L’année se meurt, vive l’année

 Le calendrier 2011 arrive bientôt à échéance, ses derniers jours sont comptés. La Terre, sur son orbite, a presque fini sa révolution et nous allons entrer dans une nouvelle année. Plus de 2000 ans que le cycle se reproduit encore et encore. En réalité, cela fait bien plus longtemps, mais selon notre calendrier, cela ne fait que la 2012ème fois.

D’ailleurs notre calendrier, d’où vient-il ?

Dans la plus part des pays actuels, le calendrier grégorien a cours. Nous le devons à l’initiative du pape Grégoire XIII. De son idée, il monta un collège de scientifiques, sous la houlette de Christophorus Clavius, afin de palier au défaut du calendrier julien. Un calendrier instauré en -46 av JC par Jules César et utilisé jusque-là.

Sa base était le retour du printemps et non pas la rotation autour du Soleil. Son principale défaut était de créer un décalage d’un jour tous les 129 ans contre 1 jour tous les 3000 ans pour ce nouveau calendrier.
Je ne vous apprends rien en vous disant que notre calendrier actuel a une durée de 365,25 jours, provoquant tous les 4 ans, 1 jour en plus le 29 février lors des années bissextiles. Il est divisé en 12 mois, 4 saisons ou 52 semaines de 7 jours.
Il marque le début de l’ère chrétienne, l’an 0 signifiant la naissance du Christ, mais en réalité, il semblerait qu’il soit né 5 ou 6 ans avant lui-même. Assez cocasse comme situation.
En 1582, pour tous les catholiques, le mois d’octobre fut particulier. Ils se sont endormis le 4 octobre au soir pour se réveiller le 15 octobre au matin. Le bon côté, cela fait des jours de travail en moins. Le bond en avant a été fait pour combler le retard pris par le calendrier julien qui avait omis 10 années bissextiles. 1 jours tous les 129 ans, au bout de 1290 ans cela fait 10 jours. Si vous n’avez pas tout compris, il s’agit d’un calcul  pour se réajuster sur l’équinoxe de printemps situé au 21 mars.
Autre révolution de cette nouvelle organisation des temps, les années commencent en janvier, en plein hiver quand tout est mort et non plus en mars, au printemps, quand la Nature revit, bizarre comme idée.
Mais elle est habile et sert fortement l’Eglise dans sa chasse au paganisme. De cette façon, elle pouvait faire concomitter ses fêtes aux « rites barbares » et les remplacer progressivement dans les esprits.
Les catholiques vivent ainsi en fixant leur date sur ce nouveau calendrier tout nouveau, tout beau, mais les protestants mettront plus de temps à s’adapter, par exemple les anglais qui attendent 1752 pour se conformer aux règles.
Sa généralisation ne se fit pas sans mal et de nombreuses critiques fusèrent. La taille variable des mois, c’est vrai pourquoi faire des mois de 30 ou 31 jours puis pourquoi seulement 28 ou 29 en février ? Pourquoi un peu plus de 4 semaines par mois ?  Pourquoi des fêtes à jours variables comme la Pentecôte ou Pâques ?
Ne blâmons pas les hommes à l’origine de cet agenda, la raison est simple et astronomique, un domaine où nous autres, êtres humains, ne pouvons agir. Les mois se règlent, par exemple, sur les cycles lunaires.
Maintenant que nous l’avons adopté, il fait partie de notre quotidien, on se couche, se réveille, on vit avec lui mais pour les contemporains du changement, ce fut un réel choc. Déjà qu’il nous est souvent difficile de nous adapter à la nouvelle heure, à chaque changement, alors imaginez, 10 jours !
D’autres projets de calendrier ont été avancés depuis des siècles. Les révolutionnaires, dans leur élan de grand chamboulement, imposèrent le leur, mais il ne perdura pas. Pourtant le nom des mois avait, ce quelque, une once de poésie. Germinal, Floréal, Prairial, faut avouer ça sonne mieux que Mars, Avril et Mai.
Voilà donc, une nouvelle année se termine. Les calendriers de 2011 finiront à la poubelle. N’oubliez pas, le papier, dans la poubelle papier, respectons le tri, c’est important. Si vous ne le faisiez pas, c’est une bonne résolution à prendre pour 2012. Une résolution à garder, pas comme la plus part de celles que l’on décide mais qui finissent aux oubliettes une fois le 31 passé.

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