La notion de juste prix dans le commerce équitable

Pour Max Havelaar"Dans ce pays (équateur), moins de 1% des travailleurs est syndiqué et le salaire minimum (6.5 dollars par jour) est insuffisant pour vivre décemment. Il faudrait un salaire de 19 dollars par jour pour couvrir les besoins de base des travailleurs. Le prix fixé légalement par le gouvernement équatorien, soit 3 dollars par caisse de bananes de 18 kilos, ne couvre même pas les frais de production. Max Havelaar garantit aux cultivateurs équatoriens un prix de vente de 7 dollars par caisse (dont une prime de 1,75 US$ incluse)".

Si on lit bien, Max Havelaar paye ses bananes 2,33 fois plus que le prix minimum gouvernemental, prix qui ne doit pas être le réel prix de vente puisque si on travaille à pertes, on ne travaille pas longtemps, le prix de vente réel doit donc être plus important. Si les bananes sont payées 2,33 fois plus cher on peut conclure que le revenus est lui aussi multiplié par le même coefficient ce qui nous donne un salaire de 15,14 dollars par jour, inférieur au salaire minimum nécessaire pour couvrir les besoins de base des travailleurs, évalué à 19 dollars, chiffre donné par Max Havelaar.

C'est équitable, mais ca ne couvre pas les besoins minimaux…

Pour DPH"C’est pourquoi, parmi les critères fondamentaux du commerce équitable, le prix juste doit non seulement couvrir le coût de la matière première, des moyens de production et du temps de travail, mais aussi les coûts sociaux et environnementaux. Il doit en outre assurer un bénéfice, qui peut par exemple être versé en espèces aux producteurs ou être affecté au groupement, à l’amélioration écologique, à l’organisation associative ou à la promotion féminine. Par exemple, le prix payé aux apiculteurs sud-américains par OS3, la centrale d’achat suisse, est jusqu’à 60 % supérieur au prix du marché local." Dans cet extrait on commence à y voir plus clair : "le coût de la matière première, des moyens de production et du temps de travail" et "jusqu’à 60 % supérieur au prix du marché local". Le prix du temps de travail ? sur quelle base ? sur le SMIG local ? surement pas au cours du Smig francais… Le jusqu'à 60% est un indiquation du surpaiement équitable.

Le collectif de soutien aux indigènes du Mexique nous permet de nous approcher de un peu plus de cette notion de juste prix : "les 600 familles de petits producteurs indigènes de quatre municipes autonomes réalisent un revenu qui leur permet d'assurer leur subsistance" Voilà, le mot est dit, le commerce équitable c'est ce qui permet d'assurer la subsistance, bref ne pas crever de faim.

Juste prix du travail c'est quoi ? La question reste entière…

Comme je le disais est ce le Smig local ? Cela augmenterait sensiblement le revenus des agriculteurs mais ne serait vraiment pas le Pérou !

Comment peut on considérer le Smig local comme un prix équitable ? Au Sénégal le smig est de 54 000 cfa ce qui fait 1800 cfa soit 2,5 euros par jour pour nourrir une famille, la soigner, se loger, payer l'école de enfants, s'habiller, penser à sa retraite… Est ce si équitable que cela ? Difficile de répondre par l'affirmative.

Quels sont les besoins fondamentaux d'un homme (famille), comment les évaluer ? A partir de ce à quoi peut légitimement prétendre un travailleur francais ? Auxquels cas le prix équitable est franchement une exploitatation éhontée.

On va m'objecter que les choses sont moins chères en afrique par exemple. Bien sur puisque ce ne sont pas les mêmes ! Un logement coûte à Dakar 15 000 cfa par mois, comparé aux logement francais c'est pas cher. Certes, mais comparons ce qui est comparable. Ce logement dont le loyer représente le tiers du smig, c'est une chambre souvent de moins de 10 m2, sans eau, sans toilettes, salle de bain ou cuisine, dans certains quartiers régulièrement inondé . Aucune aide au logement comparable aux aides francaise n'existe. Si l'on se loge à Dakar dans un appartement comparable à un Hlm moderne français le prix atteint rapidement 250 voire 300 000 cfa soit au alentours de 4 à 500 euros. Le prix, pour nombre de produits, sont quasiment les même qu'en France. Si l'on vit à moins cher qu'en France, ce n'est évidemment pas de la même manière ! Mais est ce bien équitable ?

Est ce bien équitable qu'il y ait qu'il y ait 401 décès pour 100 000 accouchements et la mortalité infantile de 41 pour 1000 ? Alors que la mortalité à l'accouchement est de 7,5 pour 100 000 en France.

