bouclier fiscal a  été promulgué pendant le gouvernement Villepin, mais Sarkozy l’a renforcé en faisant passer le plafond d’imposition à 50% au lieu de 60%, et en incluant dans le calcul la CSG et la CRDS.

En 2009, 16 500 contribuables ont retouché 586 millions d’euros selon le ministère des finances. Le problème c’est que ce n’est pas également réparti : les 5 % plus riches ont retouché 75 % de cette manne.

Il est difficile de parler de justice dans ce cas.

L’argument qui justifie cette injustice : il ne faut pas que les plus riches partent à l’étranger. Il n’existe actuellement aucune donnée qui puisse étayer ce raisonnement.

La droite prétend que « le bouclier fiscal » a été créé pour rectifier les injustices de l’ISF et comme le président ne veut pas attaquer de front l’ISF, impôt peu rentable mais à haute valeur symbolique, il préfère en gommer les effets par le bouclier fiscal.

Si le gouvernement en vient – ce qui pour l’instant n’est pas envisagé – à augmenter les impôts pour réduire notre dette, les plus riches ne participeraient pas à l’effort collectif puisque leurs impôts sont plafonnés.

Nicolas Sarkozy lui-même  a annoncé qu’un "petit effort" allait être demandé dans le cadre de la réforme des retraites, sans donner plus de précisions. Est-ce un petite brèche dans le dispositif ?

Il est étonnant de voir que le bouclier fiscal est remis en cause alors qu’on ne parle pas de la défiscalisation des heures supplémentaires. Pourtant cette mesure de la loi TEPA coûte des milliers d’emplois. Selon Guillaume Duval, rédacteur en chef d’Alternatives économiques, « cette incitation fiscale coûte cher au budget de l’Etat (4 milliards d’euros) et les heures sup se substituent à des emplois nouveaux ». Pourquoi cette différence de traitement ?