La Journée Mondiale contre la peine de mort relance le débat sur la condamnation d’innocents

troy-davis_492.jpg

Il s'appelle Troy Davis, et cela fait 17 ans que cet Américain noir attend dans un pénitentier d'Etat le jour de son exécution capitale.

C'est en 1991, qu'un jury populaire le condamne pour avoir tué, deux ans plus tôt, un policier blanc de 27 ans, qui tentait de s'interposer lors d'une rixe sur un parking d'un fast-food à Savannah, en Géorgie. Depuis ce jour, la même rengaine résonne dans le couloir de la mort : il affirme ne pas avoir commis le meurtre, bien qu'il ne nie pas sa présence sur les lieux du drame.
Le 23 septembre dernier, à seulement deux heures du moment fatal, la Cour Suprême suspend l'exécution en raison de doutes sérieux planant sur la culpabilité du détenu.Il faut avouer que les faits sont troublants : absence de preuve matérielle, rétractation de 7 témoins sur 9, aucune empreinte ni trace ADN sur les lieux du crime et, pire encore, dénonciation de pressions policières pour obtenir des témoignages à charge!

La pression de personnalités influentes et l'action sans relâche du comité de soutien, menée par la soeur de Troy Davis, a porté ses fruits mais, pour combien de temps?

En effet, aux Etats-Unis, le débat sur la peine de mort est houleux entre partisans de la peine capitale et abolitionnistes. Pour ces derniers, la crainte de voir des innocents exécutés est l'argument majeur plaidant en faveur de la supression de la condamnation à mort. "C'est le pire crime pour l'Etat que d'exécuter des innocents", clament les associations abolitionnistes.

Le Centre d'information sur la peine de mort dresse un constat, qui fait froid dans le dos :  depuis 1983, une dizaine de personnes ont été exécutées alors que pesaient de forts doutes sur leur culpabilité. Les rapports d'Amnesty International vont dans le même sens, tout en pointant du doigt une des caractéristiques majeures de ces condamnations, à savoir la disparité raciale.

L'ouverture de la Journée mondiale contre la peine de mort permettra-t-elle de clore le débat sur l'exécution capitale? Malheureusement, non. Aux Etats-Unis, 38 Etats contre 12 la maintiennent et, 69% de la population américaine s'y dit favorable!

De plus, aujourd'hui, la chaise électrique est encore un procédé utilisé dans certains Etats.Le Nebraska n'exécute que par chaise électrique alors que d'autres Etats laissent au condamné le choix d'opter pour l'injection létale, ce qui ne lui garantit en rien moins de souffrances, comme le précisent certains témoins.

Il faudra donc certainement plus qu'un journée internationale pour tenter de faire évoluer les mentalités sur la peine de mort. 

8 réflexions sur « La Journée Mondiale contre la peine de mort relance le débat sur la condamnation d’innocents »

  1. bonjour,

    tres bon article qui fait prendre conscience des dérives du système américain.
    A vrai dire j’ignorais que la peine de mort par chaise électrique existait encore dans certains états.J’ai lu un article dernièrement qui critiquait les souffrances résultant de l’injonction létale.
    J’ai voté SUPER !!

  2. @ Bereanto
    [b]Bereanto[/b],

    Farouchement opposé à la peine capitale, je ne peux qu’applaudir face à la qualité de votre article…

    Pour répondre à [b]morganep4[/b], aux USA, la peine de mort est appliquée de différentes manières : la [b]chaise électrique[/b], la [b]chambre à gaz[/b], la [b]pendaison[/b], la [b]fusillade[/b], l'[b]injection létale [/b]! Certains Etats des USA n’appliquent, quant à eux, pas la peine capitale et ils sont treize dans ce cas !

    Au delà du problème posé par l’exécution possible de personnes totalement innocentes des crimes qui leur sont reprochés, il est évident que l’homme n’a pas le droit de tuer son prochain, ce, même sous décision judiciaire…
    Il faut privilégier, pour tout assassin coupable, la peine de prison à vie incompressible, sans aucune possibilité de libération conditionnelle, à effectuer dans une prison de haute sécurité…
    L’avantage évident de cette peine de prison à vie est de pouvoir faire sortir un innocent de prison, [i]non pas les pieds devant[/i], mais bel et bien vivant et prêt à recevoir des dommages et intérêts substantiels pour son incarcération non motivée !

    Amicalement,

    [b]Dominique[/b]

  3. Bonjour Dominique,

    Tout d’abord, je tenais à vous remercier pour l’ensemble des commentaires que vous m’avez laissé depuis mon arrivée sur le site.

