une notation sans effet sur les taux.
C’est vrai qu’économiquement nos chiffres économiques sont mauvais. Le solde de nos échanges commerciaux en milliards d’euros, sont passés 2003 ou, ils étaient à l’équilibre, à fin 2011 à – 73 milliards d’euros. Notre croissance du PIB positive à 1,7 % en 2010-2011 tombe à 0,2 % en 2012, le chômage de 9,7 % en 2010, se maintien à 9,8 % en 2011 pour augmenter à 10,2 % fin 2012. Quant à la dette en % du PIB, elle passe de 82,3 % en 2010 à 86 % en 2011 pour atteindre 90 % en 2012, et le déficit budgétaire de 7 % en 2010 est remonté à 4,5 % fin 2012. Pour 2012 ce sont des extrapolations. Avec un tel bilan l’Agence Moody’s d’analyses financières ne peut que donner une appréciation négative sur le bilan financier. Le problème, pour un gouvernement qui doit assurer la cohésion sociale, n’est pas que financier, il est aussi humain. Il ne peut donc se limiter qu’à la rigueur, il lui faut soutenir ceux qui en sont les plus affectés.
Nombreux s’accordent à dire que les conséquences des réformes structurelles entreprises des pays du sud de la zone euro, réduction des effectifs, réduction des dépenses, repli des banques sur elles-mêmes n’accordant de financer les entreprises que d’une façon homéopathique, blocage, stagnation et réduction des salaires, n’ont fait qu’augmenter la récession. Baisse de la consommation avec l’augmentation du chômage, n’apportent rien de positif, sinon plus de misère poussant les peuples à la révolte contre cette austérité, dont ils ne sont pas responsables, mais en subissent les conséquences. Cette politique, soutenue par la droite Européenne afin de réduire les dettes souveraines, qui ne conduit qu’à miner la croissance, est un échec. Donc ce que l’on ne comprend pas bien dans l’analyse des agences de notation, c’est justement cet aspect humain qui apparaît pas être pris en considération.
A quoi sert d’accabler la Grèce par des taux d’emprunts qui la ruine, alors qu’elle ne pourra jamais rembourser sa dette et quand plus, elle ne peut même plus acheter du papier toilette !
Le gouvernement Jean-Marc Ayrault s’est donc orienté vers une augmentation des impôts des classes aisées tout en appliquant une réduction sélective des dépenses. Il agit donc sur deux volets économiques, ce que les autres pays ne font pas, se limitant à la rigueur budgétaire. Dans sa réponse au rapport de Louis Gallois sur la compétitivité, il met en œuvre un pacte sur trois ans par un crédit d’impôt pour l’allègement des charges des entreprises, et sur la réduction des déficits, il assume 20 milliards de prélèvements supplémentaires et 10 milliards d’économie budgétaire pour 2013, qui s’ajoutent au 50 milliards, 10 milliards par an, déjà programmés pour 2017, voir François Hollande réformateur dans les habits de la 5ème république. C’est donc un engagement complet qui fait grincer des dents ceux qui subiront les augmentations d’impôts.
Le 19 novembre 2012, le service des investisseurs de Moody’s a dévalorisé l’évaluation de l’obligation d’État de la France en passant sa note de Aaa, à Aa1 dans une perspective négative, c’est à dire qu’elle pourrait dans quelques temps passer en Aa2, si plus de réformes structurelles ne seraient pas programmées. Cet abaissement est consécutif à la décision de Moody’s, du 23 juillet 2012, de changer en négatif, les évaluations des notes Aaa de l’Allemagne, du Luxembourg et des Pays-Bas. Le 13 février 2012, Moody’s avait annoncé qu’elle évaluerait l’évaluation de la note souveraine de la France dans une perspective négative par l’impact du risque élevé d’une sortie de la Grèce de la zone euro, et par la probabilité croissante d’assistance collective pour d’autres pays souverains, de la zone euro, dans une perte de croissance économique.
Dans le FESF, la France s’est engagée dans une contribution de garantie élargie de 158 milliards d’euros soit 20,31 % du total, et l’Allemagne 211 milliards d’euros soit 27,06 % du total dans un montant de 780 milliards d’euros. Cet argent représente une potentialité d’aide aux pays qui en feraient la demande. La Grèce représente donc un risque financier pour la France, à travers le FESF.
La décision de Moody’s de déclasser la France fut entretenue par la perspective négative corrélée par les faits,
- la perspective à long terme de la France est négativement affectée par les déficits structurels multiples, y compris sa perte graduelle et continue de compétitivité et les rigidités de l’emploi marchand et des services,
- la perspective fiscale incertaine de la France dans le cadre de ses perspectives économiques qui se détériorent tant à court terme en raison des demandes domestiques internes, qu’externes soumises à plus long terme, en raison des rigidités structurelles,
- la prévisibilité de l’adaptation de la France aux futurs chocs de la zone euro diminuant au vu des risques naissants de la croissance économique, la performance fiscale et le coût consolidé du financement. L’exposition de la France, par son attachement à l’Europe, par ses liens commerciaux et son système bancaire, est d’une façon grandement disproportionnée d’autant que ses obligations contingentes de soutenir d’autres membres ont augmentées. De plus, contrairement aux pays souverains hors zone euro qui ont, de la même façon que la France une haute évaluation, et qui n’ont pas d’accès à une banque centrale nationale pour le financement de leur dette en cas de perturbation du marché.