Je me laisse emporter ! Le problème est beaucoup plus fondamental que celui du commerce équitable. On peut résumer le problème de manière facile à appréhender. Est il normal que quelqu'un vive très mal pour approvisionner l'occident en produits à bas prix ? La question est choquante, mais c'est la problématique telle qu'elle se pose. Si les travailleurs du Sud vivaient décemment combien coûteraient en occident les produits qu'ils fabriquent ? Un tee shirt en coton à bas prix chez Leclerc ou un Kg de banane ? Une grande partie du niveau de vie occidental est basé sur la pauvreté du Sud et n'existe que grâce à cette pauvreté.

Je m'excuse de cette longue diatribe, mais il y a longtemps que cela me pesait sur le coeur. Ne prenez pas mal la chose, vous n'êtes pas directement responsables individuellement. Il n'est pas dans mes intentions de culpabiliser qui que ce soit. Juste de dire les choses telles qu'elles sont. Peut être certain(e)s d'entre vous agiront pour que peu à peu les choses évoluent vers plus de justice.

12 réflexions sur « La notion de juste prix dans le commerce équitable »

  1. Bonjour,

    Travaillant moi-même dans une association de commerce équitable, je me permets juste d’apporter quelques précisions sur ce sujet en particulier. Je comprends tout à fait les interrogations de l’auteur de cet article et les argumements avancés sont pour la plupart pertinents mais je pense également qu’il y a trop souvent un amalgame entre le concept même du commerce équitable et le travail de certaines associations reconnues comme Max Havelaar.
    On résume bien souvent le commerce équitable au salaire juste que l’on donne au producteur et à l’artisan. Mais c’est bien trop réducteur de s’en tenir là. Les valeurs prônées par le commerce équitable comprennent aussi un appui technique, des séances de formations professionnelles, de l’aide à la scolarisation des enfants, des conseils sociaux, des micro-crédits, l’accès à de meilleures conditions de vie, le travail et les commandes sur le long terme, la non-exploitation des enfants et la non-discrimination des travailleurs… toutes ces choses ne peuvent se construire qu’avec le temps, avec une relation de confiance s’installant au cours des années entre les producteurs et les acheteurs. Il y a tellement de pays différents, de situations ou de contextes politiques changeants, de cultures ou de personnes : c’est ce qui fait la richesse mais également la difficulté du commerce équitable. On peut évoquer aujourd’hui le Sénégal comme le précise l’auteur de l’article mais la même situation en Inde ou au Bangladesh peut revêtir un aspect totalement contraire et les problématiques ne seront plus du tout les mêmes… C’est pour cela qu’il me paraît très hâtif et inapproprié de réduire l’ensemble du concept à un seul de ses acteurs ou bien de prendre un seul pays en exemple. POur avoir voyagé et rencontré les producteurs de ces pays, je peux vous assurer que le commerce équitable FAIT une véritable différence dans la vie des artisans qui le pratiquent. Bien évidemment, je ne peux et ne pourrais jamais me porter garant des pratiques de chaque association qui en fait son credo mais je reste persuadé, pour parler de ce que je connais seulement, sans tomber dans la critique facile que lorsque l’on honore le commerce équitable DANS SON ENSEMBLE, il existe un réel impact dans la vie de tous ces producteurs défavorisés. Ce système est encore une fois loin d’être parfait et il nécessite encore beaucoup d’ajustements, mais il a le mérite d’exister, de proposer quelque chose de meilleur que tout ce que nous avons pu voir jusqu’à maintenant.
    Nous le définissons d’ailleurs au sein de notre association non pas comme un état donné mais plutôt comme un cheminement vers toujours plus d’autonomie, de développement et de dignité pour tous. Certains l’atteignent rapidement, d’autres mettent plus de temps pour toutes les circonstances que j’ai cité plus haut. Dans chaque cas, notre devoir est de continuer à soutenir, par nos achats, ces producteurs dans le besoin et non plus de leur tendre la main, comme à des personnes à qui l’on fait la charité mais de leur serrer, pour leur montrer combien nous les considérons comme nos égaux. C’est là et nulle part ailleurs que commence ce regain de dignité tant espéré.

  2. Idiotie
    Qui a dit que « Le commerce équitable est la panacée universelle en matière de justice Nord Sud ».

    Le commerce équitable est une démarche de progré, pas une solution idéale. Il s’agit de lutter contre les inégalités, pas de prétendre créer un monde équitable du jour au lendemain.