    Concernant l’article qui nous intéresse, je dois admettre que j’ai été choquée de constater qu’aux États-Unis, les détenus du couloir de la mort, ayant réussi à être innocentés (ne nous leurrons pas, il n’y en a que 130 qui ont pu échapper à la peine capitale pour « fortes présomptions d’innocence »), ne percevaient qu’une maigre indemnisation à leur sortie du pénitentier.

    De plus, l’exécution par injection létale est loin d’être plus douce que la chaise électrique, contrairement à ce que beaucoup de citoyens américains prétendent.
    Des témoins avouent ne pas avoir supporté les souffrances atroces,endurées par le prisonnier après la première injection mortelle (cris de douleurs, paralysie musculaire, étouffements, crise d’épilepsie, vomissements, convulsions…).
    Je dois admettre que je vous rejoins sur la préconisation de la peine incompressible; d’autant, que je me pose toujours la question de savoir, si le fait de tuer un criminel apaise vraiment la peine de la famille de la victime?

  4. @ bereanto
    [b][u]bereanto, toute mise à mort est douloureuse par définition, ce, quelque soit le moyen technique employé[/u] :[/b] [i]vous prêchez un convaincu ! Je suis d’autant opposé à la peine de mort que je ne comprends pas qu’on puisse continuer à appliquer ce châtiment suprême, ce, au mépris du respect de la vie humaine ![/i]
    [b]
    Au delà de ce constat, il est, de plus, prouvé que la peine de mort n’est pas un châtiment exemplaire… Loin de là, puisque la criminalité, rien qu’aux USA, continue de grimper sans qu’aucune solution ne soit trouvée…
    Puis, beaucoup de familles et proches de victimes, [i]et j’en ai vu dans des reportages[/i], sont opposés à la peine de mort, demandant que les bourreaux de leurs proches soient condamnés à la peine de prison à vie incompressible ![/b]

    [b]Vous devriez venir lire mes articles… et les commenter… Justement, je parle du problème des prisons dans un de ces articles… Vous cliquez sur ma photo, puis sur [i] »1000 DERNIERS »[/i] pour pouvoir choisir quel article vous intéresse…[/b]
    [b]De plus, si vous commentez d’autres articles, dont les miens, vous seriez mieux connue, puisque les auteurs viendraient voir ce que vous avez rédigé ![/b]

    [b]Amicalement,

    Dominique[/b]

  5. Bonjour Dominique,

    Je vais de ce pas regarder vos articles relatifs aux prisons, sujet qui m’intéresse d’autant plus que j’ai réalisé un mémoire dessus lors de mes études universitaires.
    Je vais également lire ce nouveau chapitre de Divorce sans consentement mutuel!

    Amicalement,

    Béréanto

  6. @ bereanto
    [b]Bonsoir, Bereanto,

    alors, vous allez pouvoir vous régaler avec mon article [i] »Condamné à mort et exécuté pour alcoolémie ! »[/i]
    http://www.come4news.com/index.php?option=com_content&task=view&id=20780
    d’autant qu’il y a des commentaires qui ne sont pas d’accord avec ma position…

    Au delà de la peine de mort, dont vous parlez dans votre papier, je pense qu’il faut désengorger les prisons françaises, et, prévoir, pour celles et ceux qui le désirent, le choix de vivre seul dans sa cellule…

    Amicalement,

    Dominique[/b]

  7. L’exécution de Troy Davis aura bien lieu!
    Je tenais à rédiger ce commentaire pour vous tenir informer de la suite donnée à l’affaire Troy Davis.
    Malheureusement, la Cour Suprême a rejeté hier le dernier recours de Troy Davis. Condamné à mort pour le meurtre d’un policier blanc en Géorgie, il clame son innocence depuis 17 ans, faute de preuves matérielles et de témoins à charge!
    La Cour Suprême n’a pas motivé sa décision et annule ainsi le sursis, dont avait bénéficié le prévenu quelques heures avant son exécution.
    [b]Un nouveau procès n’aura pas lieu, en revanche, l’exécution de Troy Davis est programmé de manière imminente.
    Il faudra qu’on m’explique où est le droit à un procès équitable dans un système américain, pourtant toujours si prompt à défendre le respect de ses amendements![/b]

  8. Malheureusement, il n’y a rien à expliquer… Les Américains si prompts à donner des cours de démocratie, de respect de droits de l’homme…, et si prompts à s’émouvoir face à des pendaisons perpétrées dans l’Iran des Ayatollah…, devraient balayer devant leur porte…

    Personnellement, tant que la peine capitale existera dans ce grand pays, je n’y mettrai pas les pieds…

Les commentaires sont fermés.