La Haute Cour constitutionnelle a décidé ce mardi de suspendre l’application du décret pris par le président égyptien, Mohamed Morsi qui autorisait le rétablissement du Parlement. Dimanche dernier, le président égyptien a pris un décret pour annuler l’arrêt rendu par la Haute Cour constitutionnelle le 15 juin 2012 qui avait invalidé le Parlement en raison d’irrégularités commises lors du déroulement du scrutin. Avant que le président ne prenne ce décret, le pouvoir législatif était confié au Conseil supérieur des forces armées. Autrement dit, c’était l’armée et non une assemblée élue qui détenait le pouvoir législatif. Ceci a entraîné la révolte des Frères musulmans qui ont dénoncé un véritable coup d’état et on réclamé un référendum sur cette question.
La Haute Cour, soutenue par l’armée, a ce lundi refusé d’annuler par décret l’arrêt qui dissout le Parlement. Selon cette institution, les arrêts rendus par la cour sont définitifs c’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas faire l’objet d’un appel. Par ailleurs, elle a précisé qu’ils sont contraignants pour toutes les institutions de l’Etat. Enfin, elle a affirmé qu’elle n’est partie prenante dans aucune lutte politique et que sa mission était de protéger le texte de la Constitution. Cependant, plusieurs groupes et hommes politiques accusent la Haute Cour d’être partiale.
Les avocats du président égyptien sont passés à l’offensive. Ils ont dénoncé une décision politique qui risque de renforcer la crise dans le pays. L’un des avocats du président Mohamed Morsi, Abdel Moneim Abdel Makssoud a déclaré que cette décision prise par la Haute cour était nulle et non avenue.
De nombreux manifestants ont décidé de se réunir ce mardi soir sur l’emblématique place Tahrir au Caire. Le but de cette manifestation est d’une part d’affirmer leur soutien au président égyptien et d’autre part de prononcer des slogans contre l’armée.