"La Poste : deuxième suicide en dix jours en Bretagne", titre le Parisien dans son édition numérisée du 12 mars 2012.

 

Malaise à la Poste, il y a; c’est sûr. Comme d’ailleurs tous les secteurs d’activité sans exception : télécom (munications); transports routiers, avionaires et ferroviaires; banques, commerces, secteurs industriels, agriculture, enseignement, administration, etc. ect.

 

Partout les dirigeants veulent du rendement, de la productivité, en imposant à tous, cadres, intermédiaires et employés, ou ouvriers, des objectifs  ou des normes à atteindre chaque année qui sont d’ailleurs toujours plus difficiles, voire impossibles, à atteindre. Sans parler des mutations obligeant des gens à quitter leur milieu (famille, amis, ect) pour d’autres régions.

 

Or si pareille mobilité n’est pas un handicap pour une classe de gens parlant plusieurs langues et habitués à voyager un peu partout dans le monde, cette mobilité, qu’on exige des travailleurs,  ne peut s’effectuer, pour des raisons de langues et de traditions, qu’à l’intérieur de l’espace national. (Je ne parle pas ici des étrangers qui doivent émigrer ailleurs, soit pour des raisons politiques, soit pour des raisons économiques). Mais quoi qu’il en soit, un travailleur du sud de la France ne va pas aller travailler en Suède si on lui offre là un meilleur salaire pour le même boulot. 

 

Au reste, encore faut-il  prouver que des emplois se créent, en Europe, de nos jours, dans tel pays plutôt  que dans tel autre. La tendance générale est, au contraire, que le taux de chômage y est élevé partout (en dépit de statistiques cherchant parfois à prouver le contraire, comme en Allemagne).

 

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Mais là question n’est pas là. Elle est que le capitalisme joue actuellement sur la concurrence, à l’échelle mondiale, de ces différentes unités, pour pressurer partout le travailleur comme un citron, puisque cette concurrence ne peut s’exercer que par deux choses, qui d’ailleurs peuvent se combiner :

 

a) des innovations en termes de produits et de technologies nouvelles (y compris sur le plan financier)

 

et b) la hausse du rapport profit/salaire, que les managers obtiennent, au sein des entreprises, par une plus grande exploitation de la main d’oeuvre : soit que celle-ci voit son revenu baisser pour le même temps de travail, soit qu’elle doive travailler plus d’heures pour le même salaire, soit enfin qu’elle doive faire plus de labeur, grâce à des normes toujours plus contraignantes, durant le même temps de travail.

 

D’où la concurrence entre les travailleurs eux-mêmes, les délations, le mobbing, ect; et d’où également les dépressions de certains travailleurs, marqués par le stress au travail et, parfois aussi, par le suicide de certains d’entre eux.