Vous connaissez Bernard Kouchner ? Oui ? Non. Parce qu'il y a deux Kouchner, comme le Dr Jekyl and Mr Hyde. Et il y en a un, en ce moment, qui supplante l'autre. Eva, elle, a décidé de réagir. Parce qu'elle préfère la paix à la guerre. Et qu'elle a horreur des NEOCONS. Voici sa lettre ouverte au Dr Kouchner, publiée également sur son blog http://r-sistons.over-blog.com, entre des articles contre l'Axe du Mal (qui pour elle n'est pas celui qu'on pense) et des informations que les Médias aux ordres du Pouvoir s'évertuent à vous cacher.

Lettre ouverte au faucon Bernard Kouchner, alias Dr Kouchner : Monsieur le Ministre, Je suis stupéfaite, je suis déçue, je suis écoeurée. Vous étiez pour moi un héros, un homme d’action, de cœur, de fraternité, un rêve vivant. Aujourd’hui, je ne vous reconnais plus. Alors, j’essaie d’écouter un peu plus, de regarder un peu mieux, et là, horreur ! Je découvre qu’il y a en vous un esprit belliqueux, très autoritaire et rempli de haine.

Est-ce la proximité avec le Diktator (c’est ainsi que j’appelle le Président Nicolas Sarkozy) ? On dit que ceux qui s’assemblent finissent par se ressembler, ou bien est-ce votre vraie nature qui se révèle enfin ? Parfois, vous êtes si excité, si nerveux, que vous avez l’air d’un malade.

Comme votre Chef, précisément. Je tombe de haut, de très haut. Oui, Monsieur – au fait, comment dois-je vous appeler, Docteur, ou faucon ? – , j’en était restée à l’image de celui qui soigne, qui sauve des vies, qui entreprend des actions constructives, qui fait le bien, qui rayonne. Le fait d’avoir trahi vos convictions, votre camp, en allant à la soupe avec un homme comme M. de Sarkozy, qui incarne justement le contraire de l’idéal généreux de solidarité qui est celui de la Gauche, n’était déjà pas très estimable. Des traîtres, il y en a toujours eu, comme M. Besson, et il y en aura toujours, et vous en faites désormais partie, que vous le vouliez ou non. Longue lignée d’hommes indignes. Je préfère ne pas m’étendre, ils me répugnent.

Mais il y a plus grave encore : Cette fois, Monsieur, c’est votre métier que vous déshonorez, comme bien des journalistes aujourd’hui le font avec le leur, à commencer par M. Pujadas devenu simple propagandiste. Monsieur, je vous rappelle que vous êtes médecin. Certes, cela n’explique pas tout, il suffit de penser aux médecins nazis ou au Président-Psychiâtre qui a envoyé tant de ses semblables à la mort, à Sebrejnica, en Bosnie. Alors oui, Monsieur, en ce qui me concerne je continue à penser qu’un médecin doit sauver des vies et non les exterminer.

Apparemment, vous ne devez pas penser comme moi, car vous êtes prêt à envoyer à la mort beaucoup de vos semblables. N’avez-vous pas envisagé une guerre en Iran ? N’avez-vous pas défendu la guerre en Irak ? Monsieur, avez-vous une conscience ? Etes-vous intelligent ? Etes-vous lucide ? Sincèrement, je me demande si vous avez tout cela. Parce qu’en effet, j’ai appris, Monsieur, que vous aviez été un partisan, et même un ardent défenseur de la guerre en Irak. Les résultats vous satisfont-ils ? Le pays est complètement détruit, dévasté, les individus se livrent une guerre sans merci, et bien naturellement, aussi, contre l’occupant ; des enfants meurent tous les jours dans les rues, les animaux aussi – voyez-vous, Monsieur, j’ai de la compassion pour tout ce qui vit, et l’autre jour, dans Envoyé Spécial, au milieu des dernières victimes de la nuit, nombreuses, j’ai vu un petit chien, déchiqueté lui aussi, innocente victime de la folie des hommes.

Ce n’est qu’un « détail », bien sûr, pour reprendre une expression que votre gouvernement semble affectionner, mais parfois un petit rien peut révéler tant de choses, sur la barbarie des hommes, précisément, des hommes comme vous, Monsieur, qui prônez la guerre comme solution aux problèmes. Non, Monsieur, la guerre n’a jamais rien solutionné, elle a toujours aggravé les problèmes, les frustrations, les rancoeurs, elle a toujours exacerbé les tensions, et surtout elle occasionne d’horribles souffrances que les gens comme vous ne connaîtront jamais, parce que précisément ils ne font pas les guerres, ils les provoquent. Et de tous temps, il y a eu des hommes pour déclarer les guerres, et s’en protéger ensuite dans leurs bunkers dorés tout en engrangeant de juteux profits, et puis il y a tous les autres hommes, Monsieur, qui font la guerre à la place de ceux qui les décident. Mais pas seulement, Monsieur. Vous oubliez toutes les mères, les épouses, les compagnes, les fiancées, les sœurs, les nièces, les cousines… qui vont souffrir par la faute d’irresponsables comme vous.

