La neige : La belle aubaine pour le journalisme

 Dimanche soir dernier, alors que j’étais sur le point de dîner, j’ai allumé ma télévision à l’heure du journal télévisé sur TF1. Une demi-heure plus tard, j’étais tout simplement estomaqué, comme si j’étais le seul à m’être rendu compte d’une aberration totale : la neige et les conditions soit disant « extrêmes » que nous vivons depuis quelques jours est sans doute la plus belle opportunité pour les journalistes de se reposer et de faire de ce thème totalement inédite et extraordinaire (il neige en hiver) l’actualité la plus développée et la plus matraquée.

 

Il faut cependant reconnaître, à la décharge des journalistes, que les évènements de ces dernières semaines sont tout à fait anodins et de peu d’importance. Que s’est-il passé sur la scène internationale depuis quelques jours ? Pas grand-chose. Un simple engagement français avec ses militaires sur le sol malien pour tenter d’endiguer le terrorisme et l’invasion de l’islamisme le plus radical sur cette terre. Deuxièmement, autre fait sans importance, la dramatique prise d’otages en Algérie qui a fait de nombreux morts innocents et de nationalités diverses.

Pour revenir au journal télévisé, je m’attendais, au vue de ces deux évènements qui me paraissent tout simplement capitaux et à l’ampleur inégalée, à un développement digne de ce nom, répondant à mes questionnements, ma soif légitime d’informations quant à une menace qui risque, à terme, de s’instaurer sur notre territoire national. Quel ne fut pas mon désarroi de constater, au moment où cette chère Claire Chazal nous souhaitait une bonne soirée, que pas moins de 25 minutes sur les trente du journal avait été consacré à la neige.

Mais n’y a-t-il pas un problème ? Le but du journaliste n’est-il pas de hiérarchiser la quantité impressionnante de faits qui ont lieu dans le monde ?

Je ne critique pas le fait de parler des intempéries. Il faut partie de notre quotidien et bouleversent nos vies. Mais n’en fait-on pas trop ? Au cours de ce journal, deux minutes seulement ont été consacrées au Mali et deux autres à la prise d’otages.

Tant de débauches de moyens où l’on nous montre plusieurs journalistes sous la neige répartis sur toutes les grandes régions de France.

Oui, il neige en hiver. Incroyable ! Doit-on pour autant oublier ce qui se passe dans le monde ? Je suis consterné par ce nombrilisme, cette paupérisation de l’information qui, au lieu de nous éclairer sur les véritables enjeux de l’avenir nous encourage de manière minable à nous regarder le nombril. J’ai trouvé la solution : Je zappe !

3 réflexions sur « La neige : La belle aubaine pour le journalisme »

  1. Je m’étonne que tant de gens s’étonnent: RIEN DE NOUVEAU DANS NOS JT!!! Cela fait des années qu’il en est ainsi…Qui donc espère encore s’informer en regardant la télé?

  2. hiérarchisation de l’info :ce qui est le plus proche est ce qui intéresse le plus donc on en parle en premier
    proche dans l’espace (territoire national envahi par la neige) ou proche dans « les coeurs » (troupes nationales engagées dans un conflit)

    tout ce qui concerne la pauvreté et les conflits de pays lointains ne sera pas traité en priorité
    loin des yeux,loin du coeur

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