La haute gastronomie est souvent un plaisir dans lequel plusieurs personnes déboursent des sommes d’argent faramineuses. Les grandes occasions, comme les mariages, sont souvent soulignées par des mets traditionnels. En Asie, la soupe d’ailerons de requins est un repas que l’on sert souvent pour de grands événements. À première vue, sans se poser trop de questions, de retrouver des nageoires dorsales de requins dans une soupe peut sembler bien banal, mais quelles sont réellement les conséquences ? À quel prix ce repas gastronomique peut-il avoir des conséquences fulgurantes à l’échelle mondiale ?
Il est certain que le requin n’a jamais été bien perçu par l’être humain. Plusieurs films et certains médias ont contribué à la réputation de cet animal d’être cruel et d’attaquer les humains. Avec cette mauvaise perception transmise à la population, il est difficile de prendre en pitié cette espèce marine. Il est toutefois le temps de bien considérer la situation réelle que vivent présentement ces animaux marins.
Pourtant , ce sont les humains qui constituent la plus grande menace et les plus grands prédateurs sur cette planète. Aujourd’hui, le requin est dangereusement en voie d’extinction. La raison de la diminution de cette espèce est directement liée aux activités humaines, c’est-à-dire la pêche. Cent millions de requins sont tués chaque année selon la revue Marine Policy. Ce nombre représente aujourd’hui un point de non retour. À cette vitesse, les requins ne feront plus partie de l’écosystème d’ici quelques années. Les requins ont survécu à plusieurs catastrophes terrestres depuis plus d’une centaine de millions d’années, et voilà qu’en moins d’une décennie, les pêcheurs pourront éliminer complètement l’espèce. Charles Peterson et Ransom Myers, deux scientifiques ont cherché les conséquences possibles sur l’écosystème marin de cette disparition des grands requins. La disparition de cette espèce occasionne une augmentation fulgurante de leurs proies : les raies. Ces dernières se nourrissent de coquillages qui seront eux aussi en voie d’extinction si ce rythme de pêche continue. Ce simple exemple permet de comprendre que le bouleversement de l’équilibre aquatique est exactement comme une réaction en chaîne qui se répercute sur plusieurs sphères de l’environnement.
Présentement, il n’y a aucune politique internationale qui permet de limiter la pêche des requins dans l’Atlantique. De plus, une méthode courante utilisée au cours des dernières années est le ‘finning’. Cette technique de pêche consiste à couper la nageoire dorsale du requin toujours vivant et à le relâcher dans l’eau par la suite. Les requins ne peuvent survivre sans nageoire dorsale, ce qui entraîne une mort certaine. Cette technique permet de maximiser les pêches, considérant les grosseurs de corps des requins. Ceux-ci contiennent une quantité importante de viande. Rejeter ces animaux à la mer est donc une perte de nourriture qui pourrait être éventuellement commercialisée. Toutefois, plusieurs pays ont déjà interdit ce genre de pêche. Par exemple, le 22 novembre 2012, tous les pays d’Europe ont adopté une loi interdisant de couper les ailerons de requins à bord des bateaux. Évidemment, cette réglementation est certainement un pas en avant pour sauver ces espèces marines.
Somme toute, les requins occupent une place importante dans l’environnement. Bien que déjà certains limitent les techniques de pêche, la coupe d’ailerons de requins est encore beaucoup trop importante aujourd’hui. Ce sont les consommateurs qui auront toujours le dernier mot sur la pêche de ces animaux marins. La meilleure façon de diminuer le nombre de requins tués chaque année est certainement d’éliminer cette soupe des régimes alimentaires de chaque individu.