Voyez-vous, Monsieur, l’amour du Français m’a été donné en classe de seconde par un professeur, qui enseignait au Cours Lamartine, à Paris (16e). Elle n'était pas jeune. Nous sommes devenues complices. Et un jour, elle m’a dit qu’elle ne s’était pas mariée pour rester fidèle à son fiancé mort pendant la seconde guerre mondiale. Jamais elle ne s’était remise de son chagrin. Sa vie avait été brisée par la faute des va-t-en guerre. Un détail ? Peut-être pour vous, Monsieur. Pas pour elle. Son unique existence avait été bouleversée par la guerre. Et, faute de pouvoir devenir la mère qu’elle aurait dû être, elle s’est consacrée aux enfants des autres pour, au moins, ce qui est d’ailleurs déjà beaucoup, leur donner le goût des Belles Lettres.

Monsieur, combien de vies seront brisées par votre décision de faire la guerre ? Combien d’enfants seront orphelins, déchiquetés physiquement et moralement, détruits pour toujours intérieurement, en proie à mille angoisses ? Combien de familles disloquées ou anéanties ? Combien de vies anéanties, broyées, blessées, amputées, infirmes ? Combien de larmes qui ne sécheront jamais, inconsolables, comme celles de ma bien-aimée professeur de Français Melle Le Chevalier ? Combien de cris de terreur, d’horreur, combien de souffrances effroyables ? Et les villes dévastées, en ruines, des pays entiers dans le chaos et la désolation, comme en Irak après la guerre que vous avez appelée de vos vœux, vous vous en moquez éperduement, aussi ? Peut-être pensez-vous que de nouveaux conflits procureront du travail aux industriels de l’armement ou de la reconstruction ?

Mais quel cynisme, Monsieur ! A moins que vous ne songiez, tout simplement, à vos origines ? Esprit partisan, alors, esprit de clocher, au risque de protéger certains sur les décombres de tant d’autres ? Le communautarisme, l’esprit de clan, de chapelle, m’ont toujours fait horreur. Ils conduisent directement aux plus sanglants conflits. Quand je songe à la guerre que vous entrevoyez publiquement, et que vous préparez déjà secrètement avec d’autres illuminés comme vous, voyez-vous, Monsieur, je me dis qu’il s’agit non pas comme vous le dites en trompant les peuples (quand on trahit, on peut aussi tromper, tout cela va ensemble, n’est-ce pas ?) d’apporter la Liberté, la Démocratie, (car la Démocratie ne s’impose jamais, elle se propose), mais tout simplement de mener une guerre de type colonial, impérialiste, pour imposer aux autres sa manière de voir, de penser, de croire, quel qu’en soit le coût.

Je me dis qu’il s’agit tout simplement d’une croisade judéo-chrétienne contre les Musulmans, d’une guerre d’un système dominateur, arrogant, prédateur – vous êtes toujours de gauche, au fait ? -, d’une Pensée Unique, totalitaire, voulant imposer sa vision des choses au reste du monde considéré, quel racisme, quel mépris ! Comme barbare, voire dans l’obscurantisme ! A moins, tout simplement, que vous ne cherchiez à procurer à n’importe quel prix la sécurité des six millions d’Israëliens, même au milieu d’un champ de ruines et de cadavres ?

Que ces derniers veuillent assurer leur sécurité, c’est normal, mais cela doit-il se faire aux prix de l’apocalypse, au prix de l’extermination de tout ce qui vit autour d’eux ? Monsieur, je vous le demande : N’y a t il pas d’autres moyens, plus efficaces et moins meurtriers, de satisfaire des aspirations légitimes ? Par exemple, tout simplement en signant une paix juste pour les deux parties, ce qui suppose pour commencer l’arrêt immédiat de la colonisation. Le désir d’extension doit-il se faire au détriment de la paix ? Il vaut mieux limiter ses ambitions, Monsieur, si l’on veut vivre réellement en paix. Parce que tôt ou tard, les problèmes qui ne sont pas résolus de façon juste, refont surface. Peut-être rêvez-vous d’une guerre illimitée ? Dites-le honnêtement, alors ! Mais ne prétendez pas que vous êtes un Sage. Les Sages, d’ailleurs, ne commencent jamais une guerre, car ils ne savent pas comment elle se terminera.

