Le Gouvernement a vu juste dans ses prévisions : la grève de ce jeudi 18 octobre 2007 aura été très suivie… De là à entrevoir une nouvelle grève comparable à celle de 1995, il y a un pas que nous espérons ne pas franchir. En tous les cas, le Gouvernement devra négocier, ce, de toute urgence !
Pour Bernard Thibault, Secrétaire Général de la CGT, interrogé ce jeudi sur France Inter, « les salariés bénéficiaires spéciaux n’ont pas d’autre choix que la grève, parce que le Gouvernement n’a pas créé les conditions du dialogue »[1]. Bien sûr, on peut reprocher – au Gouvernement d’avoir voulu accélérer sa réforme des régimes spéciaux de retraite sans prendre la précaution de négocier branche par branche,- au Premier Ministre, qui aurait déclaré, il y a quelques semaines, que « la réforme était bouclée »[2],– aux syndicats d’avoir recours à la grève au lieu de chercher à négocier au préalable avec le Gouvernement ! Aussi, nous sommes en droit de nous demander si cette grève, qui est très dure, donc très suivie par les traminots et les cheminots, n’est pas avant tout politique ( ?).
Certes, il est logique, pour tous ces salariés, de s’interroger sur le danger constitué par « la modification de pans entiers et sur la décision de décréter que les retraites diminueront de manière unilatérale de 20 % à 25 %[3] » : c’est le cri d’alarme lancé à juste titre par Bernard Thibault, Secrétaire Général de la CGT ! Mais, on ne peut que contester cette méthode d’action ! En effet, comment peut-on concevoir que de millions d’usagers des transports en commun de Paris et sa région, de villes de Province, puisse être privés de leur liberté de circuler normalement pour se rendre à leur travail ou à un entretien d’embauche, à un examen… ?Par ailleurs, est-il logique que des syndicats, qui ne représentent pas la majorité des salariés, puissent prendre, en quelque sorte, de nombreux usagers ‘’en otage’’ ?… Dans notre Pays, il y a un véritable problème : dès qu’une réforme, même si elle est excellente, est proposée, le recours à la grève est immédiatement lancé, ce, sans aucune négociation sérieuse et préalable.
[2] Ibid
[3] Ibid
[4] Les salaires des cheminots de la SNCF, des traminots de la RATP (et des métros des villes de Province), des fonctionnaires d’Etat, des fonctionnaires territoriaux ou communaux…, devraient être revalorisés à la hausse. Par ailleurs, nous considérons que les traminots et les cheminots, qui travaillent en horaires décalés (et en week-end ou lors de fêtes), devraient être mieux reconsidérés ! Donc, ce ne sont pas des ‘’nantis’’, même s’ils bénéficient de la sécurité de l’emploi !
Y a qu’à ….
Oui, Mr. Dutilloy, la grève est insupportable pour la multitude… mais, très honnêtement, c’est son principe que de perturber le « système » pour forcer les décideurs à négocier quand ceux-ci oublient les partenaires sociaux dans l’élaboration de leurs réformes.
Ne soyons pas amnésique au point d’ignorer l’histoire sociale de notre pays, et en fait de tous les pays développés.
Les avancées sociales ont toujours été le fruit de conflits difficiles.
Vous demandez aux syndicats d’envisager d’autres moyens pour leur action. Soit!
Allez-y Monsieur Dutilloy, essayez de résoudre cette équation: comment contraindre au dialogue un partenaire qui déclare que rien ne le fera varier de sa position, et justement pas les doléances syndicales? Qui prétend vouloir raffermir l’influence syndicale en entreprise tout en aménageant le droit du travail au seul bénéfice de l’entrepreneur?
Votre capacité à réciter la litanie ultra-libérale (donc anti-grèves) est remarquable, mais dans le cas précis de cette journée du 18 octobre, quelle aurait été selon vous le meilleurs moyen d’action pour favoriser l’ouverture d’un dialogue entre partenaires sociaux et état?
Je relève les copies dans une heures!
Je suis friand d’arguments prouvant par l’exemple qu’un contre pouvoir pourrait ne s’exercer qu’avec des mots et des idées.
Je crains que la seule idée que puisse soutenir un néo-capitaliste est voisine de l’abolition pure et simple du droit de grève (cessation concertée de travail)sous prétexte d’archaïsme.
