La France en état de siège

"Le bilan de cette nuit est satisfaisant. Il y a eu globalement moins de départs de feux volontaires et quasiment aucun affrontement entre bandes ou avec les forces de police" annonçait le président peu après la nuit de la Saint-Sylvestre. Mais le bilan est "Satisfaisant", si tant est que le chiffre de 373 véhicules brûlés dans toute la France, selon la Direction générale de la police nationale (DGPN), puisse représenter un bilan satisfaisant… Dans le discours du président l'on constate donc qu'à tout prendre une petite moyenne de 373 voitures qui brûlent dans une nuit de jour de l'an, c'est plutôt bien.
Et le chiffre pourtant pourrait être plus élevé, et les socialistes, après que des syndicats de police s'en soient déjà fait l'écho, vitupèrent, demandant à ce que le vrai chiffre soit connu du grand public, à la préfecture près: le sentiment d'insécurité s'est donc bien transformé en une insécurité réelle pour la population selon nos élus socialistes aussi, qui avaient jusqu'ici eu un peu de mal à déceler la réalité de la délinquance..

Satisfaisant le bilan de la nuit? C'est d'abord un déploiement des forces de l'ordre digne d'un territoire en guerre, 25000 policiers et gendarmes dans les rues, huit hélicoptères, six avions, et un de plus pour la surveillance à haute altitude. S'agit-il d'aller surveiller le territoire Irakien, ou rechercher  l'ennemi public numéro un? Non, il s'agit tout simplement de surveiller la France et d'éviter que des violences n'éclatent, que des voitures ne soient incendiées, et de protéger en somme les noceurs de la Saint-Sylvestre, pour lesquels rien de spécial n'était pourtant prévu dans la capitale, contrairement aux autres capitales européennes.
L'année dernière déjà, les chiffres étaient contestés, d'une estimation de 397 véhicules incendiés, l'on passa dans la réalité à celui de 683 voitures, 683 personnes qui pour la plupart les utilisaient pour se rendre sur leur lieu de travail. Cette année, si les résultat définitifs ne sont pas connus encore, les préfectures donnent avec les chiffres officiels des différences qui seraient supérieures à l'estimation, et si les chiffres semblent rester stables concernant les voitures, et même un peu en-dessous, les interpellations sont restées stables elles aussi, tout cela dans le cadre de l'estimation.
Il serait toutefois intéressant, en plus des chiffres réclamés par le député socialiste Julien Dray, de savoir ce qu'il en sera des arrestations des incendiaires, après leur passage au tribunal: seront-ils relâchés aussitôt? On ne s'étonnera guère alors, de retrouver les mêmes chiffres années après années, quel que soit le déploiement de police, déploiement dont la facture sera tôt ou tard présentée au contribuable.
Reste une drôle d'impression: 373 voitures brûlent en une nuit, avec un tel déploiement de police, c'est donc une France en état de siège, incapable de contenir ses incendiaires, dont les motifs sont indéfinissable. Et au niveau politique, on s'en félicite: c'est bien, c'est moins que l'année dernière…

3 réflexions sur « La France en état de siège »

  1. La France est réellement en état de siège !
    Elle est en état de siège social, en état de désespérance, en état de déliquescence…

    Tout comme nos Gouvernants d’hier, qu’ils aient été de Droite ou de Gauche, nos Gouvernants d’aujourd’hui, qui, rappelons-le, sont d’ouverture, puisque de Droite et de Gauche, ne comprennent rien à la situation que vit notre pays actuellement !

    Rien n’excuse le fait qu’on incendie des voitures : les auteurs de ces méfaits doivent être jugés et punis avec la plus extrême sévérité, non pas par de la prison ferme, mais par un travail obligatoire destiné à réparer les torts causés à leurs victimes…
    Mais, si ces « sauvageons » (comme l’aurait dit un Ministre de l’Intérieur du Gouvernement Jospin) doivent être punis, il convient de se demander quelles sont leurs motivations…

    Il convient surtout de s’interroger sur le fait de savoir :

    – pourquoi, il y a de plus en plus d’inégalité dans notre Pays, à un point tel qu’il existe un écart de plus en plus grandissant entre les « nantis » et les « non-possédants » ?

    – pourquoi rien n’est fait pour interdire tous licenciements boursiers, toutes délocalisations… ?

    – pourquoi rien n’a été fait hier, lors de la mise en circulation de l’€uro, pour procéder à un blocage durable des prix à la consommation ?

    – pourquoi il existe une démission de l’Etat dans nos banlieues, à un point tel qu’il y a des zones de « non droit » sur notre Territoire national ?

    – pourquoi les salaires et les minimas sociaux ne sont pas relevés de façon perfectible, tout en assurant un véritable blocage des prix à la consommation ?

    On assiste à un ras-le-bol généralisé, qui, à mon avis, se traduira, pour la Droite, par un désastre aux prochaines Municipales…, désastre qui sera comparable à celui subi par la Droite lors des Régionales « 2005 »…

    Mais, est-ce que le Parti Socialiste sera capable de se redresser, ce, afin de jouer enfin son role qui est le sien : celui d’opposant, non pas systématique, mais porteur de propositions novatrices !

    [HORS COMMENTAIRE : Blaise, en attendant de nous voir, je vous fais tous mes voeux pour une bonne et heureuse année 2008, à vous-même, à vos proches… Amicalement, Dominique]

  2. Galimatias à la Malraux !!!
    « 2008 sera une année dure et exigeante », a prévenu jeudi Nicolas Sarkozy.
    « En parlant de politique de civilisation » le 31 décembre, « vous avez placé l’exigence française à un niveau élevé », a déclaré François Fillon à Nicolas Sarkozy. Et « ce n’est faire preuve ni de nostalgie, ni d’arrogance que de constater que les Français ne peuvent être pleinement heureux sans grandeur et sans ambition ».
    « L’opposition n’a pas compris votre message. C’est bien normal puisqu’elle n’a pas compris les aspirations réelles du pays », a lâché le Premier ministre. « Elle n’a pas compris que parler de politique de civilisation revenait à poser l’éternelle question de la condition humaine ».

  3. Bonjour Dominique, meilleurs voeux pour 2008, et je n’oublie que nous devons nous voir bientôt, dans peu de temps je pense, autour d’un bon repas.

    Bien amicalement

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