Cela, on le voit tous les jours. La guerre que vous avez souhaitée en Irak, Monsieur, vous l’avez. Et le chaos avec. Voulez-vous un nouveau chaos, de surcroît s’étendant au reste du monde, et cette fois nucléaire ? Y avez-vous pensé ? Si oui, vous êtes un fou. Sinon, vous êtes un irresponsable. Car avant de se lancer dans une action, il faut au préalable en mesurer les conséquences. Pas comme vos bons amis Américains, qui accumulent les erreurs, dans la réprobation mondiale. Voulez-vous les imiter, peut-être ? C’est cela, le Docteur Kouchner ??? M. Jekyl and M. Hyde, oui ! Monsieur, les guerres, loin de résoudre les problèmes, les aggravent, elles créent toujours plus d’amertume, d’humiliations, de blessures, de frustations, de désirs de revanche, et de terrorisme, ce terrorisme que justement vous voulez tellement combattre, et que vos amis Israéliens ont justement initié eux-mêmes avec l’Ergoun, fâcheux exemple pour les autres.

Voyez-vous, Monsieur, le terrorisme est le fruit de la stratégie de conquête de l’arrogant Occident, dominateur et sûr de lui. Mais aussi du fameux deux poids deux mesures, qui irite à juste titre tant les peuples. Vous voyez ce que je veux dire ? Pour les uns, tous les droits, pour les autres, tous les devoirs. Les Israëliens ont le droit de se sur-armer, le droit d’avoir la bombe nucléaire, ceux qui les entourent, à commencer par les Palestiniens, n’ont même pas le droit de s’armer.

L’injustice est le meilleur facteur de terrorisme, Monsieur, dois-je l’apprendre à celui qui représente la France à l’étranger ? En fait, je suis tentée de croire que l’arme nucléaire des Iraniens est comme les armes de destruction des Irakiens : elle n’existe pas, sinon dans vos fantasmes guerriers. Non, tout cela n’est que prétexte, les guerres d’Afghanistan, d’Irak, du Liban, d’Iran, de Syrie, de Palestine, sont depuis longtemps programmées dans les cabinets des penseurs américains et israéliens qui imaginent toutes sortes de conflits sanglants sur le dos des peuples et pour le bonheur des gendarmes du monde, du système Libéral, de la Haute Finance, des grands industriels du pétrole, de l’armement, de la reconstruction.

Les jeux, si je puis m’exprimer ainsi, sont faits, les guerres avec des illuminés comme vous, Hitlers des temps modernes, sont déjà décidées, il n’y a plus qu’à exécuter. Le malheur des peuples, vous en vous foutez. Vous avez le pouvoir de vie et de mort sur les citoyens, vous l’exercez à votre guise. Après moi le déluge, n’est-ce pas ? Vous, vous êtes protégés, vous n’en subissez jamais les conséquences.

Vous êtes tous des (ou de futurs) criminels de guerre, que tous les peuples de la terre devraient au plus vite traduire devant leurs tribunaux. C’est une humaniste qui vous parle, Dr Jekyl and Mr Hyde. Au lieu de poursuivre de sanglantes chimères, au lieu de convoiter les richesses, notamment pétrolières, qui ne vous appartiennent pas, au lieu de vouloir imposer par le sang la démocratie (de façade, d’ailleurs) à des peuples qui n’en veulent pas, Monsieur, retrouvez votre blouse de médecin, soignez les malades comme Cuba le fait si bien aux quatre coins du monde, gratuitement, distribuez l’ argent des guerres évitées à tous les affamés de la terre, aidez vos amis Israéliens à se protéger en les incitant à signer une paix juste plutôt qu’en impulsant des guerres partout.

Une dernière chose : L’Iran ne veut pas la guerre. Sa rhétorique est certes fâcheuse, mais elle n’attaquera jamais personne, à la différence des « bons » chrétiens américains. En ce qui me concerne, je comprends tout à fait leur désir de se protéger, alors qu’ils sont constamment menacés. Pourquoi leur refuser le droit de se protéger que vous défendez pour Israël ? C’est à cause d’hommes comme vous, Monsieur, que le terrorisme prend son essor. Vous êtes pleinement responsable, le saviez-vous ? Monsieur le soldat sans frontières, je ne vous salue pas. Vous ne le méritez pas. Vous étiez appelé à devenir une légende vivante, vous allez tomber dans les poubelles de l’Histoire. Dommage que les peuples aient à leur tête des irresponsables, des va-t-en guerre, des sans conscience, des sans scrupules, des cupides, des égoïstes. Des salopards, tout simplement. A cause d’eux, l’apocalypse est déjà en marche… Eva, mère, journaliste-écrivain, croyante, humaniste, citoyenne du monde. Et femme de paix.