Après le suicide de 35 salariés de France Telecom entre 2008 et 2009, l’ancien dirigeant de l’entreprise de télécommunication, Didier Lombard a été placé en examen pour harcèlement moral.
Il devient ainsi le premier dirigeant à être mis en examen pour harcèlement moral. Il a quitté le palais de justice ce mercredi. Au delà de sa mise ex examen, il a été placé sous contrôle judiciaire et a versé une caution de 100 000 euros.
Les objectifs de Didier Lombard étaient les suivants. Il s’agissait de supprimer 22 000 postes et de contraindre 10 000 salariés à changer de poste. Cette politique menée par l’ancien-patron expliquerait le suicide de 35 salariés. En effet, un rapport de l’inspection du travail aurait été rendu et ce rapport avait analysé 14 cas de suicide et de tentatives de suicides. Selon l’inspection du travail, ces cas de suicide et de tentatives de suicides seraient liés à la politique menée par Didier Lombard.
Ce dernier, interrogé, sur la vague de suicides, nie tout lien entre les suicides et sa politique de réduction des effectifs. Selon lui, cette politique n’était pas dirigée contre les salariés mais elle était nécessaire pour sauver l’entreprise et ses emplois.
Certains syndicats estiment que cette mise en examen de l’ex-patron n’est qu’une première étape. Par ailleurs, ils considèrent que cette dénomination ne correspond pas à la gravité des faits. D’ailleurs, la CFE-CGC demande la requalification des faits en mise en danger de la vie d’autrui.
Didier Lombard n’est pas le seul responsable de cette vague de suicides puisque deux autres anciens responsables vont être entendus. Il s’agit de Louis-Pierre Wénès, l’ex-numéro 2 de France Telecom et d’Olivier Barberot, le directeur des ressources humaines de l’époque. L’entreprise elle-même, en tant que personne morale, a été également mise en examen pour harcèlement moral. En effet, le juge d’instruction a auditionné ce vendredi cette entreprise.