sur le fait qu’elle serait enseignée dans nos écoles ?

 

Najat Vallaud-Belkacem et Jean-François Copé se sont affrontés sur la théorie du genre, Reuters

 

Support Wikipedia La théorie sur le genre fut fondée par Pierre Bourdieu et fut reprise avec des intellectuels comme Michel Foucault, Jean-Paul Sartre, Monique Wittig, Simone de Beauvoir, qui dans la seconde moitié du vingtième siècle, influencèrent la politique du genre et la théorie de la sexualité. Pierre Bourdieu sociologue éminemment reconnu fut le premier à se pencher sur l’analyse du genre et de l’homosexualité et cette théorie, qui ne doit rien au hasard, gagne le terrain politique. La ministre du Droit des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, accuse le président de l’UMP, Jean-François Copé, d’extrémiste quant au supposé enseignement de la théorie du genre à l’école. «Il sait parfaitement qu’il n’y a aucune théorie du genre qui est développée dans les écoles primaires de France, M. Copé fait le pari du fantasme» s’est-elle déclarée mercredi 29 janvier sur Europe 1.

Cette rumeur véhiculée par des mouvements d’extrême droite, allant jusqu’à envoyer des SMS prônant que l’Éducation nationale enseignerait la masturbation dans les classes maternelles. Jusqu’à des médias que se faisaient l’écho de ces rumeurs prétendant que l’école publique faisait l’apologie de l’homosexualité par des contacts des enfants avec des homosexuels. Les opposants au mariage pour tous, et à l’avortement ont alarmé les parents qui ont suivi un appel au boycott de l’école les 24 et 27 janvier, n’hésitèrent pas à provoquer un clash sociétal.

«À l’école, on apprend l’égalité aux filles et aux garçons, pas la théorie du genre» a déclaré la ministre. Dans le programme ABCD de l’égalité des ministères des Droits des femmes et de l’Éducation nationale, actuellement testé dans dix académies, Najat Vallaud-Belkacem a insisté sur le fait «qu’on ne parle aucunement de sexualité à des enfants de primaire». «On parle du fait que les filles et les garçons doivent pouvoir ambitionner d’être à égalité plus tard dans les rêves qu’ils font, dans les ambitions professionnelles qu’ils peuvent avoir».

Mais en fait qu’est-ce que le genre, c’est un concept social qui veut distinguer non biologiquement les hommes de femmes. Comme on dit dans le langage grammatical le masculin pour l’homme et le féminin pour la femme. Cela n’a rien à voir avec le sexe qui fait référence aux différences biologiques.

Dès les années 1960, les premiers travaux de Pierre Bourdieu portèrent sur le genre, les relations de parenté et les stratégies matrimoniales. Bourdieu montra l’idée selon laquelle la question du genre et de la sexualité représenteraient une question secondaire par rapport à des dimensions fréquemment définies comme plus centrales, comme les réalités économiques. Bourdieu s’attacha en effet à faire voir à quel point l’ordre social fut saturé de significations sexuelles, est hanté par le problème de la division entre le «masculin» et le «féminin», les mondes du travail, comme les mondes familiaux ne cessèrent d’être régit par des logiques sexuelles, ainsi que dans la religion, et l’école, etc, et se sont développés suivant cette logique sexuelle. La femme est bonne pour faire la vaisselle tandis que l’homme est celui qui dirige. Aujourd’hui encore, en France ainsi que dans de nombreux pays ou la religion est puissante, la femme est faite pour les enfants et les travaux ménagers tandis que l’homme est celui qui a le travail noble de rapporter de l’argent, c’est à dire la puissance. L’homme c’est la force il est donc adapté pour les travaux durs, mais aussi les mathématiques, la femme est adaptée pour tout ce qui est douceur, mais aussi les lettres, le français. Cette culture ne cessa d’instituer la légitimité d’être un (vrai) homme, un macho, ou une (vraie) femme la dominée. Le genre et la sexualité jouent également un rôle décisif dans la construction de nos identités, dans nos manières de voir, de nous penser, de nous poser les uns par rapport aux autres, et de nous définir.

En fait, le genre et la sexualité sont dans notre subconscient portés par la descendance familiale. Bref, ce sont toutes nos catégories de pensée, tout notre «inconscient historique» qui s’organisent autour de polarités connotées sexuellement, avec ce qui est supposé relever d’un côté de l’actif et de l’autre du passif, du dominant ou du dominé, du public ou du privé, etc…..