    J’achète équitable régulièrement (Artisans du Monde, Alter Eco,…) mais je peux vous dire que ce n’est pas simplement en achetant ces produits qu’on changera le monde. Les acteurs le disent eux même: le CE c’est l’occasion de poser des questions et de nous faire réfléchir à notre façon de consommer. Bref de remettre en cause l’ordre établi.

    En aucun cas le Commerce Equitable ne doit être considérer comme un remède miracle et personne, à part vous kary, n’a jamais prétendu cela.

    Pierre

  3. personnellement je me moque de votre façon de consommer. La seule chose que je vois c’est que le travail de mes compatriotes ne vaut rien quand on l’achete chez vous mais vaut cher revendus chez vous.

    je vous ferais remarquer aussi que je n’ai jamais prétendu que le commerce équitable était la panacée mais c’est ce qui est dit dans le discours de beuacoup d’assos chez moi.

    Si les travailleurs des pays du sud sont vos égaux, payez les comme vos égaux, comme votre plombier dont le coût horaire doit avoisiner 3 jours de revenus moyen d’une famille senegalaise. Le probleme est là. Pas l’égalité en paroles mais dans les actes. le seul probleme que cela poserait c’est que cela ferait diminuer le niveau de vie occidental… Tout est là.

  4. Bonjour Kary,

    J’ai lu votre article avec attention, et je le trouve très intéressant, vraiment. Je m’en félicite d’autant plus que j’avais été voir votre blog qui parle de cuisine avec un réel intéret également.

    Quelques réponses toutefois :

    Vous décrivez plusieurs problèmes. La marchandise importée dans nos pays l’est à moindre coût, mais fait une concurrence à nos entreprises qui les poussent à réduire nos salaires, et à délocaliser ainsi qu’à faire pression sur les employés d’ici. D’ailleurs il ne faut pas non plus se leurrer, une fois la concurrence détruite, la même marchandise est vendue plus chère.

    Vous terminez en disant que les soins en Afrique sont moins bien répartis qu’en France et vous prenez pour exemple les accouchements, c’est vrai vous avez raison. Il y a beaucoup à construire en Afrique et je déplore toujours que mes compatriotes ne se rendent pas compte qu’en faisant venir ici les médecins africains nous privons le continent de la ressource la plus importante : les cerveaux. Mais ne vous inquiétez pas, les nôtres aussi s’en vont de notre pays, pour les Etats-Unis par exemple, car notre qualité de vie se dégrade depuis longtemps.

    Enfin vous dites « Si les travailleurs des pays du sud sont vos égaux, payez les comme vos égaux, comme votre plombier dont le coût horaire doit avoisiner 3 jours de revenus moyen d’une famille senegalaise. Le probleme est là. Pas l’égalité en paroles mais dans les actes. le seul probleme que cela poserait c’est que cela ferait diminuer le niveau de vie occidental… Tout est là. »

    Sachez quand même que le coût de la vie est terriblement élevé chez nous. Nous avons aussi nos pauvres, même si leurs problèmes ne sont pas toujours les mêmes que chez vous et ils se multiplient.

    Personnellement j’ai hâte que le prix du pétrole augmente de façon à ce que les importations soient de plus en plus chères. Nous détruisons la planète avec la pèche intensive, un pot de yaourt fait plusieurs milliers de kilomètres entre les différents producteurs, lait, conditionnement, commercialisation, l’étiquette qui est fabriquée ailleurs etc, etc.

    Il faut aussi concevoir une chose : si le travail d’un africain valait le même salaire que celui d’un européen alors il serait inutile aux entreprises d’aller en Afrique, il suffirait de faire travailler l’européen. Après vous ne pouvez nous jeter la pierre ainsi sans songer que vos propres politiciens sont peut-être responsable de la situation économique de vos pays. J’ajoute à cela que l’Europe donne beaucoup d’argent pour l’Afrique, et que ces sommes sortent des porte-monnaie de chacun d’entre nous.

    Bien à vous

    Blaise

  5. cette relativisation perpétuelle me gonfle
    Le beaucoup d’argent que l’europe donne à l’afrique n’es jamaos qu’inférieur à 0,7 % du PIB, ce qui est somme toute pas grand chose et carrément rien si l’europe payait les produits africains au prix du travail européen.

    Les pauvres en europe ? oui il y en a mais ils ne crevent pas sur les marches de l »hopital…

    le cout de la vie est cher ? c’est vrai mais le niveau de vie est quand meme incomparable…

    La question est pourtant claire mais tous les commentaires evitent d’y repondre : pourquoi un africain doit etre payé juste de quoi ne pas crever de faim pour que les bananes soient a petit prix en europe ?

    pourquoi j’achete le travail de vos manoeuvres à 700 000 cfa par mois et que l’europe achete le travail africain (et asiatique) à 45 000 cfa par mois ?

    nos dirigants sont pourris je n’en disconviens pas mais cela n’explique pas que le paysan africain finance avec sa pauvreté le niveau de vie européen.

