Printemps français, Manif pour tous, Abstinence pour toutes, &c., viennent de se prendre une mandale de la part du gérant du Vatican. Lequel, comme presque tous ses prédécesseurs (et sa présumée prédécesseure) sait adapter son attitude, son louk, et faire d’un prêt à penser de la haute couture intellectuelle sachant flatter l’air du temps. Nouveau parfum, nouvelle fragrance, la réhabilitation des filles-mères, des filles en cheveux à la colle, des homos de tous genres, car que lui importe les burnes puisqu’il s’agit de pouvoir durablement remplir les burettes.

Hormis ceux qui n’avaient rien à craindre d’une résurgence d’un paganisme ou d’un autre, et aucunement à redouter un schisme, et pouvaient se préoccuper d’abord de leurs propres intérêts familiaux et financiers (sauce Borgia), tous les papes ont lâché du lest…
Tous les prélats ont fini par sentir le vent. L’important, c’est la préservation de l’institution…
Tenez, le père « saint » Rémi.

Il baptise Clovis, Chlodowig le Salien, admet fort bien la doctrine des Ases qui fait du souverain l’un de ses descendants (depuis, les rois français le sont de droit divin, comme chez nos anciens cousins les Germains), tout comme la polygamie de sa nouvelle ouaille ne lui fait ni chaud, ni froid, l’absout sans confession lorsqu’il trucide ses cousins ou fait exécuter des membres de sa famille.
Saint Grégoire de Tours embellira tout cela par la suite.

Une mercatique sainteté

Comme son prédécesseur, Benoît, pâle successeur du télégénique Jean-Paul Bis, ne faisait plus recette, François s’arrange pour qu’on parle de lui, que ses photos se vendent bien, que les boutiques de la place Saint-Pierre fassent de bonnes recettes.

Là, alors que personne ne lui demandait rien, tandis qu’au moins depuis la seconde moitié du siècle dernier, la plupart de ses prêtres, moines, frères, notamment des écoles chrétiennes, accueillaient volontiers filles-mères et bâtard·e·s, divorcé·e·s et progénitures, il s’aperçoit aussi que « le nombre d’enfants scolarisés dont les parents se sont séparés est très élevé ».
Il ne fait pas le départage entre ceux nés hors-mariage (ou remariage) et les autres, mais on a compris : pas d’attitude qui inoculerait « un vaccin contre la foi ».
Comme si le dieu des chrétiens (et ceux des autres) n’y suffisait pas !

Mieux, alors que son clergé espagnol vient de dicter la prohibition de fait de l’avortement et de la prostitution, laissant pantoise la majorité de l’opinion ibérique, voilà qu’il lorgne du côté des mariages homosexuels. Ils sont civils, là où c’est possible, et représentent « des défis que nous avons parfois du mal à comprendre ».

Une tradition très ancrée

Dès que le sanglant Théodat d’Italie, époux d’Amalasonte, descendante de la sœur de Clovis, impose pour pape l’un de ses pions, le futur saint – par la volonté du peuple – Silvère, fils du pape Hormisdas, la papauté part en… quenelles, mettons.

Les très saints pères s’adonnent à toutes sortes de plaisirs charnels, parfois avec des religieuses, souvent avec des maîtresses de tous ordres (sociaux, des courtisanes aux princesses), parfois avec des mignons. Ainsi Jean le huitième. Sa sainteté Jean n’avait point que des défauts car il fut l’un des premiers à s’opposer à l’esclavage des captifs (en 873). Il finit empoisonné puis roué de coups divers par l’un de ses gitons aidé par des membres de sa famille qui lorgnaient sur le trône de saint Pierre.

Il se dit que la légende de la papesse Jeanne doit beaucoup à la présence à Rome d’un prêtre prénommé John. Il aimait se travestir et il se fit tant d’amis et obligés qu’il faillit bien se faire élire pape. 

N’accordons pas foi (dac’, cela a le goût, l’odeur, la couleur du déni, mais ce n’en est pas, car rien ne le prouve) à la rumeur selon laquelle le pape Benoit et son prélat de secrétaire particulier, Georg Ganswein, auraient développé une amitié particulière.

Cela fait les choux gras de ces holier than Thou, les « vrais catholiques apostoliques romains » que sont les intégristes de la Fraternité de monsignore Lefebvre qui ne veulent aucun rapprochement avec le Vatican, contrairement à certain·e·s de leurs sœurs et frères voulant bien lâcher des sous au Saint-Siège.

