Huit sociétés se partagent la gestion des réseaux concernant 97% de la population, principalement Véolia, la Lyonnaise des Eaux (Suez) et Saur (Bouygues). Si globalement, la région Ile-de-France a une très bonne qualité de l'eau, la Seine-et-Marne est le département le plus touché avec 82 communes en restriction d'usage, notamment à cause des nitrates et 170 communes étaient concernées par des non-conformités chroniques en 2006.
La bactériologie
Une mauvaise qualité bactériologique de l’eau peut entraîner des troubles gastro-intestinaux, des vomissements et plus gravement un risque de déshydratation pour les populations sensibles (personnes âgées, nourrissons…). La qualité bactériologique d’une eau est évaluée par la recherche de germes dits « témoins de contamination fécale ». Une eau dite conforme ne contient aucun entérocoque ou Escherichia coli dans un échantillon de 100 ml. En cas de pollution, l’eau peut être déclarée impropre à la consommation pour l’usage alimentaire.
En 2006, 99,8 % de la population de la région a été alimentée par une eau au moins de « bonne qualité » pour sa bactériologie. Pour les cas de non-conformités, il s’agissait essentiellement de contamination observée en un seul point du réseau.
Paris, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne ont au moins 95% de résultats conformes. C’est la Seine-et-Marne qui obtient le plus mauvais résultat global, dont un réseau de distribution ayant une eau de mauvaise qualité, mais 99,6% de la population reçoivent quand même une eau de qualité au moins satisfaisante. Le Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis ont une eau de très bonne qualité sur l’ensemble de leur territoire.
La dureté
On mesure la dureté de l’eau par sa teneur en sels de calcium et de magnésium. Les eaux dures ne présentent pas de risque pour la santé mais plutôt des inconvénients liés à l’entartrage des appareils ménagers. Les risques pour la santé proviennent des eaux trop douces qui deviennent agressives et sont susceptibles de dissoudre les matériaux des canalisations, en particulier en plomb. Les dispositifs d’adoucissement peuvent alors se révéler plus dangereux, ajoutant un risque de développement bactérien dans ce type d’installation mal entretenu. C’est pourquoi il est vivement conseillé de ne pas consommer d’eau adoucie et d’installer les adoucisseurs uniquement sur le réseau d’eau chaude.
En 2006, près de 90 % de la population ont consommé une eau calcaire ou peu calcaire. La réglementation stipule que l’eau destinée à la consommation humaine ne doit pas être agressive. En d’autres termes, pas trop douce.
Le Val d’Oise a à la fois un taux de population ayant consommé une eau peu calcaire et une eau très calcaire le plus élevé. Les autres départements ayant globalement une eau calcaire. On dénombre deux zones, l’une en Seine-et-Marne et l’autre dans les Yvelines, avec une eau très peu calcaire.
Les fluorures
Le fluor est présent naturellement dans l’eau et joue un rôle essentiel lors de la formation des dents et des os. Utilisé pour lutter contre la carie dentaire, un apport complémentaire en fluor est conseillé pour les enfants. Il n’est par contre pas utile pour les jeunes enfants de 0 à 12 mois ni pour les adultes, en dehors de tout avis médical. La concentration de fluor dans l’eau doit être modérée pour éviter les risques de fluoroses dentaires ou osseuses (tâches blanches, marbrures marrons, asthénie, perte de poids, anémie, fragilité des dents et des os).
La limite de la qualité est fixée à 1,5 mg/litre. Au-delà de 2mg/litre, l’eau peut être déclarée impropre à la consommation pour l’usage alimentaire.
Cette année, 99% de la population ont eu une eau conforme et considérée comme « très peu fluorée » ou « fluorée ».
C’est en Seine-et-Marne que l’on retrouve des taux non conformes avec des teneurs très élevées et excessivement élevées.
Les nitrates
Une forte concentration en nitrates peut présenter des risques pour la santé, notamment pour les femmes enceintes et les nourrissons. Au-delà d’une concentration de 10 mg/l, la présence de nitrates dans l’eau témoigne d’une contamination par des activités humaines, principalement agricoles. Entre 50 et 100 mg/l, l’eau est déclarée impropre à la consommation uniquement pour les femmes enceintes et les nourrissons. Au delà de 100 mg/l, la restriction concerne toute la population.
En 2006, 99,5% de la population ont consommé une eau toujours conforme.
On relève plusieurs zones avec une qualité médiocre à très mauvaise encore une fois en Seine-et-Marne, certainement due à une plus grande activité agricole. À un degré moindre, on en retrouve également dans le Val d’Oise et en Yvelines.
Les pesticides
Les effets des pesticides (substances chimiques, dont l’usage est très large ; herbicide, fongicide, insecticides… utilisées dans l’agriculture, l’industrie, la construction et le désherbage) sur la santé sont connus dans les cas d’intoxications professionnelles aiguës occasionnant des troubles nerveux, digestifs, cardio-vasculaires ou musculaires. Leur action sur le long terme reste encore inconnue. Certains pesticides sont suspectés d’entraînés des effets cancérigènes, tératogènes (malformation du foetus) et des perturbations endocriniennes (hormone). Ils peuvent également occasionner des problèmes d’odeur et de goût.
En 2006, 96% de la population a consommé une eau toujours conforme. 0,3% de la population (38 000 personnes) ont vu leur usage de l’eau restreint.
C’est encore en Seine-et-Marne que l’on retrouve la plus grande zone d’eau non conforme, avec un taux de pesticides élevé à très élevé. Le Val d’Oise connaît également une zone d’eau non conforme avec restriction de la consommation.
Source : Administrations Sanitaires et Sociales