Le Tour de France est mort vive le Tour!

Le Tour est mort d'une longue maladie. Mais que cette agonie fut pénible! L'échéance était inéluctable tant les péripéties pharmaco-judiciaires avaient pris  le dessus sur les passes d'armes vélocipédiques.

La procession mortuaire aura donc lieu dimanche en présence de Nicolas Sarkozy et du Ministre des sports. Nul doute que le bonhomme versera des larmes de crocodile en chantant la Marseillaise.



Les coureurs endimanchés dans leur maillot aérodynamique seront les témoins de ce moment historique. Les rescapés du Tour, ces zombies, ces martyrs découvriront le bitume parisien, les Champs Elysée sous les quolibets d'une foule conditionnée qu'on espère en délire.

Dans un suspense incroyable le Français naturalisé Boonen Tom gagnera l'étape et revêtira le maillot vert avant de se faire congeler l'hémoglobine dans un rayon du Musée d'histoire naturelle.

Les rubriques nécrologiques égraineront le palmarès des autres coureurs martyrs pour la bonne cause. Pendant ce temps, en sous-main, au Kazakhstan ou ailleurs la guerre biotechnologique génétique, nano technologique va continuer. Des missiles plus rapides encore déferleront bientôt sur le Tour de France qui aura changé de nom et de look.

Car nul ne doute que l'épreuve morte de sa belle mort par vélo combustion renaîtra de ses cendres par arrêté royal avec une bonne dose de clonage, de téléréalité et pourquoi pas quelques fonds libyens.

Le blanchiment de l'image a déjà commencé. Il suffit d'un bouquet de chrysanthèmes offert par une vestale, de quelques larmes de coureurs repentis lors d'un Téléthon et le tour sera rejoué.

L'histoire est un éternel recommencement. La guerre médiatique continuera, la guerre technologique se poursuivra. Le pire est toujours à venir. Le Tour est le reflet de la vie où la triche, et où l'injustice s'érige en vertu cardinale. Travailler plus pour rouler plus vite qu'il disait! A ce petit jeu les domestiques se font toujours rouler dans la farine. Pendant ce temps les despotes se la coulent douce, les journalistes leur foutent une paix royale. Du pain et des jeux. Le sport est mort, vive le show-biz!