Allégations instrumentalisées

Or donc, selon la sous-secte Virgo-Maria de la FSSPX (de Pie X), après l’écrivain Roger Peyrefitte, une certaine Randy Engel colporte que le pape Battista Montini (Paul VI) se mignardait fort avec un certain Hugh Montgomery, un diplomate britannique bien connu du milieu gay romain. Lequel devient par la suite prêtre catholique. Il faut quand même bien intégrer que Peyrefitte voyait des partenaires possibles partout et chez n’importe qui de sexe masculin.
Mais Franco Bellegrandi, qui fréquentait les conduits du Siège saint depuis Pie XII, en qualité de camérier (chambrier) d’honneur, soit huissier des audiences publiques, propage aussi la rumeur. Laquelle ne se fonde que sur les déclarations de Peyrefitte et des éléments de seconde ou troisième mains. 

Peu importe au fond, mais il faut savoir que le catholicisme romain est toujours rongé par des dissensions à propos des traditions, de l’autorité papale, du rite marial, &c. Les traditionalistes, pour la plupart de droite dure, voient tous les vices et opinions déviantes chez leurs adversaires.

À la suite de Paul VI, François, contrairement à Benoit XVI, serait vaguement un maritainiste, soit proche intellectuellement de la pensée de Jacques Maritain, un penseur chrétien accusé par ses détracteurs d’être trop « droit de l’hommiste ».

On peut lire des trucs rigolos à travers la prose des traditionalistes, du genre : « en totale opposition avec l’image du prêtre préconciliaire, masculin, viril et célibataire, l’image du nouveau prêtre de l’Église conciliaire est résolument efféminée et souvent bien peu chaste. ».
Que le viril aumônier de jeunes gens puisse apprécier de les tripoter ou de s’en faire tripoter est secondaire. C’est l’autorité absolue qu’il faut incarner, le reste est secondaire.

Paul VI avait ouvert le diaconat à des hommes mariés (voire, pire, remariés), admis que des anglicans ou autres prêtres convertis puissent rester en vie conjugale. Ouh là : Notre-Dame de Fatima, priez pour nous !

Sauvons la mise, au nom du Sacré-Cœur

Il y a plusieurs façons de voir. Tant que la crise des vocations perdurera, François, pour assurer la survie de l’institution, peut songer à léguer à qui lui succèdera des diacres et diaconesses fils ou filles d’homosexuel·le·s. Ou bien, il peut constater qu’en Espagne, par exemple, le retour aux traditions favorise les vocations. En fonction, il godillera en chaussant les godillots (ou mules) qui conviendront pour mener la barque vaticane…

Révérends et révérendes pères, mères, fils et filles, ou mâles pasteurs célibataires (discrets sodomites, aux divers sens accusateurs du vocable) à la poigne virile ?

6,6 millions de visiteuses et visiteurs auraient transité déjà au Vatican de mars à décembre 2013. Contre 2,3 l’avant-dernière année, sous Benoit XVI.
Dieudonné lui-même est admiratif !

Comme l’indique le père jésuite François Euvé, le pape François « n’a pas peur de se tromper ». Soit d’aller avec le vent, de retourner camail, &c. ? Peut-être.

Il n’empêche qu’il renoue ainsi avec une veine humanitaire du christianisme voulant que l’amour du prochain prime sur d’autres considérations. L’autorité pontificale ou ecclésiastique permit ainsi, antan, de limiter l’usage d’armes de guerre (ainsi d’un trépied pour archers rendant le tir plus fiable condamné par une bulle papale), d’instaurer pour un temps la trève de dieu (prêchée par saint Odilon de Cluny), et peut-être de préfigurer la Croix-Rouge.

Ce qui n’empêcha pas de sanctifier les divers Grand Dieu sauve le Roye des uns auxquels répondaient des God Save the Queen ou autres similaires des combattants adverses. 

La fachosphère chrétienne (une païenne subsiste, sans compter l’israélite, la mahométane) qui plébiscita la Manif pour tous puis ses dérivés, n’a pas encore réagi. Mais les bons et bonnes chrétien·ne·s commencent à laisser entendre qu’il ne faut pas s’affoler.

Contre-feu

D’ailleurs, le porte-parole du Vatican, le père Lombardi, a clairement spécifié qu’il n’était pas du tout à l’ordre du jour – jusqu’à nouvel ordre et consultation des statistiques ? – d’évoquer une ouverture aux couples d’homosexuel·le·s.

Bref, les médias auraient fait dire au pape ce qu’il n’a surtout pas prononcé. Cela se défend.

Cela étant, un ex-garde suisse, G., affirme dans le Schweiss am Sonntag que, sous Jean-Paul II, il se faisait draguer par un cardinal ; de même qu’une petite vingtaine d’autres religieux lui auraient fait des propositions explicites. L’enceinte du Vatican, ce n’est quand même pas la Cage aux folles car, vu le nombre d’ecclésiastiques sur place, vingt solliciteurs, c’est peu. Pas de quoi en faire, comme G., « un paradis pour gays ».

