Le président qui ignore tout de la vie de ses partisans (mais que fait la DCRI ?) a réclamé de la transparence. En voilà mon bon prince !
Sait-il qu’une de ses ministresses, et pas la moindre, vit une belle histoire d’amour avec un ancien facho de chez facho, un temps député puis ministricule UMP ?
Je n’y vois rien de critiquable. "Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point."
Je m’étonne seulement du mutisme des contempteurs compulsifs de la bien-pensance. Car c’est du lourd, cette histoire. Autre chose qu’une relation professionnelle ayant ouvert, il y a 20 ans, un compte en Suisse !

 

L’homme s’appelle Frédéric de Laparre de Saint Sernin.
Plutôt sang bleu que drapeau rouge, et cousin germain de Dominique de Villepin.
Monsieur de Saint Sernin a milité au GAJ (Groupe Action Jeunesse) jusqu’en 1981.
Un nano-parti réunissant des dissidents d’Ordre Nouveau et d’Occident qui trouvaient ces formations trop passives. Quant au F.N, n’en parlons pas, c’était à leurs yeux un repaire de notables socio-démocrates.

Dans les seventies les gens du GAJ ont d’ailleurs maintes fois tabassé les militants du GUD d’Assas auxquels ils reprochaient leur mollesse et leur complaisance à l’égard de la gauche.
Imaginez leur courroux s’ils avaient imaginé que certains de ces lascars iraient passer leurs vacances bras dessus bras dessous avec le socialiste Cahuzac…
La police giscardienne les a même soupçonnés un temps d’avoir participé à des attentats contre des bâtiments "ennemis", c’est dire s’ils étaient en odeur de sainteté.

 

Avec les années, comme beaucoup pour faire carrière, le nobliau va endosser les oripeaux de la respectabilité. L’entourage giscardien pour commencer. Après tout le GAJ n’a-t-il pas assuré le service d’ordre de VGE en 1974 ? Paris vaut bien une baston.
Ensuite, porté par les vents changeants de la politique, il sera conseiller en communication de Chirac, puis membre de quelques cabinets ministériels, avant de prendre la direction des relations publiques du RPR.
Plus tard, il deviendra député RPR-UMP et secrétaire d’Etat au tourisme dans le gouvernement Raffarin, ainsi que représentant du coprince d’Andorre.

En 2012, à 54 ans, ce député dépité laisse tomber la politique politicienne et se reconvertit dans le foot business où il rencontre une jeune femme socialiste de 15 ans sa cadette.
Elle a défrayé la chronique mondaine, en accusant son homme de l’avoir tabassée. Pourtant, à le regarder, il n’a rien d’un malabar cet économiste de gauche. Plutôt le genre intello abscons qu’il faut faire semblant de comprendre pour avoir l’air intelligent.

 

Authentique fille de prolétaire communiste, normalienne, rescapée de la catastrophe de l’ascenseur social, la belle a sévi dans la littérature érotique avec "un homme dans la poche" écrit à la première personne (homme de gôche, homme de poche ?) après s’être fait connaître par un ouvrage remarquable : "Les derniers jours de la classe ouvrière".
Un roman à thèse qui est aussi un document poignant où elle décrit, de l’intérieur, le désarroi et la colère des ouvriers abandonnés puis trahis par les socialistes.

Depuis… Les ors des palais de la République, les revenus et avantages des élus, les limousines et les larbins des élites, le tout saupoudré des facéties obséquieuses de Denisot et des complaisances sardoniques de Ruquier, en ont fait une peopolitique comme les autres.
Sûrement plus à l’aise chez les aristos qu’avec les prolos, Aurélie Filipetti.