Les dénonciations anonymes de patrons indélicats avaient été vilipendées par Nicolas Sarkozy devant les adhérents du MEDEF buvant du petit lait. Il avait même osé le parallèle avec l'Occupation. Par contre, ça ne l'a pas gêné que la police propose une rémunération aux informateurs en mesure de faire avancer l'enquête sur les "tireurs de flics" de Villiers-le-Bel.
Point de vocabulaire au passage : ce qui différencie dans la langue française la dénonciation de la délation, c'est que cette dernière est inspirée par la haine ou l'appât du gain.
Voilà donc que ce pouvoir appelle à la délation, stricto sensu en latin de cuisine. C'est sans doute ça, la droite décomplexée. Et s'il est une région de France où ça fait un moment que sévit cette décomplexion, c'est bien le Var, qui offre régulièrement 30% de ses suffrages au borgne, et qui s'est donc massivement reconverti à un sarkozisme enthousiaste. C'est donc du Var que nous vient cette nouvelle initiative ignominieuse : ses habitants pourront désormais pianoter sur leur ordinateur l'adresse [email protected] et signaler les crimes et délits dont ils seront les témoins. Et même transmettre des photos et vidéos !
On se frotte les yeux en lisant l'édition du 5 décembre de Var Matin qui nous apprend cette nouvelle. Le journaliste rédigeant l'article adopte un ton des plus neutres, faisant à peine observer, à la fin : "En soi, le principe n'est pas franchement nouveau, à la différence de la technologie mise en oeuvre". En effet, Internet n'existait pas en 40. Mais rien ne choque-t-il donc Jean-Michel Chombard – c'est le nom de notre très zen journaliste du quotidien régional?
A peine : "Pour autant, il risque bien d'être considéré comme un appel à la délation, et on peut penser qu'il va pour le moins faire débat." Pour le moins, effectivement, t'as raison Chombard. Première réaction, celle du Syndicat de la Magistrature (gauche) : "Nicolas Sarkozy prônait récemment la fin des dénonciations anonymes en matière de fraude fiscale, en évoquant les heures sombres de Vichy. L'incitation à la délation par les autorités policières pour la délinquance de rue confirme le risque d'une société à deux vitesses où les droits et libertés du plus grand nombre pourraient être bafoués pendant que ceux de quelques privilégiés seraient renforcés". Le Procureur de la République de Toulon, Pierre Cazenave, n'est pas d'accord : "C'est un système d'appel qui va avec le monde moderne (…) la démarche est à l'initiative du citoyen", estime-t-il sans… complexe. Et après ça, nos sages penseurs de la gauche "réaliste", les Serge Faubert* et autre Claude Askolovitch par exemple, continueront-ils de pousser des cris d'orfraie lorsqu'on ose évoquer un néo-pétainisme ?
PS : Merci à Jpduf pour le scan de Var Matin.
* : Serge Faubert dont nous partageons par contre entièrement la position sur le Traité de Lisbonne.
Olivier Bonnet, je suis bien obligé de vous rappeler certains points (voir mes précédentes interventions)…
En effet, même si cette expression : « les heures sombres de Vichy », émane de Var Matin, il convenait que vous fassiez la rectification en parlant des « heures sombres de l’Etat Français » !
Il y a, comme le précise « Le Petit Larousse illustré », une énorme différence entre :
– « de », qui est une préposition servant à marquer l’origine (ex : « Je suis de Vichy », « Je reviens de Paris »),
– « à », qui est préposition utilisée pour exprimer un rapport de tendance (ex : « aller à Paris », « le Gouvernement Pétain installé à Vichy »…), de situation (ex : « être à la campagne », de provenance (ex : « boire à une source »).
Donc, comme vous le constaterez, tout est affaire de sémantique…
De ce fait, et j’espère que vous daignerez le comprendre aisément :
– Il n’y a jamais eu de « Gouvernement de Vichy »,
– il y a eu un Gouvernement collaborationniste installé à Vichy,
– il n’y a jamais eu de « Vichystes », les habitants de Vichy étant des Vichyssois,
– le terme « République française » ayant été banni par le Maréchal Philippe Pétain lorsque les pleins pouvoirs lui furent accordés en juillet 1940, il convient de parler, dans ce cas précis, de « L’Etat français », vocable officiel pour désigner la France,
– le terme « Vichyste », étant le terme inexact adapté pour désigner les partisans de la Collaboration entre le Gouvernement français du Maréchal Pétain et le Régime nazi, il convient de parler uniquement de « Pétainistes ».
D’ailleurs, vous vous apercevrez, si vous vous intéressez à l’Histoire de la IIè Guerre Mondiale,
– qu’on a jamais parlé des « Londristes » pour désigner les partisans du Général de Gaulle appelés, à l’époque : « Gaullistes »,
– qu’on n’a jamais parlé du « Londrisme » pour disserter sur le « Gaullisme »,
– qu’on n’a jamais parlé du « Gouvernement de Londres » pour disserter sur le Gouvernement de la France Libre, en exil à Londres !
De plus, vous semblez faire partie de ces gens qui rendent une ville et sa population responsable des crimes commis au nom de la Collaboration, au prétexte que VICHY fut la Capitale de l’Etat français, donc de la Collaboration avec l’Allemagne nazie !
Je dois vous signaler que Pierre-Victor Léger, à l’époque : Maire de VICHY, a profité de son mandat pour travailler dans la Résistance !
De plus, jamais le drapeau nazi ne flotta sur VICHY, la seule ville de France à refuser cet « honneur », ce, grâce à Pierre-Victor Léger et grâce à un officier allemand anti-nazi amoureux de cette ville !
Puis, l’Hôtel de Ville de VICHY fut la seule Mairie à refuser de recevoir les officiels collaborationnistes et le Maréchal Pétain : jamais le livre d’or de la Ville ne fut signé par ces traîtres !
Alors, cessez cet amalgame récurent pratiqué au nom de la Mémoire !
Pour vous en convaincre, il faudrait
– que vous lisiez mon article : « La Ville de Vichy ne doit pas servir de bouc émissaire lors des commémorations de la Shoah » [ Publié, le 18 juillet 2007 sur C4N :
http://www.come4news.com/index.php?option=com_content&task=view&id=4959 ]
– que vous vous penchiez sur la proposition de loi de Gérard Charasse, Député de l’Allier, « visant à substituer dans les communications publiques invoquant la période de l’État français, aux références à la ville de Vichy, l’appellation « dictature de Pétain » » [ Voir le texte de cette Proposition de Loi sur ce lien : http://www.assemblee-nationale.fr/12/propositions/pion0729.asp ].