Sarkozy reconnaît que la colonisation "fut une grande faute".
Après avoir tout juste signé divers accords économiques avec le général Khadafi, le président Sarkozy s’est rendu au Sénégal et dans un discours prononcé à Dakar, a reconnu que la colonisation avait été une "grande faute".
Cependant afin de modérer son propos, il a tenu à rappeler que l’Afrique avait "sa part de responsabilité dans son propre malheur", dans son malheur actuel ou les Africains étaient-ils complices de la colonisation ?
"Je ne suis pas venu nier les fautes ni les crimes car il y a eu des fautes et il y a eu des crimes", a déclaré M. Sarkozy dans un discours prononcé à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar. La traite négrière et l'esclavage ne furent "pas seulement un crime contre les Africains, ce fut un crime contre l'homme, un crime contre l'humanité toute entière", a-t-il aussi ajouté.
"La colonisation n'est pas responsable de toutes les difficultés actuelles de l'Afrique", a estimé Nicolas Sarkozy. "Elle n'est pas responsable des guerres sanglantes que se font les Africains entre eux", ni des "génocides", des "dictateurs", du "fanatisme", de "la corruption et de la prévarication (…), des gaspillages, de la pollution.", certes la colonisation ne peut en être tenue pour seule responsable, et en effet, rappelons que longtemps après la décolonisation, l’ancienne puissance coloniale (la France) a soutenu, économiquement, militairement, nombre de dictateurs africains, que les grandes entreprises françaises (et pas uniquement Elf) n’ont jamais vraiment tenu compte des considérations humanitaires, tel que respect des droits de l’Homme ou autres, se contentant de piller les ressources naturelles et de faire des bénéfices sur le dos des pays où elles étaient implantées, qu’en matière de guerres qui ensanglantent le continent africain, les frontières artificielles tracées par les ex-puissances coloniales en sont souvent la source, et que dés lors si effectivement la situation actuelle de l’Afrique n’est pas uniquement le fait de la colonisation , l’attitude des anciennes puissances coloniales, et de la France en particulier, après la décolonisation, a sans doute à voir avec.
"Mais la colonisation fut une grande faute". "La colonisation fut une grande faute qui détruisit chez le colonisé l'estime de soi et fit naître dans son cœur cette haine de soi qui débouche toujours sur la haine des autres." Explique Sarkozy , il semblerait que la haine des autres se soit aussi particulièrement développée chez le colonisateur, je n’ai pas eu vent d’un Front National sénégalais, jusqu’à présent…par contre le candidat Sarkozy et le ministre de l’Intérieur Sarkozy se sont largement inspirés du programme de ceux qui prônent la haine des autres…mais bon…
Nicolas Sarkozy a cependant de nouveau affirmé que nul ne pouvait demander aux générations d'aujourd'hui "d'expier ce crime perpétré par les générations passées". Il a ensuite souligné le fait qu'il n'était pas venu à Dakar parler de "repentance" mais proposer aux Africains de "regarder ensemble vers l'avenir"."La colonisation fut une grande faute mais de cette grande faute est né l'embryon d'une destinée commune", peut-on y voir un parallèle avec Adam et Eve ? "Nul ne peut faire comme si cette faute n'avait pas été commise (…) Pour le meilleur comme pour le pire, la colonisation a transformé l'homme africain et l'homme européen."
Disons que ce discours aura le mérite de satisfaire toutes les parties, pas d’excuses, certes nul ne lui demandait, mais encore une fois un discours quelque peu paternaliste à l’encontre des Africains.
Quand à regarder ensemble vers l’avenir, si cela implique de continuer à soutenir ou à coopérer avec des régimes dictatoriaux dans le seul intérêt de l’économie française, (les accords tout juste signés avec Khadafi en sont une flagrante démonstration), il est certain que l’Afrique n’est pas prête de trouver des solutions durables aux différents problèmes auxquels elle est confrontée…
Mais bon, gageons que Mr Sarkozy saura faire comprendre l’intérêt des vols charters, des centres de rétention à une jeunesse africaine pour qui l’avenir veut souvent dire l’Europe.