Assise, le geste précis, elle peint en silence,

Le travail, les soucis, plus rien n’a d’importance, 

L’arrondi d’une pomme, la fraicheur d’une fleur,

Le choix est long ou rapide, selon son humeur.

 

D’une goutte de sang, elle fait un pétale de rose,

Et le parfum monte de cette fleur à peine éclose,

Puis, d’une grappe de raisin, elle dessine un festin,

Et l’on se retient pour ne pas tendre la main.

 

Elle corrige la courbe d’une feuille, le jaune d’une étamine,

Puis elle pose le tableau par terre et l’examine,

Les yeux mi-clos, le front soucieux, le souffle court,

Et la peinture explose dans la lumière du jour.