Soyez patient, le peu de résistance qui anime encore les esprits libres est sur le points d’être neutralisé…la route s’ouvre à un nouveau type de société, pas du tout archaïque puisque calquée sur les rapports qui existaient au…19ème siècle entre pouvoir politique, financier et population.Un monde de rêve sans nos millions de citoyens pris en otages! La belle vie, en somme…
@ Phildu 19
Contrairement à ce que vous écrivez, je ne récite absolument pas la litanie ultra-libérale (donc anti-grèves), car je ne suis pas un Libéral à tout crin !
Cependant, j’estime qu’il appartient aux syndicats de « moderniser », voire de « rénover » leurs formes d’action de manière à ne pas gêner les nombreux usagers, qui, eux, ne sont en rien responsables du refus du Gouvernement à dialoguer !
De plus, je n’ai pas jugé du bien fondé des revendications des syndicats !
Je pense que les Français ne sont pas murs pour les réformes, mêmes si celles-ci sont indispensables…
En conclusion, je ne suis pas pour l’interdiction du droit de grève ; je suis pour d’autres formes de grève !
Mais Dominique, je vous ai lu, déjà 🙂
Nous retrouvons ici les clivages habituels, pour ma part je me suis fait une opinion sur ce sujet depuis longtemps…
Les grévistes sont en train de se faire détester de la population, qui ne supporte plus cette prise d’otage. J’ai du prendre un jour de congé aujourd’hui, qui me manquera sûrement un jour.
L’objectif des grévistes est moins universel qu’ils ne veulent le dire…
Quelle est donc cette forme d’action que vous préconisez, qui ne gênerait pas les usagers tout en garantissant aux syndicats un espace d’écoute et la prise en compte légitime de leurs interrogations pour les catégories qu’ils soutiennent?
Ne tournons pas autour du pots…bien sûr que l’objectif des gréviste n’est pas universel, mais en quoi leur action est-elle alors illégitime.
Revenons à ma question…Quelle est donc cette forme d’action que vous préconisez, qui ne gênerait pas les usagers tout en garantissant aux syndicats un espace d’écoute et la prise en compte légitime de leurs interrogations pour les catégories qu’ils soutiennent???
@ Phildu19 – Quelle forme d’action ????
Avez-vous déjà assisté aux mouvements de grève des employés de nos autoroutes, ceux notamment chargés du péage ? Au lieu de bloquer la libre circulation de tous les automobilistes, ils neutralisent leurs caisses et offrent la gratuité d’accès sur les autoroutes.
En ce qui concerne la RATP, la SNCF, ainsi que les transports publics des villes de province, je préconise, non pas la gratuité d’accès (puisque c’est illégal, ce, conformément au statut des entreprises publiques d’Etat), mais, que les usagers paient normalement leurs billets, leurs abonnements ou autre…
Comment cela se passerait-il ? Les traminots ou les cheminots (ceux qui aux guichets) pourraient faire payer normalement les usagers, puis, à la fin de la journée, confier leur recette à un huissier de justice (compétent territorialement parlant dans leur secteur géographique), les recettes récoltées dans les machines subissant le même traîtement. Comptablement parlant, il suffirait de fournir le détail de la recette et des fonds de caisse.
Ensuite, il suffirait, aux syndicats, d’exiger des négociations : tant que celles ci n’auront pas abouti, à savoir que le Gouvernement n’aura pas accédé aux demandes des syndicats,eh bien l’argent restera bloqué chez les huissiers de justice !
Je ne suis pas un adepte du clivage « GAUCHE/DROITE »… Cependant, j’en ai plus qu’assez de devoir subir le mécontentement d’une partie de la population, dont je n’ai absolument pas la charge.
Puis, il faudrait savoir combien de Français bénéficiaires d’un emploi sont réellement salariés ?
En tous les cas, je m’aperçois que ce sont les syndicats, toujours les mêmes, qui sont les véritables adeptes de cet éternel clivage « GAUCHE/DROITE » !
@ phildu19 : Pour continuer dans mon raisonnement, ce sont les syndicats, toujours les mêmes, qui sont les véritables adeptes de cet éternel clivage « GAUCHE/DROITE » !
Pour continuer dans mon raisonnement, outre le fait que les syndicats soient toujours les adeptes de cet éternel clivage « GAUCHE/DROITE », je ne me suis jamais aperçu de leur volonté de se mettre aux côtés de tous ces « laissés pour compte » de la « prétendue » croissance « à la française », que sont les RMistes, les chômeurs en fin de droit (donc, bénéficiaires de l’ASS) !