Même le ministre de l’éducation nationale est monté au créneau pour rassurer les parents sur cette rumeur insinuant que la «théorie du genre» est enseignée à l’école. Ceux qui l’ont lancée, cherchent tout simplement à prétendre que l’enseignement dans nos écoles cherche gommer les différences sexuelles entre les garçons et les filles, ce qui est tout le contraire, c’est légalité. Depuis quelques années, cette idée se répand en France, en donnant un coup d’accélérateur aux partisans de la ségrégation sexuelle.

La théorie du genre n’existe pas, elle relève dans la bouche des responsables religieux ou politiques de droite, une «négation de la différence entre les sexes».

On a du mal à comprendre ce qui se passe tellement est grotesque ce que cette rumeur prétend. On chercherait à l’école à effacer l’indifférenciation des sexes pour ce que prétend cette rumeur ?

Ce qui se passe actuellement dans plus de 600 classes de dix académies volontaires, est l’expérimentation depuis la rentrée 2013 des « ABCD de l’égalité » dans le but de lutter contre les stéréotypes filles-garçons. Ce dispositif pédagogique s’inscrit dans la lutte contre les inégalités de réussite scolaire et d’orientation notamment entre les filles et les garçons. Par exemple, les filles seraient encouragées à jouer à des jeux plus doux, donc plus sages alors que les garçons plus turbulents seraient encouragés à jouer à des activités plus positives comme la mécanique. La conséquence serait que l’on imprimerait à ces filles le goût vers les métiers de soins peu qualifiés et moins payés, elles délaisseraient ainsi les filières scientifiques malgré de bons résultats scolaires. Ce fait continuerait à perpétuer la division traditionnelle des rôles. L’objectif de cette rumeur serait donc, à l’école, que l’enseignement remette en question les normes naturelles qui font que chaque sexe adopte, dès le plus jeune âge, un certain comportement.

On saisit mal que l’on puisse, même si l’intention est bonne, dans un but égalitaire que l’on veuille contrarier la tendance naturelle du sexe ?

En fait, si je comprends bien, on voudrait que l’enseignement soit tel que justement il soit indifférencié entre les filles et les garçons de façon que chaque enfant ne puisse s’orienter en fonction de ses capacités indépendamment de son sexe. Cela est beaucoup plus libéral que ce qui se produit dans les écoles religieuses ou les filles toutes habillées de la même manière et différemment de celui des garçons en sont séparées. On voit là, la poussée des mouvements cathos qui voudraient perpétuer la domination de l’homme sur la femme, ne lui reconnaissant que le rôle de faire des enfants. La main de l’église sur la société.

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Théories du genre quelques références françaises, Sciences humaines.

Pierre Bourdieu, l’implacable domination masculine.

Pour le sociologue Pierre Bourdieu, 1930-2002, s’attacha tout au long de son œuvre à décrire les rapports de domination dans la société et la violence symbolique qui en découlait, les femmes ont intégré des habitus, comportements plus ou moins conscients et modes de pensée, de sexe et, du coup, œuvrèrent à leur propre domination. La domination masculine devint ainsi une «construction sociale naturalisée» qui, malgré le mouvement des femmes, n’est pas prête de disparaître. Cette analyse provoqua l’indignation de nombreuses féministes. 1998, la Domination masculine.

Élisabeth Badinter, l’égalité avant tout.

Élisabeth Badinter défendit tout au long de son œuvre une conception égalitariste des deux sexes. L’amour maternel n’aurait rien de naturel ni d’instinctif, l’Amour en plus. Histoire de l’amour maternel XVIIème-XVIIIème siècle, 1980, chaque sexe a sa part de masculinité ou de féminité, et les sociétés sont de plus en plus androgynes. Dans le débat sur la parité, elle faisait partie des opposantes à toute mesure discriminatoire pour les femmes. Dans, Fausse route, elle s’érigea contre les tendances victimaires des féministes et réaffirma son rejet de tout différencialisme. 1986, l’un est l’autre.

Simone de Beauvoir, la dénonciation d’une hiérarchie.

Dans le Deuxième Sexe, Simone de Beauvoir, 1908-1986, analysa les modalités sociologiques, psychologiques, économiques de la hiérarchie entre les sexes et montra l’universalité du rapport de domination des hommes sur les femmes, qu’elle invita à user de leur liberté pour sortir du rôle de servante et de mère. Publié en 1953 aux États-Unis, ce livre deviendra un classique du féminisme et une référence dans la réflexion sur le genre. 1949, le Deuxième Sexe.

Michel Foucault, le construit des hommes.

Le philosophe français Michel Foucault, 1926-1984, devient une puissante référence, fournissant des outils utilisés par les chercheuses américaines pour questionner le genre et le sexe. Son travail sera repris par les tenants de la théorie queer. Ses travaux firent apparaître le caractère construit de la normativité hétérosexuelle.1969, l’Archéologie du savoir.1976-1984, Histoire de la sexualité.

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