Depuis la bataille de Kobané on ne compte plus les analyses télévisées stipulant que la Turquie est complice de daech, mais en regardant les choses de plus près on peut s’apercevoir que cette analyse est erronée.

Idéologique-ment le parti islamiste AKP du président Erdogan n’est qu’une branche de la mouvance des frères musulmans égyptienne qui accepte le processus démocratique de facto l’état turc n’est qu’un état apostat (excommunié de la religion musulmane) aux yeux de daech il est donc à combattre. Dans la revue de daech intitulé DABIQ un article informe que le "califat" veut conquérir à long terme.

 

La Turquie comme tout autre état pratique le réal politique, depuis plus de 40 ans elle est en guerre avec la guérilla du Pkk (Parti kurde séparatiste en Turquie qui a fait 40000 morts depuis 40 ans), ce parti est son ennemi prioritaire en tête de liste avant Daech, car de l’autre côté la frontière en Syrie un État kurde dirigé par une branche du Pkk est sur le point d’émerger, il représente donc une menace plus dangereuse que daech.

 

Pendant la bataille de Kobané la Turquie a ouvert la frontière afin d’y laisser entrer des milliers de Kurdes fuyant les combattants, elle leur a mis à disposition ses hôpitaux et a laissé entrer des renforts kurdes irakiens non affiliés au Pkk qui ont aidé la reconquête de la ville.

 

La Turquie a ouvert son espace aérien (en été pour les États-Unis et en octobre pour les Européens) à la coalition anti daech permettant à un accès facile visant à des frappes aériennes contre cette organisation, en effet avant cette ouverture la coalition devait utiliser des bases dans les pays du golfe qui étaient plus éloignés .

 

Cette argumentation nous permet d’affirmer que la Turquie est l’ennemi de l’État islamique mais non son complice, ceci nous explique les attentats de Suruc, Ankara et Istanbul.