Enivrée par une jolie fin de saison dernière, l’Astroballe était prête à s’enflammer de nouveau. Et cette année, il y aura de quoi se lever de son siège ! Sans énorme bouleversement, l’ASVEL a su apporter de judicieux ajustements à son effectif. L’ASVEL est actuellement en tête du classement et fait figure de principal favori avec Nancy pour la Semaine des As comme pour le titre final.
Le changement de logo ne peut servir de symbole. L’ASVEL n’a pas rasé pour reconstruire. Non, le club rhodanien a préféré conserver les solides fondations de l’an dernier. Beaucoup sont donc restés, accueillant à bras ouverts les nouveaux : Lamayn Wilson, Uche Nsonwu-Amadi, Jeff Varem, Edwin Jackson ou encore Robert Conley.
Les deux premiers cités amènent ainsi une véritable valeur ajoutée en termes de qualités athlétiques, de densité physique ou encore d’impact à un secteur intérieur déjà bien loti avec Chevon Troutman et Nouha Diakité. Lucide, Yves Baratet reconnaît volontiers que le recrutement fut axé sur cette recherche de muscles en dessous. «On voulait se renforcer au niveau athlétique, ce qu’on a réussi, et ainsi dominer au rebond pour pouvoir relancer vite». En ce sens, la venue de l’ancien pivot de Gravelines apparaît aujourd’hui comme la très bonne pioche de l’intersaison. De plus, Uche, capable de jouer dos au panier ou d’user les défenses par son abattage, représente le principal point de fixation des verts. Mais hors de question pour le technicien de l’ASVEL de laisser son effectif s’enfermer dans un jeu stéréotypé visant à servir exclusivement sa tour de contrôle. «Depuis deux ans, on prône avant tout l’alternance entre jeu rapide et systèmes posés» précise-t-il. Et c’est très certainement sur ce point là- cette volonté d’évoluer sur différents registres- que le staff villeurbannais a fait preuve d’intelligence et d’une véritable cohérence dans son recrutement. «On a un pur 4 (Wilson), un 4,5 (Troutman), un 4,75 (Diakité) et un pur 5 (Nsonwu)» s’amuse d’ailleurs Baratet pour décrire son quatuor. En effet, sur le papier, les intérieurs villeurbannais possèdent des profils vraiment complémentaires. Nsonwu, en seul véritable pivot, sait fixer les défenses tandis que Troutman peut jouer les hommes à tout faire, pouvant alterner sur les deux postes 4 et 5. Son association avec le pivot nigérian fournit un mélange intéressant entre mobilité, adresse et puissance. Nouha Diakité, lui, n’a pas à forcer offensivement et peut ainsi se concentrer essentiellement sur les tâches défensives et au rebond. Pour Lamayn Wilson, habitué à une grande liberté offensive- notamment à Cholet il y a deux saisons- Yves Baratet ne laisse planer aucun doute. «La seule liberté qu’on lui donne c’est celle d’évoluer sur deux postes, 3 et 4, avec beaucoup plus de discipline dans les mouvements offensifs qu’à Cantù». Le coach rhodanien a choisi l’américain en connaissance de cause et sait qu’il peut attendre de son ailier «un vrai intérieur créateur qui soit une menace dans le jeu face au cercle». Une chose est en tous cas sûre, les duos peuvent évoluer à souhait. Chacun possédant des qualités différentes et complémentaires qui s’adaptent aux différents scénarios proposés par les adversaires.
Une force intérieure impressionnante qui ne laisse pas souvent rêver les adversaires. L’ASVEL, pour son 60ème anniversaire, a faim de titres. Et ça commence d’ici un petit mois avec la Semaine des As à Hyères-Toulon.
antoine