Quand il s’est plaint à ses supérieurs, il lui fut rétorqué que, parlant peu et mal l’italien, il avait dû mal comprendre, mal interpréter. Urs Breitenmoser, officier chargé des relations publiques de la garde pontificale, a rétorqué que le lobby gay du Vatican relevait de la rumeur et que les militaires avaient d’autres préoccupations, tant religieuses que sécuritaires.

Sans jeu de mots aucun, relevons que la Gendarmerie de la Cité du Vatican, forte d’un peu moins de 200 hommes (pas de femmes jusqu’à présent, ce sont tous des célibataires âgés de 21 à moins de 26 ans), comporte aussi des pompiers. De musiciens aussi pour la fanfare, de démineurs (pas de rumeurs). Les abbés et prélats en soutane attirés par les uniformes disposent donc d’un large choix.

Les catholiques romains sont en tout cas invités à aimer les homos du moment qu’elles ou ils reconnaissent vivre dans le péché, ne pouvoir s’en empêcher, &c.

Une info, un démenti, deux infos

En la matière (fécale parfois, comme ce qui sort de la bouche des homophobes compulsifs ou obsessionnelles), le pape se trouve les fesses entre divers (saints ?) sièges. Aucun problème pour le dialogue interconfessionnel avec certains cultes protestants (ou l’anglican), pas trop avec les sectes israélites les mieux représentées, mais os du côté des mahométans. Et puis, dans les pays africains où ses évêques doivent faire chorus avec des pouvoirs publics (entendez, dictatoriaux) homophobes, de façade ou réellement, quelques hiatus sont à craindre.

En fait, un jeu savant se met en place : François balance un truc qui fait monter la sauce dans les médias, et toc, le père Lombardi en minore la portée. Soit une information, un démenti, deux infos, et tout le monde est content. La concurrence, par exemple Nabilla qui se fait enlever ses prothèses mammaires (en vue de se refaire implanter plus tard des faux seins et refaire parler d’elle), a du souci à se faire.

G., l’ex-garde suisse, lance des hallebardes : il ne comprend pas que des prêtres ou chanoines, prélats et autres puissent d’un côté se prononcer contre le sexe hors-mariage, pour l’excommunication des divorcés, et de l’autre, dès qu’il a le dos tourné, lui faire des avances et lui proposer des parties coquines.

Du coup, resté catholique, il ne fréquente plus les églises, confie-t-il au dominical suisse (la Suisse dominicale, ou du dimanche, « jour du seigneur »). Car il n’a pas vraiment envie d’y passer pour un « dessert », comme cela le lui fut proposé à l’occasion d’une invitation à une partie fine au Heiligen Stulhls.  L’Homosexuellen-Netzwerk ou Schwulen-Lobby ne règne pourtant pas en toute terre ou lieu consacrés.

Des bacchanales, vraiment ?

N’empêche, 20 minutes (.ch) n’hésite pas à accrocher son papier avec un tonitruant « on a prêté à un scandale d’orgies homosexuelles la raison de la démission du pape Benoît XVI ». Allons, bon, ce prêt (remboursé en quoi par la banque vaticane ?) a-t-il pesé lourd dans les prudentes et ambiguës déclarations du pape François ?
Car comment démentir une telle rumeur ? Mais s’il est considéré qu’elle devait s’amplifier (et s’amplifiera encore après le décès du prédécesseur), il faut bien sauver la face et faire du péché de sodomie une faute vénielle. Peut-être commencer, comme aux États-Unis, par laisser entendre que la fellation ou le cunnilingus ne sont pas tout à fait des relations sexuelles mais le témoignage d’une saine affection amicale ?

Tout cela serait pardonné sans ordonner des litanies d’ave et pater noster si par ailleurs le pape François n’avait pas déclaré : « l’idéologie marxiste est erronée… Mais dans ma vie, j’ai rencontré de nombreux marxistes qui sont des gens très bien, donc je ne m’en offusque pas ».

