En toutes circonstances, le karatéka doit rester maître de lui, de ses sentiments comme de ses réactions. Il doit rester calme, serein, et ne réagir qu’à bon escient, sans qu’aucune attitude préliminaire, que ce soit un geste ou une quelconque contraction apparente, n’ait laissé deviner son intention. S’il est nerveux, agité, s’il porte tous les signes extérieurs du trouble qui l’agite : peur, colère, hésitation ou passion, il perd automatiquement les trois-quarts de ses possibilités avant même que le combat ait commencé.
Un homme en colère est certes puissant, mais son action est désordonnée et un adversaire calme et déterminé arrive facilement à le dominer. De plus un tel homme, ne sait plus ce qu’il fait et risque d’être emporté trop loin par son état d’excitation.
Le karaté cherche précisément à donner à ses pratiquants la confiance en soi indispensable à ce self-contrôle. Le karateka doit conserver un « esprit comme l’eau » (mizunokokoro), calme comme la surface d’une eau dormante, sans intention précise. Car l’esprit non agité joue le rôle d’un miroir, où les intentions de l’adversaire peuvent se refléter clairement. Le karateka s’attend à tout et est donc en mesure de réagir de la manière la plus appropriée. En même temps qu’une telle attitude empêche l’adversaire de deviner nos propres intentions, c’est donc attitude d’esprit qu’il faut rechercher dans les assauts, les katas pour mieux arriver à l’action pure et non réfléchie. Mais cela serait un peu difficile car, devant un danger réel, l’esprit s’emballe tout naturellement.