    La relativisation est une bonne méthode pour tout mettre au meme niveau. mais un peu malhonnete…

    jusqu’à preuve du contraire vos revendications sociales ne concernent pas le droit à faire manger ses enfants ni de le envoyer a l’ecole. Or ce sont les premiers problemes en afrique, j’oubliais, 1 enfant sur 5 ne depasse pas l’age de 5 ans. le sujet des revendications d’un pays est révéléteur de ce que sa population vit.

  6. Mais Kary, je ne dis pas le contraire…

    Je pourrais aussi dire que ces revendications africaines perpétuelles me gonflent aussi.

    Les sommes échangées par ailleurs sortent de la poche des contribuables, tandis que les sommes qui s’échangent par le travail rentrent dans la poche des spéculateurs.

    Le drâme des enfants africains vient aussi de ce que vos sociétés ne savent pas toujours s’adapter à certaines réalités, c’est un fait. Je pense par exemple au Zimbabwe qui s’est amusé à expulser les fermiers installés là depuis longtemps avant de connaitre une catastrophe dans sa production alimentaire, catastrophe prévisible.

    Je ne comprends d’ailleurs pas à ce sujet que vous soyez toujours en train de pleurer sur ce qu’on vous donne ou non plutôt que de songer à développer pour de bon vos économies et vos sociétés, non, vous préférez jeter la pierre aux autres, en nous rappelant que vos pays sont les plus riches du monde en ressources naturelles.

    Je suis bien d’accord sur vos hopitaux, mais malheureusement je ne vois pas bien ce que je pourrais faire en tant qu’européen à la place des africains, c’est pour moi un problème africano-africain cela…

    Je vais même vous dire un truc : je n’achète jamais de produit dits « équitable », j’ai horreur de ce genre de réclame!

    « le cout de la vie est cher ? c’est vrai mais le niveau de vie est quand meme incomparable…  »

    Certes, mais nous avons tout fait pour cela…

    « La question est pourtant claire mais tous les commentaires evitent d’y repondre : pourquoi un africain doit etre payé juste de quoi ne pas crever de faim pour que les bananes soient a petit prix en europe ?  »

    Ma réponse me paraissait claire aussi : ce sont des spéculateurs qui négocient tout cela, vous n’êtes pas obligés d’accepter… Perso je ne mange pas de banane, ou si rarement…

    « pourquoi j’achete le travail de vos manoeuvres à 700 000 cfa par mois et que l’europe achete le travail africain (et asiatique) à 45 000 cfa par mois ?  »

    Dans nos pays il existe aussi des droits sociaux, sécurité sociale, retraite, etc, etc que nous appelons des « acquis ». Nous nous sommes longtemps battus pour ça, et nous y tenons. Faites de même. en ne le faisant pas vous détruisez aussi nos emplois en les faisant chuter à la baisse. en Chine c’est la politique du gouvernement de maintenir les salaires bas et le yen artificiellement bas aussi…

    « nos dirigants sont pourris je n’en disconviens pas mais cela n’explique pas que le paysan africain finance avec sa pauvreté le niveau de vie européen »

    Si, en partie…

    « La relativisation est une bonne méthode pour tout mettre au meme niveau. mais un peu malhonnete…  »

    Mais non. Nous sommes tous imbriqués avec l’économie moderne, même si je me désole de la situation de certains pays.

    « jusqu’à preuve du contraire vos revendications sociales ne concernent pas le droit à faire manger ses enfants ni de le envoyer a l’ecole. Or ce sont les premiers problemes en afrique, j’oubliais, 1 enfant sur 5 ne depasse pas l’age de 5 ans. le sujet des revendications d’un pays est révéléteur de ce que sa population vit.  »

    Je suis de tout coeur avec vous sur ce sujet, très largement.

  7. je ne vois nul part la moindre allusion a quelque chose de donné ou non. un peu court de dire : « Les sommes échangées par ailleurs sortent de la poche des contribuables, tandis que les sommes qui s’échangent par le travail rentrent dans la poche des spéculateurs. »

    C’est qui le spéculateur ? le speculateur n’est pas etranger, dans ce cas de figure, à la société occidentale et profite aussi à cette société.

