A l’inverse de leur sœur, la pomme, pleine de couleurs, brillante et aux formes bien définies, les pommes de terre sont souvent ternes et difformes. A première vue, elles n’attirent pas et sont souvent mal perçues aux yeux de la majorité. Une étiquette erronée que je vais tenter d’arracher.

Originaire de la cordillère des Andes, elle est consommée depuis plus de 8000 ans dans cette région. A la fin du XVème siècle, les espagnols ont mis le pied sur ces terres éloignées, conséquence de la découverte, ils rapportent dans leurs bagages ce fameux tubercule. Sa culture se répand rapidement et tout le Vieux Continent l’adopte. En vérité, le terme « pomme de terre » est générique car il en existe plus de 150 variétés différentes et chacune avec sa saveur particulière. Certaines, comme la mona lisa, la samba ou la nicola, sont fondantes et parfaites pour les plats en cocotte ou gratinés. D’autres, comme la bintje ou la manon, sont farineuses et se délitent sous l’effet de la chaleur, elles sont idéales pour les purées. Enfin, la ratte, la pompadour, la charlotte, possèdent une chair ferme, elles sont adéquates pour la cuisson vapeur ou bien rissolée.

 

On dit d’elle qu’elle favoriserait les kilos disgracieux, qu’elle serait trop calorique, trop grasse et qu’elle donnerait à ceux qui la consomme, les mêmes formes arrondies. Ressembler à une pomme de terre et il ne suffit plus que de s’habiller en sac à patates pour être conforme. Toutes ces accusations sont fausses et pourtant bien ancrées dans l’inconscient collectif.

 

Son statut est indéterminé. Pour les herboristes, elle fait partie des légumes, tandis que pour les nutritionnistes, elle fait partie des féculents, tout comme les pâtes ou le riz. Ces deux derniers jouissent d’une bonne réputation, d’ailleurs les pâtes sont souvent plébiscitées par les étudiants en galère s’alimentant avec ce qu’ils peuvent s’acheter, riches de trois francs six sous. Par contre, ils boudent les patates. Une mauvaise langue à certainement dû leur dire de ne pas en consommer et pourtant ! Contrairement à ses semblables, les patates sont beaucoup caloriques. Là où pour 100g de pâte, il y a plus de 300 calories et 200, pour le riz, elle n’en contient que 80 !

 

Un bémol est à préciser, tout dépend de sa cuisson et de sa forte capacité absorbante de matière grasse. En la cuisant avec de l’huile, elle s’en imprégnera telle une éponge et nettement plus, si elle est écrasée. Si on est amateur de frites, comme des millions de personnes, il faut mieux opter pour celles surgelées ou bien en gros morceaux, leur teneur calorique est moindre comparée à celles bien grasses, mais ô combien succulentes, frites faites maisons. Les chips sont le cauchemar dans gens soucieux de leur ligne, bien qu’elles soient fines, en manger c’est comme manger un bout de gras.

 

N’empêche que la pomme de terre reste un aliment riche en vitamines C et B. Deux éléments essentiels pour le bon fonctionnement de notre cerveau. Un organe souvent pas assez utilisé et qui a tendance à rouiller. Souvenez-vous, quand vous étiez enfant, on vous a certainement forcé à manger de la purée avec une tranche de jambon, et bien, cela ne traduisait pas le souhait sadique d’une marâtre mais plutôt les préoccupations d’une mère aimante. En effet, les patates sont riches en sucre, sous la forme d’amidon, un nutriment vital pour la croissance des plus petits. Un énième atout renforce le prestige de la pomme de terre, c’est sa capacité à être facile à digérer, grâce à la cellulose qui la compose, elle ne reste pas sur l’estomac.

 

Voilà, j’espère qu’à la lecture de cet article, vos préjugés sur ce petit tubercule venu du Nouveau Monde a changé, que vous en consommerez d’avantage sans vous souciez des calories qu’elle peut vous apporter(faux) .

Un dernier conseil, si vous achetez un filet entier, pensez à sa conservation. Telle une roche bercée par le vent et les eaux provoquant son érosion, la chair de la pomme de terre s’altère à l’air libre.