Mais quid des dangers inhérents à l’utilisation de l’atome ?
En dehors des cas extrêmes de type Tchernobyl, la Suède et le Japon ont connu récemment des déboires à répétition avec leurs centrales. Par ailleurs, certains parcs vieillissent et commencent à être à la limite de leur durée de vie, et donc avec une dangerosité accrue d’accidents. Quels recyclages des centrales sont proposés, que faire des anciens réacteurs ? le coût de démantèlement d’une centrale est évalué entre 300 et 500 millions d’euros. Et les sols sont souvent radioactifs après. Un rapport de la CRIIRAD (Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité) sur le démantèlement du site de Brennilis (Bretagne) fait état de contamination par Césium 137, Cobalt 60 et de radionucléide de type uranium des effluents en contrebas. Ces composants présentent une très forte radio toxicité.
Par ailleurs, les techniques de recyclage des déchets ne sont pas au point compte tenu de leur durée de vie. Certains déchets peuvent avoir des millions voire des milliards d’années d’existence. Aujourd’hui, on utilise des techniques d’enfouissement ou d’enfermement dans du béton ou du verre, ou sous terre ou dans des piscines. Cependant, on ne peut savoir quelle est la dangerosité résiduelle de ces déchets. Autre danger, la prolifération nucléaire. Pouvons nous laisser des pays comme le Pakistan, l’Iran, la Libye ou encore la Corée du Nord détenir du nucléaire civil en sachant qu’il est alors facile de transformer l’uranium en uranium enrichi et ainsi avoir l’arme nucléaire. Apparemment, la France a tranché en ce qui concerne la Libye. Un partenariat vient d’être signé sur fond de libération des infirmières bulgares.
Une énergie limitée
L’engouement pour le nucléaire pose aussi un problème d’approvisionnement. En effet, à la base de toute centrale, il faut un combustible : l’uranium. Un site nucléaire en consomme environ 200 tonnes par an et a besoin lors de sa mise en service de 600 tonnes. Or, il y a déjà 435 réacteurs nucléaires dans le monde et de nouveaux sites vont voir le jour. 28 sont déjà en construction, 64 planifiés et 158 sont des projets en cours de développement. Actuellement, la consommation a déjà dépassé les capacités de production des sites d’extractions principalement basés au Canada, Australie, Niger et Kazakhstan. La consommation prévue pour 2007 est de 183 millions de livres pour une production de 117 millions. L’écart a été compensé par les réserves militaires de la Russie et des Etats-unis, mais ils sont en cours d’épuisement.
Alors, le nucléaire est elle la solution miracle pour lutter contre le réchauffement climatique… Au vu des difficultés de production, du coût de plus en plus élevé de l’uranium, des dangers inhérents (et pas des moindres) à son utilisation, les gouvernements ne peuvent faire l’économie d’aussi parier sur des énergies propres et renouvelables. L’engouement actuel paraît bien ne se soucier que d’une réponse à court terme à un problème beaucoup plus profond. Mais cela est une autre histoire.
Excellente analyse
Bravo pour la complétude et la clarté de l’analyse !
à Myriam
Merci beaucoup Myriam, j’apprécie le compliment. Cet article est le premier d’une série sur le nucléaire. Je reviendrais dans les détails sur le retraitement des déchets et production d’uranium dans d’autres. J’espère que le sujet intéressera les lecteurs de Come4news. Encore merci.
http://www.sortirdunucleaire.org
Le problème de la prolifération nucléaire va devenir de plus en plus aigu, d’autant que les techniques d’enrichissement en uranium se diversifient, se simplifient…..
a
Bravo de citer la CRIIRAD dans votre article. C’est vraiment les seuls indépendants dans le domaine du nucléaire…
http://www.criirad.org
Les énergies renouvelable posent aussi d’autres problèmes, par exemple on envisage d’exploiter le colza, qui manquera par la suite dans l’alimentation (pour l’alimentation ce n’est pas le seul exemple, les Etats-Unis utilisent aussi une plante qui s’apparente au blé en tant qu’énergie renouvelable, et qui a finit par manquer sur les assiettes mexicaines, provoquant une hausse si considérable des prix qu’il en est devenu difficile d’y faire des courses normalement) , et récemment encore, greenpeace s’inquiétait de ce que pour faire pousser ces énergies renouvelable, de nombreuses forêt risquent d’être coupées, notamment en Amazonie.
Le problème des énergies sera certainement la grande question du siècle qui vient!
