C’est le 1er août 1913 qu’a été créé le fameux « 36 quai des Orfèvres », cette année il fête ses 100 ans d’existence avec toujours autant d’activités. Ce bâtiment où se trouve encore pour quelques temps les locaux de l’état major de la Direction régionale de la police judiciaire de la Préfecture de police de Paris, va bientôt déménager au quartier des Batignolles pour bénéficier de locaux beaucoup plus modernes et spacieux. Ce lieu mythique qui a connu les plus grands truands du siècle passé, va probablement par la suite se transformer en musée, pour le plus grand plaisir des visiteurs.
Ce lieu de légende, avec sa tour, sa cour pavée, un escalier de 148 marches en lino usé, des bureaux vieillots, a vu défilé les plus grands truands et assassins célèbres comme entre autres Marcel Petiot, Landru, Violette Nozière, les protagonistes de l’affaire Ben Barka, de Broglie, le suicide de François Grossouvre, Thierry Paulin, l’accident de Lady Di, les attentats d’action directe avec Nathalie Menigon qui a voulu se suicider en se jetant dans l’escalier. Sans oublier bien sûr l’ennemi public numéro un, Jacques Mesrine qui dans les années 70 a donné beaucoup de travail à la Brigade criminelle. La liste est longue et riche en rebondissements, avec d’année en année le développement massif de la violence.
De tous temps, le « 36 » a été une source d’inspiration inépuisable pour les écrivains et les cinéastes. Avec dès 1947, le film Quai des Orfèvres d’Henri-Georges Clouzot, puis par la suite la série des Maigret de Georges Simenon, d’Alice Nevers : le juge est une femme, de Julie Lescaut et le dernier film d’Olivier Marshal sur ce lieu rempli d’histoires en tout genre.
Un ancien patron de la PJ, Claude Cancès a même écrit un célèbre ouvrage intitulé « Les seigneurs de la Crim », qui relate le travail rigoureux et laborieux de ces fins limiers très tenaces qui examinent et traitent minutieusement pendant de longues journées, voire des années toutes les affaires criminelles qui font la une des médias.
C’est une page d’histoire de la police judiciaire qui se tourne avec le prochain déménagement, de cette institution judiciaire dans des locaux flambants neufs, de 5000 m2 supplémentaires par rapport aux locaux du « 36 Quai des Orfèvres ». Edifice ultramoderne et hyper sécurisé, pour prévenir toutes attaques. Mais malheureusement la longue histoire et l’âme du « 36 » vont disparaître peu à peu et feront partie d’un passé, qui remplira encore pendant longtemps la mémoire de beaucoup d’entre nous.