Avec l’âge, la voix se modifie, et parfois précocement. On parle alors de « presbyphonie »
« Ma voix s’en va » Ce constat, ce sont souvent les professionnels de la voix que le font le plus précocement : avocats, politiciens, enseignants….
Angoissants, déstabilisants, d’autant que cela touche aussi aux rapports humains : avec la voix, on séduit, on convainc, on échange….
Pour la presbyphonie, qui désigne le vieillissement précoce de la voix, les symptômes se manifestent par une baisse de son intensité, une modification du timbre qui file vers les aigus ou vers les graves en fin de phrase, un essoufflement avec des trous d’air dans l’élocution ou un enrouement chronique : la voix s’éraille ou se voile.
Due à des dégradations des systèmes pneumo-phonoarticulatoires, cette pathologie correspond à une atrophie des cordes vocales, une altération des vibrations de la muqueuse et un dessèchement du larynx. Ce qui explique que les sujets les plus à risques sont les plus de soixante ans.
Les retentissements psychologiques sont importants : la voix touche à la personnalité profonde, il est douloureux de s’entendre parler différemment et surtout de l’accepter. Pour les femmes, et surtout après la ménopause, s’ajoute un durcissement de la voix qui prend des intonations plus graves, ce qui renforce le malaise de la personne.
Il y a des remèdes simples et souvent efficaces : premier réflexe pour éviter une évolution en presbyphonie sévère, puisque c’est l’oreille qui pilote la voix, faire contrôler son auditions par un ORL. Corriger un problème auditif suffit parfois pour régler le problème.
Étape suivante : consulter un orthophoniste. Il proposera des exercices, le plus souvent très efficaces, de rééducation et de prise de conscience des muscles impliqués.
Si les symptômes perdurent, il convient d’envisager un traitement médical. Celui-ci comporte un traitement du reflux pharyngo-laryngé dans la majorité des cas, de rhinite de type allergique à la pollution des villes et un apport des compléments de minéraux et des vitamines. Pour les professionnels faisant usage de leur voix dans leur métier, un traitement hormonal substitutif peut aussi être envisagé.
Facteurs de risques :
Le tabac : fumer diminue la capacité respiratoire et la souplesse de la caisse de résonance, fait perdre de la puissance aux muscles vocaux qui s’en trouvent moins oxygénés.
L’alcool : mêmes altérations que le tabac.
La pollution : elle atteint la muqueuse pharyngo – laryngée.
Le reflux gastrique : il provoque des érosions inflammatoires sur la muqueuse et altère le timbre vocal.
C’est flagrant chez les maîtresses et les maîtres d’école qui ont tendance à parler super forts, même quand ils ne sont plus en cours, vu qu’ils parlent tout le temps dune manière particulière pour s’adresser aux gamins.