Le mercredi 7 novembre 2007, un jeune homme de 18 ans tue huit personnes (7 élèves et la directrice) dans son lycée avant de retourner l'arme contre lui. Presque un an après le drame de Tuusula, la Finlande a , une nouvelle fois, basculé dans l'horreur après la fusillade, la semaine dernière, dans un centre de formation professionnelle, causant 11 morts dont l'auteur des couspde feu.

Ce dramatique incident a relancé le débat houleux du port d'armes en Finlande. A titre informatif, précisons que le pays se classe au troisième rang mondial des possesseurs d'armes à feu, notamment en raison de la pratique très répandue de la chasse. De plus, avant la tuerie de Tuusula, la législation permettait à toute personne, dès l'âge de 15 ans, de détenir une arme à feu dès lors qu'elle faisait parti d'un club de tir.

La fusillade encore dans toutes les têtes, les lobbys anti-armes sont montés au créneau afin d'obtenir de la part du Gouvernement finlandais un durcissement de la législation en vigueur. Les politques nationaux ont donc débute une phase de concertation sur la question et, ont d'ores et déjà annoncé plusieurs mesures destinées à restreindre l'accès aux armes à feu. Longtemps considérée comme une simple formalité, l'obtention du permis de détention sera davantage contrôlée puisque le demandeur devra justifier de sa présence dans un club de tir depuis au minimum un an. De plus, le seuil d'âge de 15 ans sera révisé et passera, en 2010, à 18 ans. Cette précaution est renforcée par la nécessité d'un certificat médical, évaluant l'équilibre psychique du candidat, avant l'obtention d'une autorisation de port d'armes.

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ces nouvelles dispositions n'ont pas fait l'unanimité dans le pays. De nombreux chasseurs finlandais, formant une importante communauté au niveau national, ont d'emblée affirmer qu'ils s'opposeraient à toute mesure limitant leurs libertés individuelles et la pratique de leur loisir.

Malgré le deuil national suscité par ces tueries successives, il semble que la Finlande ne soit pas encore prête à en découdre avec sa législation sur les armes à feu. Soucieuse de ne pas pénaliser les détenteurs resposables mais consciente des dérives de sa législation actuelle, elle vit désormais dans l'angoisse permanente d'un nouveau drame, encore plus sanglant.