Keyloggers, trojans, clés de connexion, le projet de loi Lopsi 2 permettrait à la Police d’espionner informatiquement les suspects…

Le projet de loi d'orientation et de programmation pour la sécurité intérieure, Lopsi 2 pour les intimes, ouvre la porte de votre intimité électronique aux forces de l’ordre. En accord avec le Code Pénal et avec l’autorisation d’un juge d’instruction, la police pourrait, si le texte passait, utiliser des technologies d’espionnage informatique afin de confondre certains suspects.

Messagerie instantanée, mails, visioconférence, et si vous n’étiez plus « seul » ?

On imagine aisément les questions éthiques soulevées par un tel projet. L’intrusion dans la vie privée est de plus en plus présente. Caméras à tous les angles de rue, radars sur les routes, police en patrouille, c’est au tour des ordinateurs de céder le peu d’intimité qu’il nous reste.

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Certes, le projet de loi indique que cette méthode serait utilisée pour des délits ou crimes graves : meurtre, trafic d’armes ou de drogue, terrorisme, enlèvement et quelques autres joyeusetés, cependant qui nous dit que demain on ne sera pas espionné pour téléchargement de films ou de mp3 ? Comment peut-on nous assurer qu’il n’y aura pas de dérives ?

Techniquement parlant, si la personne espionnée appartient à une entreprise, son ordinateur sera mis sur écoute grâce à une clé de connexion (sorte de clé USB ouvrant l’accès au PC) et s’il s’agit d’un particulier, un cheval de Troie ou un keylogger sera installé à distance.

Première question : Si la « victime » utilise linux ou un mac, deux OS à la sécurité renforcée, que se passera t-il ? Ensuite, on peut se demander si les sociétés spécialisées en sécurité ne vont pas devoir, à la manière américaine, introduire une backdoor ou permettre aux forces de l’ordre de pouvoir décrypter à volonté des fichiers, ou de s’introduire dans un PC « protégé ».

Une fois de plus, il va falloir se tourner vers l’Open Source et les logiciels et OS libres, où il est impossible d’introduire de telles espions, pour bénéficier de son droit le plus fondamental : le droit à la vie privée.