Par ailleurs, je veux bien qu’ils luttent pour le maintien de leurs acquis sociaux (obtenus après de longues dures et âpres luttes)… Cependant, ils font preuve d’un égoïsme forcené en prenant en otage toutes les populations, qui, elles, ne sont pas responsables des décisions gouvernementales !
Vous me direz que près de 53 % des Français ont permis à Nicolas Sarkozy de devenir Président de la République… C’est vrai ! Cependant, d’autres n’ont pas voté pour lui !
Ce qui me révolte dans toute cette affaire, c’est que des luttes catégorielles sont capables de paralyser tout un pays alors que d’autres formes de grève (non pénalisantes pour les usagers) existent bel et bien !
Aussi, c’est aux syndicats de trouver toutes les réponses : leur rôle est de se rénover, d’inventer de nouvelles formes de lutte… et surtout… de cesser leurs actions égoïstes !
Notre rôle n’est pas de subir leur mécontentement.
Car, il faut bien le reconnaître, les politiques, eux, n’ont pas de problèmes pour se déplacer, puisqu’ils ne prennent jamais les transports en commun urbains !
Le syndicalisme a eu ses lettres de noblesse…depuis nous assistons à un parasitage, qui consiste à une forme de blocus..bien peu apprécié, et surtout ne résolvant aucun problèmes..
Le néo-capitalisme !!
Comme le souligne fort justement Dominique, la gratuité des services aurait eu une portance…la on se contente d’emmerder la population des travailleurs…
Le drapeau rouge, l’International…les rmistes et les chomeurs exhibent le drapea
@Dominisue, Blaise, Michel…
Je partage votre analyse même si sur d’autres sujets je ne suis pas vraiment d’accord
Cette grêve et ces grêves à répétitions annoncées ne gènent que les pauvres usagers..grandes entreprises et Etat n’en ont rien à faire…il est inutile de débattre là dessus car c’est devenu un lieu commun tellement évident qu’il n’en est même plus un discours libéral..
Cette grêve « générale » n’a pas eu pour but de défendre les retraites mais de compter les troupes comme c’est désormais la tradition lors des derniers beaux jours d’automne.
Les syndicats semblent n’avoir plus pour objectif principal la défense des salariés mais leur propre survie et, pour ce faire il leur faut faire du bruit et de la pub..tout ça n’est que du marketing qui devient pitoyable!
De nouauw moyens d’action? bien sur qu’il en existe comme vous les proposez..gratuité forcée des services…grêve du zèle sous de nombreuses formes…dépose de RTT en masse…grêve des formations…des AG…etc…
Bravo pour l’originalité
Merci de nous rabacher ce que les medias nous rabachent déjà (au cas où certains n’auraient pas encore compris)
– Cette grève n’est pas « dure », elle est suivie (une grève dure est une grève qui dure longtemps…)
– force est de reconnaitre que la gène occasionnée par des grèves de certains services publics, est proportionnelle à l’utilité de de ces même services tout au long de l’année…Vous conviendrez que celà n’a rien à voir avec une « prise d’otage »,
– je rappelle que la loi prévoit un délai entre le dépot du préavis et la grève…Dans sa grande sagesse, le législateur a prévu ce délai pour permettre la négociation…Bien sûr si une des parties (comme le gouvernement par exemple) ne souhaite pas négocier…
– je comprends tout à fait que vous souhaitiez des modes d’action qui ne vous créent pas la moindre gène…
– La grève est certainement un pis aller (celà revient, pour les travailleurs, à se priver de bouffer pour réduire la dose de caviar des patrons…), mais il n’en existe pas d’autres…Et vous noterez que le capital utilise à plein le rapport de force pour démanteler les acquis sociaux (je ne dis pas l’état providence, car la providence n’a pas grand chose à voir là dedans, ce sont uniquement les luttes des pères et grands pères qui ont obtenu, en luttant, ces acquis). Il utilise aussi les amplificateurs de son idéologie que sont les médias, qui arrivent à vous faire prendre des vessies pour des lanternes et la lutte contre la destructuration de nos sociétés par le capital triomphant comme une lutte rétrograde de petits avantages particuliers…
– Enfin, ce discours sur la difficulté de réformer la france (« dès qu’une réforme, même si elle est excellente, est proposée, le recours à la grève est immédiatement lancé »), c’est tout simplement parce que les dominants ont réussi à changer le sens du mot réforme. Jadis ce mot correspondait à des avancées sociales…Aujourd’hui ce mot est synonyme de régression sociale…Oui, à chaque prjet de régression sociale, il reste dans ce pays des gens pour ne pas baisser les bras et accepter les diktats du MEDEF comme « inévitables »…Je me souviens, ,en 81, de la réforme de la retraite à 60 ans et ce celle de la 5eme semaine de congés payés…Aucune grève…Ce n’est pas la réforme qui pose problème, mais la rapacité du capital.