Course folle
L’humanité va dans le mur !
Jean-Pierre Dupuy, philosophe et polytechnicien: l’impensable des crises
27 juillet 2007
« Comme les pouvoirs qui nous gouvernent, économiques et politiques, croient qu’un changement radical de nos modes de vie et un renoncement au « progrès » seraient le prix à payer pour éviter le désastre, et que cela leur paraît irréalisable, l’occultation du mal s’ensuit inévitablement. » Jean-Pierre Dupuy interroge notre incapacité à réagir devant les crises systèmiques qui s’amoncèlent.Qu’est-ce qui vous permet de dire que « notre monde va à la catastrophe » ? Je ne dis pas que la chose est certaine, mais que, si elle se produit, on pourra affirmer rétrospectivement (s’il reste encore des humains pour le penser) que telle était la destinée de l’aventure humaine. Or c’est un destin que nous pouvons choisir d’écarter. Nous sommes engagés sur un chemin suicidaire. Il existe une « horloge de l’apocalypse » (Doomsday clock), mise au point en 1947 par des physiciens atomistes qu’avait choqués Hiroshima. Elle indique le nombre de minutes symboliques qui nous séparent de minuit, c’est-à-dire de la fin du monde. L’aiguille a d’abord été fixée à sept minutes avant le moment fatal. Avec l’avènement de la bombe H, en 1953, elle a été avancée à moins deux minutes, pour revenir à moins dix-sept après la chute du mur de Berlin. Depuis janvier dernier, nous sommes à moins cinq de minuit, plus près qu’en 1947, donc. Pour trois motifs : une nouvelle ère nucléaire, caractérisée par la prolifération et par le terrorisme ; le réchauffement climatique ; la perte de contrôle de certaines technologies avancées.
Déchets radioactifs ingérables
Joli tour d’horizon
En ce qui concerne l’une des tares de l’énergie nucléaire, ses déchets (radioactifs), nul pays nucléarisé au monde ne sait les gérer, sinon les stocker en surface pour ceux dénommés à vie courte (300 ans ! au bas mot) ou enfouir les autres.
Dans un cas comme dans l’autre il ne s’agit nullement de solution mais de ce qui s’apparente à des folies > cf le site http://www.burestop.org au fait de ce problème de société
Le nucléaire ne représente que 2,4 % de l’énergie consommée dans le monde. C’est une énergie très marginale.
Depuis 1974, les pays de l’OCDE ont consacré au nucléaire 55 % de leurs budgets de recherche sur l’énergie, soit 250 milliards de dollars.
Les coûts futurs du démantèlement des installations nucléaires et de la gestion des déchets radioactifs se chiffreront en centaines de milliards d’euros.
Le climat change, la fréquence des sécheresses augmente. Or le nucléaire utilise 25 000 fois plus d’eau que les énergies éolienne et solaire pour produire 1 kWh électrique
Le secteur des énergies renouvelables, encore émergent, représente déjà 2,5 millions d’emplois dans le monde
Il faut environ 10 ans pour construire un seul réacteur nucléaire. Cette technologie est donc totalement hors délai face à l’urgence climatique.
[b]Aucun opérateur privé ne peut construire un réacteur nucléaire sans bénéficier d’énormes subventions publiques, directes et indirectes. [/b]
[i] »Aucun opérateur privé ne peut construire un réacteur nucléaire sans bénéficier d’énormes subventions publiques, directes et indirectes. » [/i]
Très bonne remarque.
Plus généralement, aucun opérateur privé ne peut entreprendre de programmes dignes de ce nom en ce qui concerne l’énergie. C’est également vrai pour d’autres domaines.
C’est pour cela que l’avenir de la planète passe par la nationalisation de l’énergie, c’est-à-dire le contraire de ce qui se fait actuellement.
De plus, se lancer dans la fission nucléaire posera le même problème que le pétrole, à savoir l’insuffisance des ressources naturelles.
La solution finale reste la fusion nucléaire, la ressource naturelle nécessaire à cette technologie étant presque illimitée, et le problème des déchets bien moindre qu’avec le nucléaire actuel.
Encore faut-il être capable de construire un tel réacteur.
Et pour cela, il faudrait que la recherche appliquée dans ce domaine aie des fonds plus importants.
l’avenir de la planète passe PRINCIPALEMENT par JESUS-CHRIST !!!!!
[b]l’avenir de la planéte ne passe pas par le
NOUVEL ORDRE MONDIAL …qui va finir comme le TITANIC[/b]