Là, Manif pour tous et Printemps français ne sont plus du tout d’accord : ce n’est plus « une maman pour papa François » qui sera réclamée, mais bien la révocation de l’apostat. En sus, Dieudonné, qui ne brade pas ses sièges à la Main d’Or (une entrée coûte le prix d’un bon repas), n’apprécie pas : eh, il ne va pas bosser gratos ou presque…

Rome n’est plus dans Rome

Ce pape est très gênant. Peut-être qu’au lieu d’applaudir la pénalisation des client·e·s des prostitué·e·s (toutes contraintes, bien sûr, bien sûr… toutes écervelées et ne sachant pas ce qu’il leur faut pour leur bien, forcément, évidemment…) condamnerait-il le manque de volonté d’affronter « la nécessité de résoudre les causes structurelles de la pauvreté » (ce qu’un mouvement ou un amicale comme Le Nid se préserve bien de propager : sur Le Nid, voir Scribd et le document Méconnaissance et amateurisme renforcent le postulat de “porter la guerre aux putes” ou encore Mediapart, « Le Long et lent mais net dévoiement de l’abolitionnisme »). 

La phrase ci-dessus, tout comme d’autres qui fâchent très fort, notamment sur l’autorité papale dont le magistère ne peut fournir « une parole définitive ou complète sur toutes les questions qui concernent l’église et le monde », est issue de La Joie de l’Évangile, qui fournira des droits d’auteur au pape François. Là encore, il se colle, à cinq mois de son départ pour le Moyen-Orient (Israël, Judée-Samarie ou Palestine, Jordanie, Territoires palestiniens), beaucoup de monde à dos. Si Rome n’est plus vraiment la Rome qu’elle fut, quid de La Mecque, de Qom, ou de la Jérusalem israélienne ? 

Le pape François se met dans de beaux draps, espérons qu’ils ne se transformeront pas en linceul à l’occasion de son séjour en « Terre sainte ».

L’affirmation de « l’amour salvateur de dieuénbsp;» en préalable à « l’obligation morale et religieuse » qui fait donc primer une certaine compréhension des invertis, gouines, gourgandines et autres fils et filles de mauvaises vies, cela vaut, pour les fanatiques, fatwa de mise à mort.

Surtout ne reviens pas !

Personne, chez les religieux, ne souhaite vraiment que Jésus (ou Mahomet, ou tout autre prophète) revienne vraiment de sitôt parmi les siens. Le pape François serait-il l’exception confirmant la règle ? La contre-cuti des mécréants religiophobes ?

Finement, pour conclure La Joie de l’Évangile, il invoque Marie qui doit inspirer une « sainte audace ». Ô Notre-Dame de Fatima, foudroyez cette Marie-(couche-toi-)là ! La ferveur mariale est en effet la pierre de touche qui fait de vous un apostat ou pas…

Cette manière de prioriser vaut aussi au pape de se mettre les ministres et chef·fe·s d’État à dos. Au lieu de faire la chasse au Dieudo, aux putes, François indique à l’autre, Hollande, qu’il faut se préoccuper d’abord de la sœur et du frère (du seul « frère » dans l’original, mais cette adaptation adelphique ne trahit pas le texte), y compris de ses préoccupations de survie et de vie. Ce n’est même plus la priorité à l’emploi, mais la priorité au bien-être de toutes et tous. Intolérable pour beaucoup.

Le der des der ? Pas sûr…

Christophe Pierre, de JSSNews, se « réjouit » : « Le pape François sera-t-il le dernier pape avant la fin du monde ? Oui, selon Malachie… ». Plutôt la fin du monde, l’Apocalypse, que la chienlit libertaire ? Nan, avec Christophe Pierre, on peut rire de tout – avec Dieudonné, c’est plus ardu – y compris de soi-même, et je lui prête des intentions que rien ne permet d’étayer. Cela étant, Malachie, le Nostradamus d’alors, qui prédit la destruction de « la cité aux sept collines » (Rome) peut être imploré et ré-imploré, pas davantage que saint Christophe, il ne permet à coup sûr de retrouver ses clefs égarées.

Et que « berg » signifie « petrus » (pierre) peut tout aussi bien laisser entendre que sa sainteté François pourrait, après des cadeaux de Renault, recevoir des cols de la famille Moueix (propriétaires du domaine du Château Pétrus). Le pape noir (comme les jésuites ?) de Nostradamus va-t-il se noircir à la pierre de Pomerol ?

Bon, allez l’antéchrist et son contraire et leurs épouses seront des paillard·e·s bissexuel·le·s échangistes ou ne seront pas dans un siècle spirituel ou inexistant (entamé, en tout cas) ! Miss Tic est leur prophète !

Tout cela pour vous dire qu’au lieu de continuer à se livrer à l’exégèse des dires et à la glose des écrits du pape François, il y a mieux à faire : assister au spectacle L’Amour sera compulsif ou ne sera pas, de Jacky Katu, au Tremplin Théâtre, rue des Trois-Frères (proche de la rue des Abbesses ou du bas du Sacré-Cœur du Parisien Jésus), avant le 11 janvier prochain. Qu’il soit homo ou pas, sacré ou vénal, peut importe…