Traînés en justice pour "injures" et "diffamation" de la police, trois militants rennais jugés le 19 septembre en correctionnelle.
Le tract en cause n’est pas celui ci-contre. L’affaire étant en cours, le document a été retiré d’Internet, même si on peut en lire les textes ici. Mais peu importe, celui que nous reproduisons, plus ancien, aurait été de nature à attirer pareille attaque de la part du ministère de l’Intérieur. Trois membres du Collectif de soutien aux personnes sans-papiers de Rennes seront jugés le 19 septembre 2008 pour "injures publiques" envers la police et "diffamation". Par exemple pour avoir stigmatisé les contrôles "au faciès". Le ministère de l’Intérieur a horreur qu’on aborde ce sujet. Aussi ne craint-il pas de s’attaquer à la liberté d’expression de ses opposants. Il s’appuie pour cela sur cette bonne vieille loi sur la presse de… 1881, dont l’application laisse une place insensée à l’arbitraire.
Les trois militants bretons comparaîtront le 19 septembre 2008 devant le tribunal correctionnel pour avoir exprimé, d’une façon un peu virulente, la réalité des conséquences directes de la politique menée par Brice Hortefeux et sa chasse aux étrangers. L’administration de Michèle Alliot-Marie a beau s’acharner à nier l’évidence, les "contrôles au faciès" existent. Forcément : sous la politique des chiffres et des quotas, il faut multiplier les captures, collectionner les "crânes". Et les membres de la force publique savent que la pêche aux clandestins sera plus fructueuse en contrôlant en priorité les personnes d’origines exotiques. Ce qu’on appelle les "contrôles au faciès". Si les trois défenseurs des sans-papiers sont condamnés – en outre, ce sont trois membres choisis au hard pour être rendus responsables de textes pourtant collectifs -, alors il faut aussi nous condamner. Et avec nous tous les militants et francs-tireurs de la Toile, toutes les organisations de défense des droits de l’Homme, les RESF, les SOS Soutien Ô Sans-papiers (déjà poursuivis par la justice dans l’affaire du CRA du Mesnil Amelot). Et puis l’on en viendra aux syndicats, aux partis radicaux… La répression sera d’autant plus facile qu’elle aura été préparée par le fichage généralisé que va permettre le fichier Edvige, s’il passe l’obstacle du Conseil d’Etat. Tout est lié. La criminalisation de toute opposition avance en Sarkozie. A marche forcée.
Manifestation le 13 septembre à 15h place de la Mairie, à Rennes, et le 19, rassemblement de soutien au tribunal correctionnel. Solidarité !
Ça fait très peur…