La déclaration de l'archevèque de Cantorbury, Rowan Williams, a aussitôt soulevé une cascade de réaction dans le monde politique anglais. Les tensions sont restés fortes en Grande-Bretagne entre les différentes communautés suite aux attentats qui avaient secoué Londres, et la proposition de l'archevêque d'admettre la charia, même partiellement, pour des affaires familiales telles que les divorces ou la garde des enfants a soulevé la polémique. Car si des "conseils" musulmans existent sur le territoire ils n'ont aucun statut légal. "Il est possible de trouver ce qui serait un arrangement constructif avec certains aspects de la loi islamique, comme nous le faisons déjà avec des aspects d'autres lois religieuses" a-t-il donc affirmé, en mettant toutefois de coté les châtiments corporels. Proposition inacceptable pour les politiciens anglais, pour lesquels la loi ne saurait reposer sur autre chose que sur le vote démocratique applicable à tout le pays. "Il n'est pas question d'ériger un système légal parallèle. Cette déclaration est un facteur de division plutôt que d'encouragement au multiculturalisme moderne" a donc répliqué Trevor Phillips, responsable de la commission pour l'égalité et les droits de l'homme. Le premier ministre a également aussitôt réagi "La loi britannique doit s'appliquer dans ce pays, fondée sur les valeurs britanniques."
Aussi saugrenu que soit le message développé par l'archevêque, il est pourtant d'actualité si l'on considère les sondages parus dans le pays. L'un d'eux, réalisé en 2006, avait révélé que 40% des musulmans (2,5 millions dans le pays), et jusqu'à 50% des 16-24 ans, seraient pour l'application de la charia, tandis que l'archeque de York dénonce de véritables ghettos musulmans dans le nord du pays dans lesquels les chrétiens ne sont pas admis. C'est donc toute une population qui se retrouve sur les mêmes bases religieuses et qui se replierait sur elle-même.
Il existe des précédents dans les sociétés européennes auprès des cours de justice. En mai 2006, un juge refuse d'accorder le divorce à une jeune femme originaire du Maroc et battue par son mari, en invoquant la charia. Selon le juge, la violence est autorisée par la quatrième sourate du coran et en conséquence le juge adapte sa décision. En Italie, une jeune femme, Fatima, subissant des coups, des mauvais traitements et la séquestrations par ses parents, a vu leur acquittement par la cour, au motif qu'ils ont agi pour le bien de la jeune femme, en toute bonne foi, dans le but de la punir "pour son style de vie non conforme à leur culture", ce qui a aussitôt provoqué une réaction de Souad Sbaï, présidente de l'association des femmes marocaines : "c'est une décision digne d'un pays arabe où serait en vigueur la charia. Au nom du multiculturalisme et du respect des traditions, les juges appliquent deux types de règles, l'une pour les Italiens, l'autre pour les immigrés. Un père catholique, qui se serait comporté de la sorte, aurait été durement condamné".
En France aussi les juges appliqueraient les décisions en fonction des pays d'origine, pas toujours pour le bien-être des plaignantes, qui subissent parfois des mariages forcés. L'archevêque ne fait donc que soulever un tabou, précisant qu'il ne s'agit pas des formes les plus extrèmes de la charia. Mais où la charia commence-t-elle, et où s'arrête-t-elle? Selon wikipédia "il faut également noter que la charia n'a jamais été codifiée dans un livre de lois, mais se comprend plus comme une opinion partagée par la communauté des musulmans, basée sur de nombreuses sources. De plus, la charia n'a pas été écrite sous l'autorité d'un corps particulier (en effet, l'islam ne dispose pas d'un clergé)." La charia variraie donc d'un pays à l'autre, mais les sociétés occidentales ne sauraient en accepter certaines formes strictes, ainsi de son application au Nigéria , en Arabie Saoudite ou au Pakistan. Tous les domaines de la vie courante peuvent y être codifiés semble-t-il, y compris la façon de soulager des besoins naturels .
L'archevèque, qui est aussi théologien du monde anglican, s'est avancé sur un sujet glissant, embarrassant jusqu'à ses partisans. Le journal "The Sun" a aussitôt vivement réagis en publiant notamment des photos de personnes décapitées au nom de la charia, le qualifiant de "dangereuse menace pour notre nation", évoquant des "divagations stupides". Mohammed Shafiq, le directeur de la Fondation Ramadhan, regrette que les formes extrêmes de la charia soient seulement retenues. On "tente de diaboliser l'islam explique-t-il. Anthony O'Mahony, directeur de recherche au Heythrop College de Londres fait valoir que l'application de la charia, même partiellement poserait des problèmes : "On a mis en Europe quelques centaines d'années à passer à un système unitaire avec les mêmes droits pour chacun, alors évoluer vers ça est une question politique de taille".
Rowan Williams se défend d'avoir proposé l'application de la charia et explique avoir voulu "soumettre au débat quelques-uns des problèmes posés par les droits des groupes religieux dans un Etat laïque", et cela concernait l'avortement, refusé par les chrétiens, et dit avoir pris la charia pour exemple… Curieux exemple, puisque les musulmans partagent ce point de vue. Exemple ou pas, l'évèque a bien ravivé un débat houleux.
Les Religions
l’Angleterre a tellement laissé faire certaine communautés jusqu’à insulter les
gouvernants dans la rue le libéralisme a ses limites qu’ils non pas su imposer et ils
récolte le pragmatisme où le menfoutisme a l’anglaise !!
Oui, il existe là-bas une tradition, dans je ne sais plus quel parc. N’importe qui peut s’y rendre et raconter n’importe quoi, il ne sera jamais inquiété. C’est ainsi qu’ont pu se dire les propos les plus ignoble des pires extrémistes…