    Mais vous avez certainement raison. Nous sommes imbriques dans la meme mondialisation et nous en decidons tous de la meme manière. La représentation des pays à l’onu n’est que l’exception confirmant la regle de l’égalité. Certains ont le droit de subventionner leur agriculture mais pas les autres, une autre exception qui confirme la règle, sans doute.

    le monde est peuplé d’exception.

  8. Là-dessus Naomed, tu as parfaitement raison…

    C’est tout le paradoxe. Les gens qui mènent le monde sont pour le libéralisme, quand ça les arrange, et le libéralisme détruit les sociétés.

    Je suis peut-être excessif, allez, je veux bien l’admettre. C’est que cela m’énerve trop souvent que l’Afrique fasse reproche de tout à l’Europe, sans se remettre en question parfois.

    Pour l’ONU, cela date de la fin de la guerre, avec les pays stables, et vainqueurs, qui ont décidés ensemble… Mais l’ONU ne me séduit pas plus que ça non plus, il est de plus en plus injuste.

    Et puis il me semble un peu court de faire le raccourci des personnes qui achètent à l’international et des « occidentaux ». L’occident est large et multiple et recouvre des réalités diverses. Je m’amuse par exemple d’entendre parfois que Bush est « catholique » par exemple. C’est aller, pour paraphraser, vers l’occident compliqué avec des idées simples.

    Pour en revenir au spéculateur, il ne profite pas nécessairement à la société, il cherche à en tirer un maximum de profit. Les produits équitables sont généralement, si je ne me trompe pas, plus chers que les autres dans les magasins. Il me semble d’ailleurs qu’un pays devrait faire en sorte de garder une agriculture propre.

    Mais là nous irons un peu loin, ce n’est pas mon but.

    Mais il me semble un peu contradictoire de râler sur le commerce dit « équitable », car les personnes qui achètent ce genre de produit le font aussi par humanisme. Derrière vous râlez après eux. L’intention est pourtant bonne, même si elle ne vous stisfait pas tous.

    Une précision toutefois : je pense que les français en général pensent tout le monde devrait dans le monde avoir les mêmes droits élémentaires : instruction, santé, etc, etc.

    Cela ne nous choquerait pas que la banane devienne un produit de luxe parce que l’ouvrier qui la produit doit se nourrir, se vétir ou envoyer les enfants à l’école, et se soigner aussi.

    Personnellement ce qui me choque pour l’Afrique, c’est bien cette réclamation perpétuelle, là où d’autres pays anciennement colonisés comme l’Inde ou l’Indochine (malgré les drâmes qu’il y a eu là-bas) se développent très régulièrement.

    Mais vous avez raison, et je ne veux choquer personne. Je suis moi aussi sensible à la misère d’Afrique, aussi à travers cette parenté linguistique avec tant de pays.

  9. de l’histoire
    si l’on parle de l’histoire il faut en parler entierement. la colonisation de l’indochine était tres superficielle, celle de l’inde aussi en realité. Mais surtout, les colonies asiatiques n’ont pas subies 500 ans d’esclavages (pas toutes du fait des occidentaux puisqu’il a commencé avec les arabes et qu’ils s’est poursuivis avec eux bien après l’arret de la traite occidentale). cette ponction a détruit profondement le processus evolutif en afrique.

    Ni vous ni moi ne sommes responsables d’un fait vieux de 200 ans, mais il a quand meme laissé de sacrées traces.

  10. Mais Naomed, je ne vois pas en, quoi la colonisation en Afrique aurait été plus superficielle qu’en Asie!!!

    Je me suis rendu en Inde, la colonisation brittanique y est omniprésente.

    Mais pour l’Histoire je suis d’accord. Il faut dire aussi que des africains vendaient d’autres africains, il faut dire aussi que c’est l’occident qui a mis fin à l’esclavage qui existait déjà avant lui, il faut dire aussi que l’esclavage existe encore dans certains pays…

    et il faut aussi admettre que c’est un drame, mais je crois que le passé doit rester au passé quand même, et qu’il faut avancer avec tout cela…

  11. Puis, Naomed,il ne faut pas oublier
    – le Vietnâm, qui a été colonisé par les Français,
    – le Cambodge, qui a été un protectorat français,
    – l’Indonésie, qui a été une colonie hollandaise,
    – Hong Kong, qui a appartenu aux Britanniques,
    – la Malaisie, qui a été colonisée par les Britanniques,
    – Gao, qui a été colonisée par les Portugais,
    – la Nouvelle Guinée, qui a été colonisée par les Australiens…

    La liste serait longue…. Mais, la Thaïlande est un des rares pays, avec le Japon…, à n’avoir jamais été colonisée par une puissance étrangère !

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