CIGEM

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Ils sont jeunes, vivent en Afrique , au Mali et sont sans emploi  . Dans ce pays , le quatrième plus pauvre de la planète les familles se débattent entre les maladies comme le paludisme ou le sida ,la crise alimentaire, le manque de travail  .Alors beaucoup ont choisi de tenter leurs chances vers d'autres cieux , l'Europe n'est pas la seule à voir arriver des clandestins , même l'Egypte où pourtant les habitants sont loin de vivre décemment voit arriver des maliens dans l'illégalité .
Je vous ai déjà souvent parlé de ces hommes qui décident d'aller vers d'autres rivages qu'ils pensent plus accueillants et je vous envoie vers mes autres articles plutôt que de vous raconter la même chose .Parmi eux d'ailleurs je vous avais parlé d'un centre qui était sur le point d'ouvrir à Bamako .
 le Centre d'Information et de Gestion des Migrations (CIGEM) a été inauguré ce mardi 2octobre 2008 en présence du président malien, Amadou Toumani Touré, et du Commissaire européen en charge du Développement et de l’Aide humanitaire, Louis Michel,
Premier centre de ce type en Afrique il  vise à trouver des emplois en Europe pour quelques maliens . "Ici au Mali il y a 50 voire 60% de chômage !"déclare l'ancienne Ministre de la Culture et du Tourisme de 1997 à 2000, Aminata Dramane Traore, aujourd’hui Présidente du FORAM (Forum pour un autre Mali)qui a préféré ne pas se rendre à l'inauguration du lieu  et  ajoute "Ils (les états les plus puissants)nous ont fait des promesses de prospérité que l’on ne voit toujours pas venir".

Parmi ces jeunes qui se présentent dans les bureaux , certains ont eu la chance de ne perdre que leurs économies et pas la vie dans la recherche de cette terre promise . Leurs économies mais aussi celle de toutes leurs fratrie car les passeurs demandent des 300 euros impossibles à réunir lorsque le salaire moyen d'un travailleur au mali est de 2€ par jour
A supposer que le voyage les aurait mené à destination ,inutile de grossir le nombre de clandestins qui ne vivent pas mieux "ailleurs que chez eux mais loin des leurs . Le but de ce centre est donc de trouver des emplois à l'étranger pour  des demandeurs d'emploi mais en accord avec les formations qu'ils ont reçues .. .
Bien sûr la France est privilégiée dans cette recherche puisque la langue est déjà celle qui est officiellement utilisé au mali . Je dis officiellement car elle est largement oubliée dans les rues au profit des langues des nombreuses ethnies qui se partagent le sol malien , c'est donc essentiellement la langue bambara qui est utilisée au sud et la songhoi ou le tamacheq au nord.

Mais vous comprendrez bien également que dans un pays ou un pourcentage énorme de personnes est illettrée il est difficile de trouver du travail . Certains au mali sont conscients que l'illettrisme est une barrière à  la possibilité de travailler en ce sens que beaucoup de choses passent par l'écrit même pour le travail . Certains préfèrent ne pas comprendre que apprendre à lire et à écrire est nécessaire (et j'ai abordé également ce problème sur lequel donc je ne m'étendrai  pas) .je vous dirai simplement de faire cette expérience pendant une journée complète de ne lire que des textes en russe ou en tchèque et de me dire si vous avez pu monter la petite table IKEA , acheter la peinture qui va bien , pu faire les courses avec la liste de commissions que votre épouse vous a gentiment dressés , noter l'adresse de la personne chez qui vous devez aller ou simplement lu le nom de la plaque de votre rue! et ne me dites pas que pour planter des choux , repeindre une façade ou tout autre chose on n'a pas besoin de savoir lire ,  car la vie d'un émigré ne s'arrête pas en même temps que son travail , il a toute une vie personnelle à gérer .

Trouver des emplois c'est bien , mais ce serait si bien que les choux on lui apprenne à le planter chez lui , avant de trouver du travail ailleurs ne serait il pas judicieux de tout faire pour que le malien trouve du travail chez lui …sache tirer le plus de profit (là je n'entends pas "argent" mais fruits céréales  et légumes )de sa terre sans la détruire avec les pesticides et autres modernités apportées par les quelques décennies passées à vouloir ressembler au reste du monde , sache s'occuper de son bétail autrement que comme le faisaient leurs grands pères mais avec une connaissance de l'hygiène qui sauvera des vies …tout est à faire dans ce pays …et le temps presse !

mes autres articles sur le probleme des emigrés sont à retrouver sur mon blog perso !

3 réflexions sur « CIGEM »

  1. Bonsoir. Tu écrit: « [i]A supposer que le voyage les aurait mené à destination ,inutile de grossir le nombre de clandestins qui ne vivent pas mieux « ailleurs que chez eux mais loin des leurs »[/i]
    Est-ce que, au Mali, les jeunes sont informés des conditions de vie, (en région parisienne, par exemple, dans des squats, chez les marchands de sommeil) qui les attendent?

  2. malheureusement non .quelques associations essayent de faire passer le message , mais ce n’est pas crédible si ce sont des blancs qui parlent , et pour le noir c’est la règle du silence ! comment dire à sa famille qui souvent va vivre grâce à l’argent envoyé sur place que l’on habite un taudis qu’on n’a pas de travail …celui qui arrive à l’étranger c’est celui dans la tête de l’africain resté au pays « celui qui a réussi » …même lorsque l’émigré a du travail il envoie pratiquement tout dans son pays et ne garde que le strict minimum . j’ai même entendu parler de jeunes qui envoyaient toutes les aides reçues pour vivre ici et se retrouvaient dans des squats .J’ai parle également dans mon blog d’un livre publié au mali, écrit justement par une femme qui raconte tous ces problèmes auxquels elle doivent faire face avec leur flopée d’enfants lorsqu’elles se retrouvent « abandonnées » de leurs époux et fils aînés

  3. :'( C’est différent dans l’ampleur. Mais jadis, c’était le même problème avec l’exode rural. Ceux qui partaient dans les grandes villes laissaient croire aux campagnards que tout allait bien et qu’ils étaient bien logés…c’était loin d’être toujours le cas. Surtout pour les filles…
    Mais comment ne pourraient-ils pas être attirés par tous nos gadgets qui semblent si merveilleux!

    J’ai lu sur COME4, il n’y a pas si longtemps:
    [i]Je suis allé en Inde et j’y ai vu des femmes prendre l’eau au puits pendant que les hommes labouraient avec un buffle, debout sur le soc.
    Eh bien, ils avaient le sourire et l’air plus heureux que nous… [/i]
    l’auteur se reconnaitra. 😉
    [i]riversaone[/i] :'(

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