La philosophie: l’habile manipulation

Internet, l’accès rapide à l’information ! Cette merveille nous fait connaître l’opinion d’une multitude d’internautes sur l’ensemble des enjeux et dilemmes du monde entier, l’actualité en quelques minutes ! Plusieurs personnes se questionnent sur des problématiques politiques, économiques ou sociales. Certaines d’entre elles posent des questions existentielles ; est-ce que la philosophie est utile de nos jours ? À ces personnes, je répondrai que la philosophie a un rôle à jouer dans nos sociétés, car non seulement elle nous permet de faire des choix éclairés, mais en plus elle nous permet de défendre nos idées de façon appropriée et, la plupart du temps, sans raisonnement perverti par des préjugés ou autres faiblesses de l’argumentation d’une multitude de personnes.


 

Tout d’abord, les sociétés démocratiques, comme leur nom l’indique, utilisent la démocratie qui par définition est le régime politique dans lequel le peuple est souverain. Par exemple, le Québec est une société démocratique puisque le peuple a le pouvoir de destituer et d’élire les dirigeants. Le pouvoir du peuple passe par le vote, c’est à ce moment que la philosophie devient utile ! L’un de ses rôles est de nous permettre de faire des choix éclairés, autrement dit, des choix intelligents et sensés. En effet, la philosophie nous aide à remettre en doute nos croyances. Par croyances, j’entends ici tout ce que l’on croit pour acquis sans jamais l’avoir prouvé avec exactitude. Les préjugés en sont un bon exemple. Pour se faire, adopté un esprit critique, « une attitude qui n’accepte aucune assertion sans s’interroger sur sa valeur et qui tient une proposition pour vraie seulement quand elle a été établie1 », devient un bon outil afin d’éliminer nos fausses croyances. De plus, pour faire des choix sensés il ne faut pas être dupe. Il est alors préférable de ne pas prendre pour acquis tout ce que l’on entend et lis dans les médias et de se mettre en « mode manuel ». Il s’agit ici de porter une attention particulière aux jugements des gens. Le « mode manuel », ou l’attitude critique, nous permet de percevoir plus facilement les mauvaises argumentations et les préjugés des gens qui ne sont, dès lors, plus perçus par vous par des vérités. Celles-ci peuvent être causées par des arguments non acceptables ou par de l’insuffisance entre les arguments et les conclusions. Par exemple, lorsqu’une personne affirme qu’une intervention en Syrie est utile et justifiée puisque tels ou tels médias affirment qu’une arme chimique a été utilisée en Syrie, on peut faire preuve d’attitude critique et se demander deux choses. Les arguments qui appuient sa conclusion sont-ils acceptables et les liens entre ses arguments et sa conclusion sont-ils suffisants? Est-ce que j’ai de bonne raisons de croire que ses arguments sont vrais? Est-ce que le lien entre l’argument et la conclusion est suffisant et acceptable ? Ensuite, les argumentations des discours de politiciens, par exemple, peuvent contenir des arguments à logique fallacieuse ou communément appelée sophismes. Ceux-ci sont des « raisonnements qui cherchent à apparaître comme rigoureux, mais qui en réalité ne sont pas valides au sens de la logique2. » La philosophie nous aide à repérer ces sophismes. Nous pouvons ainsi éviter de considérer une argumentation qui contient des sophismes acceptables et justifiés. C’est donc avec l’aide de la philosophie qu’il est possible : de faire des choix sensés, de reconnaître les mauvaises argumentations, défendre une opinion de façon adéquate ou alors de voter pour le meilleur dirigeant pour un pays ! Ensuite, l’utilité de la philosophie est notable puisqu’elle nous permet de défendre nos idées de façon structurée avec l’aide d’une bonne argumentation. Il nous est plus aisé de construire une argumentation solide et de débattre efficacement, ce qui en somme est plutôt utile lors d’un débat quelconque. Nous pouvons adopter un esprit critique. De plus, dans une société démocratique, où la liberté d’expression est un droit fondamental3, chacun peut exprimer son point de vue. Il arrive que nous devions défendre nos opinions, alors autant le faire correctement ! Cependant, il ne faut pas oublier que lors d’une argumentation, si vous faites de la dialectique, « procédé par lequel un ou plusieurs interlocuteurs cherchent à découvrir une solution à un problème ou à approfondir une idée », vous devez respecter deux principes : le principe de charité et le principe de parcimonie. Lors d’une dialectique, il faut « accueillir avec bienveillance les opinions des interlocuteurs » et également « favoriser la discussion en posant des questions claires et en formulant des commentaires concis et pertinents ».

 

La philosophie est donc un outil très utile. Elle permet de faire des choix éclairés, débattre de façon efficace, reconnaître les mauvaises argumentations, avoir un esprit plus ouvert, ne pas tenir tout pour acquis, etc. Pour ne nommer qu’une brève liste. Peut-être certains devraient revoir leur position sur cette intervention en Syrie.

Notes et référence ;

1 [http://visalam.webs.com/lespritcrit…]

2 [http://fr.wikipedia.org/wiki/Sophisme]

3Didier Frochot, Un droit fondamental : la liberté d’expression et ses limites [http://www.les-infostrateges.com/ar…]

Jean-Philippe Côté

6 septembre 2013

3 réflexions sur « La philosophie: l’habile manipulation »

  1. [quote]Par exemple, le Québec est une société démocratique puisque le peuple a le pouvoir de destituer et d’élire les dirigeants.[/quote]
    …destituer après un certain temps parfois trop tard !

  2. Pourquoi titrer : « la philosophie : habile manipulation », et la défendre ensuite? Je n’ai peut-être pas tout suivi…
    Pour se faire une opinion, pour argumenter, encore faut-il se baser sur des vérités… Et donc être sûr que tous les beaux parleurs et la presse nous informe comme il se doit… Problème, donc..
    En ce qui concerne la Syrie, à quoi sert de se « faire une opinion », si l’on ne peut voter… Les choix se font ailleurs… Frustration des autres…

Les commentaires sont fermés.