La difficulté d’être

J’avance, quelques soient les événements, je surmonte, je me surpasse pour m’apercevoir que tous les efforts fournis me laisse seule avec cette petite phrase assassine : "tu es fortes et tu t’en sortiras toujours"… 

Quand la vie me malméne depuis ma plus tendre enfançe, quand les évèments sont plus souvent douloureux qu’heureux…quand le peu de ses derniers souvenirs me donnent encore la force d’avançer, je me réfugie dans la compagnie de personnes simples, bonnes et aimantes.

Je regarde devant moi et je décide d’éliminer de ma vie toutes les situations, toutes les personnes qui pourraient m’atteindre par leur méchanceté ou tout simplement par le peu d’intérêt qu’elles ont en des valeurs essentielles et se complaisent dans des bonheurs futiles, stériles et qui se satisfaisent, pour être heureuses, d’achats intempestifs, comblant le vide par du bien matériel.

Je me dis, comme dans cette chanson : "aujourd’hui est le premier jour du reste de notre vie", et même si la vie a été otée à la chair de ma chair, je vais avançer, pour lui, avant de le retrouver… mais sans vouloir aller trop vite… car son frère est là, à mes côtés, malade de cette perte et pour moi, aller vers l’un, c’est s’éloigner de l’autre.

Je suis donc là, entre les deux, comme toujours je l’ai été, faisant l’arbitre, auparavant quand ils se chamaillaient, faisant l’arbitre aujourd’hui, quand l’un se chamaille contre cette vie qui lui a ôté une partie de ses souvenirs d’enfance, de ses joies simples et belles de deux frères que tout séparait, tant dans le physique que dans les caractères et qui n’étaient cependant jamais éloigné l’un de l’autre.

"La roue tourne", c’est ce qu’une amie m’a dit un jour. J’ai le nez collé sur cette fichue roue et je guette le moindre mouvement, même infime. Le moindre tressaillement me fait croire que Oui ! enfin! pour nous aussi, une petite part de bonheur, enfin je veux dire par bonheur, plus de malheurs car nous voulons, nous aussi, du répit, la joie d’un rien, de petits moments ou il est juste bon d’être là, simplement, d’être contente d’avoir vu ce matin un écureuil ou une pie dans le figuier juste à côté de nous.

Heureusement j’ai mes passions, et elles me portent depuis toutes ces dernières années, et aussi des réussites professionnelles, forcément à se réfugier dans le travail, on en tire des contententements car ,professionnellement, j’ai eu beaucoup de chance, toujours à trouver du boulot… même quand il n’y en avait pas.

Et s’accumule ainsi une liste de choses que l’on sait faire et entre autre : se débrouiller seule, car le départ d’un enfant effraie beaucoup de personnes qui vous entouraient…avant…

Et l’on se retrouve au fil du temps, très forte et très seule et maintenant je crie NON ! je ne supporte plus d’entendre cette petite phrase : " tu es forte et tu t’en sortiras toujours"

Je suis seule, comme chaque personne qui perd un être cher, j’ai besoin d’aide comme chaque personne qui est abandonnée de ses forces quand la vie à été trop dure…

Regardons chaque personne autour de nous sans à priori. Nous ne connaissons pas ce qu’elle à vécu…et rappelons nous : Aujourd’hui est le premier jour du reste de notre vie, ne la gâchons pas en petites phrases assassines. Derrière une personne qui à l’air forte, qui sait ce qu’elle veut il y a peut-être une maman qui pleure son enfant et qui a juste décidé de ne plus vivre de la banalité, qui n’a plus rien à perdre que d’essayer de vivre ce pour quoi elle voulait vivre quand elle avait quinze ans, l’âge ou l’on est encore un peu dans la belle enfance insouciante. 

 

 

 

 

 

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