L’autre François de cette campagne c’est bien François Bayrou. Même s’il n’est crédité que 12.5% au premier tour et par conséquent une 4ème place, il incarne une alternative en dehors des cadres traditionnels de droite ou de gauche. Pour l’occasion, retraçons un bref portrait de cet homme passionné.

 

25 mai 1951, dans la petite ville de Bordères dans les Pyrénées, où son père est maire, François vient au monde dans une famille de propriétaires terriens. Il vit une enfance pas très facile, ses « camarades » de classes lancent des brimades sur son bégaiement et ses grandes oreilles. Les enfants sont cruels entre eux, derrière leur image de poupons, ce sont de vrais démons. Elève studieux, il obtient son bac en 1968, il n’a que 17 ans, mais on sait tous la réputation qu’à le diplôme cette année-là, celle d’un papier délivré sans aucune valeur à cause du chaos social se passant dans les rues.

 

Il se lance dans des études de littéraires en fréquentant les établissements de khâgnes et hypokhâgne et obtient une agrégation en lettres classiques. Les études sont derrières lui, les diplômes en main, une triste fatalité s’abat sur la famille. Son père meurt dans un tragique accident de travail en chutant de son tracteur. C’est aidé de sa mère qu’il reprend l’exploitation agricole. Dans tout malheur, il y a quelque chose de bon, son père s’en va et son incapacité de prononcer convenablement les mots également, un électrochoc qui modifia sa vie irrémédiablement.

 

Il n’a que 20 ans quand il tombe sous le charme de celle qui partage sa vie actuellement. Le couple reste uni malgré les années et 6 enfants naissent de cette union. Sa foi catholique ne l’empêche pas d’avoir un très grand respect pour la laïcité, valeur qu’il défend dans ses engagements politiques. Militant non-violent, il participe à de nombreuses actions organisées par différentes groupes et de clubs démocrates chrétiens.

 

En 1981, il parvient à se faire élire conseiller régional puis député de la région de son cœur, son nid, les Pyrénées Atlantique. Parallèlement à sa carrière politique, il occupe son temps en tant que professeur. En 1993, Edouard Balladur, suite à la victoire de la droite aux législatives, alors Premier Ministre, nomme François Bayrou, Ministre de l’Education Nationale. Les idées proposées sont impopulaires, notamment la loi Falloux qui aurait favorisé les établissements privés et léser ceux du public, plus d’1 million de ses confrères instituteurs battent le pavé pour manifester leur mécontentement. Le plan meurt né.

 

En 1995, une trahison se met en place, Balladur se présente face à Chirac pour représenter la droite. Bayrou côtoie Nicolas Sarkozy dans le comité de soutien du Premier Ministre se sentant pousser des ailes. Tel Icare, elles fondent au soleil et ce sera Jacques, l’élu des militant RPR.

 

Pas rancunier, le président Chirac choisit François Bayrou comme Ministre de l’Enseignement Supérieur. Un poste qu’il va occuper pendant 2 ans, jusqu’en 1997. Deux années où il n’a pas chômé, il instaure la semestrialisation des études universitaires, fait en sorte de professionnaliser d’avantage l’enseignement post-lycée, réorganise le déroulement du bac avec la création des filières S, ES, L et tous les dérivés qu’il peut exister. Il institue les langues vivantes étrangères dès l’école primaire.


Une très bonne chose, cependant pas assez audacieuse, elles devraient être étudiées dès la maternelle pour éviter le piètre niveau qu’a la majorité des français. Prenant conscience des erreurs passées, pour ne pas qu’elles se reproduisent, il a agi avec prudence et en utilisant le dialogue avec les différents syndicats.