En même temps Moody’s explique que la France reste fortement évaluée à Aa1 à cause de forces de crédit significatives du pays qui incluent une grande économie diversifiée qui soutien la capacité de résistance économique de la France et un engagement fort aux réformes structurelles et la consolidation fiscale, comme reflété dans les annonces fiscales récentes, qui sur le moyen terme, peuvent atténuer certaines des rigidités structurelles et améliorer la dynamique des dettes de la France.
Ce que dit l’agence Moody’s ne sont que des hypothèses, rien ne prouve actuellement que les réformes envisagées par le gouvernement Ayrault ne porteront pas leurs fruits. La perte graduelle de compétitivité est la conséquence de la politique précédente, quant à la rigidité de l’emploi il faut bien comprendre que ce paramètre dépend des accords syndicaux. En fait Moody’s a un raisonnement financier qui est prématuré. Moody’s évoque les perspectives incertaines, mais toutes perspectives sont incertaines. L’agence ne donne pas de chiffre de sorte que chacun peut interpréter à sa façon ce que Moody’s déclare. Si c’est les 0,8 % de croissance pour 2013 qui constituent la remarque de Moody’s qui va dans le sens de presque tous les économistes comme n’étant pas tenables, Moody’s ne fait que de traduire ce qu’ils pensent, c’est à dire un raisonnement partiel de la droite. Comment Moody’s a-t-elle intégré la Banque Public d’Investissement qui doit aider les PME, PMI ? Cette banque disposera d’un budget de 42 milliards d’euros et débutera ses activités début 2013. C’est donc du souffle pour relancer l’économie qui n’existait pas sous cette forme avec le précédent gouvernement.
Moody’s met en avant la difficulté de la France aux futurs chocs de la zone euro, mais c’est également vrai pour les autres pays. On ne voit donc pas la raison qui a poussé cette agence à dégrader notre note à Aa1. Ce que l’agence ne dit pas de façon explicite c’est qu’elle laisse supposer, dans son analyse, la sortie de la Grèce de la zone euro, auquel cas tous les pays seraient affectés. Ce n’est donc pas à la France que Moody’s doit dégrader la note mais à la zone euro. En outre, la France aurait un soutien disproportionné par son attachement à l’Europe d’autant que notre contingence a augmentée. Mais c’est la décision de la politique précédente, là encore rien de précis.
En fait, ce n’est pas maintenant que la note de la France aurait dû être dégradée, si tant est qu’il faut qu’elle le soit, mais il y a cinq mois. Ce que le gouvernement Ayrault a entrepris n’aura des effets que dans plusieurs mois, et il est inconvenant de dégrader la note de la France alors que les réformes engagées viennent à peine d’être votées, elles n’ont donc pas encore été appliquées.
Moody’s va même jusqu’à dire que la France est fortement évaluée en Aa1 à cause de notre économie diversifiée qui atténuerait notre rigidité structurelle, et améliorerait notre dynamique au niveau des dettes de la France. Notre position conserve donc une potentialité à faire face à un choc financier.
Pour Pierre Moscovici la dégradation décidée par Moody’s sanctionne les errements du passé. «Pour nous, ce n’est pas une surprise, parce que le diagnostic de Moody’s correspond à celui du gouvernement et celui décrit dans le rapport Gallois, c’est-à-dire, depuis dix ans, une perte continue en compétitivité et un déficit d’innovation, notamment».
Vendredi 23 novembre, Roland Sicard sur France 2 recevait dans les quatre vérités le représentant Français de l’agence Fitch rating. À la question pourquoi n’avez vous pas dégradé la France alors que les deux autres agences l’ont fait, Fitch Rating répondit que son agence ne ferait rien avant l’année 2013 qui comporte douze mois. Et pour Fitch Rating les décisions économiques qui ont été prises sont dans une bonne trajectoire, puisque François Hollande a décidé de respecter les critères qu’il s’était fixé, a savoir un déficit qui ne serait pas supérieur à 3 % en 2013, ce qui va dans le bon sens. En outre, pour la politique économique François Hollande a tracé une trajectoire pour redresser la compétitivité Française. Pour ce représentant, les créanciers de la France s’interrogent si les mesures qui sont prises conduiront à l’équilibre pour 2007.
En outre, cette dégradation n’a pas eu d’effet auprès des investisseurs puisqu’ils ont prêté dans des conditions très favorables, et pour les emprunts à court terme à des taux qui deviennent négatifs.
François Hollande a commenté la dégradation de notre note en déclarant qu’il fallait tenir le cap, et comprendre «que nous avons tout intérêt à redresser nos comptes publics et à agir pour la compétitivité».