Contrairement aux légendes véhiculées par les marins, ce bateau fantôme n’est pas hanté. Pris au piège du tsunami géant qui endeuilla le japon en mars 2011, il dérive depuis dans le Pacific nord. Les courants marins lui ont déjà fait parcourir 6800 kms et le dirigent maintenant vers les côtes canadiennes. Contrairement au mirage des bateaux fantômes, ce bateau de pêche risque fort de ne pas disparaître ou de déverser son équipage de trépassés dans un port de marins canadien. C’est une bouteille à la mer, un message pour l’humanité.


 Les côtes canadiennes sont depuis des siècles le théâtre de manifestations surréalistes faisant apparaître des navires disparus mais ces légendes proviennent surtout des agissements des pirates qui s’attaquaient aux navires marchands au 18 éme siècles et qui étaient à l’origine de nombreux naufrages. Les survivants racontaient ensuite leur histoire qu’ils embellissaient au fil des ans et créaient des légendes, racontées encore aujourd’hui par de vieux marins.

Ce bâtiment, propriété d’un pêcheur de calamar japonais, happé par les flots en colère, est le terrible témoignage de la catastrophe humanitaire qui fit plus de trois mille disparus et plus de 15000 morts, il dérive aujourd’hui comme une bouteille à la mer, comme pour témoigner de la puissance de la nature et rappeler aux hommes qu’il ne faut pas braver ses lois. Ce message de mère nature rappelle à l’humanité tout entière ce qui s’est passé au japon il y a déjà un an. Depuis ce pays courageux reconstruit à grand peine ce qui a été détruit mais des milliers d’hectares sont devenus impropres à la vie, pollués pour des centaines d’années par la radioactivité, diffusée par la centrale nucléaire partiellement détruite par la force des eaux. Les pêcheurs locaux ne peuvent plus continuer leurs activités dans une mer radioactive qui ne peut plus leur fournir l’alimentation dont ils ont grand besoin. Ce bateau à la mer nous informe des dangers des constructions atomiques proches des côtes ou bâties sur des failles sismiques actives. Combien faudra t’il de bateaux fantômes, pour que nos gouvernements comprennent enfin qu’il faut développer les énergies naturelles non polluantes et sortir le plus rapidement possible du tout nucléaire qui risque à tout moment de polluer notre terre pour des millénaires.