Un certain nombre de gens resiste à l’idéologie dominante…Pour vous, les bobards des medias sont des vérités d’évangile…C’est votre droit, mais ne crachez pas sur ceux qui sont moins naifs…
@ JPS
Il faudrait peut-être cesser de nous rebattre les oreilles sur le Capital !
Pour cela, il faudrait que vous fassiez la différence entre
– « LES CHEFS D’ENTREPRISE » (petites, moyennes ou grandes), qui ne demandent qu’à travailler et qu’à faire travailler leurs salariés sans se préoccuper de rentabilité,
– « LES FORCENES DU CAC40 », qui, parlant uniquement de « plans sociaux » (je dirais : « plans antisociaux »), de « rentabilité », de « délocalisations, de « restructuration », de « licenciements boursiers »…, sont plus préoccupés par la santé financière de leurs actionnaires que par celle de leurs salariés !
Puis, à vous lire, on sent que vous oubliez superbement que ceux qui nous paient, gagnent tout d’abord leur vie ! Puis, vous oublier qu’il faut bien des riches pour faire travailler d’autres personnes…
Quant à la grève, même si elle ne dure que 24 heures, elle peut être très dure pour les usagers qui n’ont rien demandé !
Je comprends parfaitement les revendications des syndicats au sujet des régimes spéciaux de retraite.
Cependant, leur lutte est catégorielle, tout simplement parce qu’une infime partie des Français est membre d’un syndicat !
Il ne s’agit nullement d’un bobard véhiculé par les médias : il s’agit tout simplement d’une logique visant à se demander : « comment une minorité peut se permettre de commander, depuis la rue, une majorité ? ».
A-t-on déjà vu des syndicats partir en lutte pour que les allocataires du RMI ou de l’ASS voient leurs minima sociaux augmentés ?
A-t-on déjà vu des syndicats lutter farouchement contre les discrimations faites aux jeunes au quinquas, aux Arabes, aux Asiatiques, aux Africains…, à la recherche (vaine) d’un emploi, d’un logement… ?
Pourtant, ces syndicats sont de gauche… du moins… je le crois !
Les solutions pour faire grève sans gêner les usagers, je les ai évoquées en répondant à Phildu19 : il suffit de les lire…
Mais, de grâce, et je me répète, il faut que ces grèves, qui entravent nos libertés de circulation, cessent !
Messieurs les grévistes : ET LES HANDICAPÉS ???
Je partage tout-à-fait d’accord avec Dominique Dutilloy. Je suis enseignant handicapé visuel à 80% à l’Education nationale, et je n’ai que les transports en commun pour me rendre sur mon lieu de travail. J’habite aux Buttes-Chaumont et mon lieu de travail se situe près de la porte d’Auteuil.
Autant vous dire que je trouve vos revendications sur les régimes spéciaux démesurées par les temps qui courent. J’ai 57 ans et je ne suis toujours pas à la retraite alors que vous partez actuellement à 50 ans ! N’avez-vous pas honte d’avoir l’outrecuidance de vous mettre en grève pendant la semaine pour l’emploi des personnes handicapées ?
Et je ne parle pas de la pollutions que va générer les encombrements sur la route pendant toute la durée de ce conflit, si nous devons le subir pendant 1 mois comme en 1995..
De plus vos méthodes de blocages s’apparaentent à celle déjà utilisées par les nazis en 1933 pour prendre le pouvoir. Pour des gens de gauche, les bras m’en tombent. Où est notre liberté et notre démocratie ??? Cela ne m’empêche pas non plus de m’indigner contre les PDG partant à la retraîte avec un parachute doré.
J’espère que Sarkozy prendra les mesures coercitives qui conviennent pour au moins faire sauter les piquets de grève, vu le personnage, il en est capable.
Que ceux qui veulent faire grève, fassent grève ; c’est leur droit. Mais empêcher les autres de se rendre à leur lieu de travail est un déni de démocratie et de liberté.