L’argent des FARC

Après le bombardement d'un campement des FARC, les autorités colombiennes ont découvert sur les lieux un million de dollars, trois ordinateurs, des appareils photo, un GPS et de nombreuses armes. Gener García Molina, alias " John 40 ", le chef de cette brigade des FARC a malheureusement réussi à s'enfuir.

Selon plusieurs rebelles déserteurs, l'argent trouvée par les autorités est celle que John 40 emportait habituellement pour ses petites dépenses. Le guérillero est en effet connu pour être un collectionneur de montres de luxe. Il est plus que probable que cette importante somme d'argent est le produit du trafic de stupéfiants.

Ce n'est pas la première fois que les autorités découvrent des millions de dollars abandonnés par les FARC, ce qui jette le discrédit sur toutes ces rumeurs qui prétendaient que Ingrid Betancourt et les trois otages américains n'avaient pas été libérés, mais échangés contre une rançon de 20 millions de dollars. Outre le fait que le gouvernement colombien se serait enorgueilli d'avoir pu acheter les FARC, puisque si les guérilléros qui disposent de telles sommes d'argent avaient libéré leur trésor de guerre, les seuls otages leur donnant une dimension internationale, pour 20 malheureux millions de dollars, ce serait vraiment le signe que ce groupe terroriste s'est complètement étiolé.

D'ailleurs, même les otages qui ont vécu en direct les événements ne peuvent imaginer un seul instant que tant les militaires que les guérilléros qui les entouraient jouaient la comédie, et que leur libération était le fruit d'un échange et non d'un magistral coup de force de l'armée colombienne. Ingrid Betancourt, dès l'évocation d'une éventuelle rançon versée à ses ravisseurs, ne s'est-elle pas écriée : « C'était tellement stressant que mes camarades ont résisté. Ils ne voulaient pas monter dans l'hélicoptère. Nous avions la sensation totale qu'on était pris dans un piège lorsque l'hélicoptère a décollé et que les deux commandants ont été neutralisés. La joie de nous tous et surtout la joie de ceux qui avaient commandé l'opération n'était pas fictive. Si ces personnes-là avaient su d'avance que l'opération était un succès parce que les gens n'allaient pas opposer de résistance et que donc leur vie ne courait pas de risque, l'intensité du bonheur n'aurait pas été la même ». « Franchement, honnêtement, dans mon cœur, je ne pense pas qu'on puisse me duper facilement. Je ne pense pas que ce que j'ai vu soit une mise en scène. Il y avait un degré de tension », a-t-elle ajouté.

Et si une enquête judiciaire est en cours à propos de cette opération militaire, ce n'est pas pour vérifier le versement d'une quelconque rançon, ce qui ridiculiserait complètement les FARC, mais à propos des insignes de la Croix-Rouge qu'auraient arborés certains militaires ayant participé à la libération des otages. Si cette information était avérée, tous les membres de la Croix-Rouge colombienne seraient en danger puisque les guérilléros pourraient dorénavant les confondre avec des militaires déguisés.