La mort de Dennis Hopper m’embrume les yeux tant sa personnalité a marqué un pan de ma jeunesse.
Je ne vais pas me lancer dans une chronique nécrologique. Dennis mérite un hommage en évitant de se lancer dans une litanie filmographique qui finalement ne représenterait pas l’homme qu’il était. L’originalité semble n’être plus de mise dans les éditoriaux, je vais donc à travers mon humble plume décrire l’émotion de la perte de ce géant.
Trois œuvres retiendront mon attention. Du pamphlet libertaire « EASY RIDER » en passant par son interprétation monumentale dans l’univers de David Lynch avec « BLUE VELVET » et nous terminerons avec son rôle de photographe déjanté dans « APOCALYPSE NOW ».
Du grand cinéma qui hante toujours ma mémoire…
Easy Rider épopée à travers les ruines de la civilisation, l’immensité des paysages, le sentiment d’évasion qui symbolise cette génération de la contre-culture. De Dennis Hopper à Peter Fonda, sans omettre l’immense Jack Nicholson…
Les paradis artificiels, l’hymne à la liberté, véritable révolution cinématographique en instaurant un nouveau genre : le road movie. Entre trip mystique et délires psychédélique, une bande son survolté, de Steppenwolf à Jimi Hendrix en passant par les Byrds, d’ailleurs ne nous privant pas de ces instants magiques à jamais inscrit sur la pellicule :
{youtube}mJS8j9YYB9w{/youtube}
{youtube}xylaFXwoQS8{/youtube}
{youtube}gWhgLjim6Rc{/youtube}
Easy Rider est le porte-parole de toute une génération (en l’occurrence les hippies). Une ode à la liberté refusant de se soumettre à la norme américaine. Dès les premières notes de « Born to be Wild » j’ai envie de chevaucher mon Harley, parcourir les routes la crinière au vent avec un sentiment de liberté. Merci Dennis de nous avoir donné ce symbole.
Comment oser terminer ce court aperçu d’Easy Rider sans vous faire partage la scène du cimetière oscillant entre trip mystique et délire psychédélique :
{youtube}uzAB9CDqZOg{/youtube}
Je ne peux que vous conseiller ce monument du cinématographe, de préférence en VO…Un rêve éternel rock and roll, l’insouciance d’une pensée généreuse et libre…
Blue Velvet.
Il faut bien reconnaitre que la trame initiale est loin d’être novatrice et aurait pu être adapté par nombre de réalisateurs. Mais voilà c’est Monsieur David Lynch qui est aux commandes en ce qu’il détourne admirablement les codes du polar traditionnel pour nous entrainer dans une tout autre trajectoire.
Une plongée dans l’hypocrisie de la société américaine et son puritanisme, qui est assez prompt à donner des leçons de morale…en façade…mais ceci dit fait des horreurs en privé. La chanson culte de Roy Orbinson « In Dream » nous donne droit à une courte mais délicieuse prestation de Dean Stockwell.
Dennis en devient l’un des psychotiques les plus terrifiants du cinématographe. Il incarne la démence à travers Frank Booth et nous étale tout son potentiel créatif dans l’univers si particulier de David Lynch.
A voir et revoir sans aucune modération !
{youtube}aH8FEZvaiAI{/youtube}
Apocalypse Now.
Francis Ford Coppola adapte librement l’œuvre de Joseph Conrad « Au cœur des ténèbres » pour nous offrir APOALYPSE NOW.
De la légendaire introduction des Doors « This is the end » nous faisant de suite plonger dans la folie humaine, jusqu’à la rencontre quasi mystique avec le colonel Kurts, quelle interprétation de Marlon Brando, en passant par le ballet des hélicoptères rehaussé par l’œuvre de Richard Wagner « La chevauchée des Walkyries »…
Voyage au bout de la folie dans l’enfer vietnamien. De la prestation hallucinée de Dennis en photojournaliste déjanté, de Robert Duval en passant par Martin Sheen, l’un des premiers rôles d’Harrison Ford…
Un tournage légendaire qui passa de 6 semaines prévues à plus de 16 mois, l’infarctus de Martin Sheen, Brando capricieux à l’extrême ne sachant pas une ligne du script mais qui le moment venu nous offre une prestation devenue mythique. La fortune de Coppola engloutie…
Une œuvre démesurée qui entre de plein pied dans l’univers restreint des chefs d’œuvres absolus. A voir absolument !
{youtube}Ri4yqLtHAk4{/youtube}
Bonsoir Michel,
Un bel hommage pour un grand artiste. Qu’ajouter de plus?
Le film que je retiens le plus c’est Apocalypse Now.
Amitiés
Ludo
Oui, bel, très bel hommage que voici!
J’adore tout simplement l’artiste car c’est incroyable toutes les vestes qu’il a su endoser: acteur, réalisateur, poète, peintre ou encore photographe!
Si je devais choisr entre « Easy Rider », « Blue Velvet » ou « Apocalypse Now »… Non, ça m’est IM-POS-SIBLE! Ils sont tout bonnement Mythiques! 😉
Bravo et merci pour cet article Michel!
Bonsoir Ludo.
Apocalypse Now est certainement l’un des plus grands films de l’Histoire du cinéma, une distribution magistrale, Coppola au sommet de son art, la bande son mythique…
Après bien sur en ma qualité de motard invétéré, passionné d’Harley comme tu le sais, Easy Rider est le film de ma jeunesse, il est vrai que j’ai relativement abusé de produits en tous genre à cette époque, tout un pan de mes premières chevauchées…
Amitiés.
Michel
[b]Cher Michel,
Qui mieux que TOI nous parler de de Dennis Hopper ?
Ne serait-ce que l’amour des grosses motos, et cet esprit libre qui vous caractérisent tous les deux.
Moi aussi j’ai des souvenirs enchanteresques de cet acteur sans « chichi ».
un peu bohème, et bon vivant.
Mais il n’est pas mort de ses penchants pour l’alcool et les femmes, puisque le pauvre a succombé à un cancer de la prostate.
Mal soigné surement car on n’en meurt plus maintenant.
Merci Michel
Je t’embrasse
Sophy[/b]
Bonsoir Lowacam.
Il est difficile de faire un choix…
Chaque film (pour moi…) me ramène à une période bien précise de ma vie, et font partie intégrante de mon univers.
Dennis avait ce don inné de l’artiste, un touche-à-tout et cela avec un talent magistral, un sacré bonhomme !
Bye à plus.
Michel.
[b]Par précipitation, j’ai encore mangé la moitié de ma phrase :
Je disais donc :
« Qui mieux que TOI, pouvait nous parler de Dennis Hopper »[/b]
Chère Sophy.
J’ai rédigé ce petit post dans la précipitation, histoire de laisser ma plume contait en quelques phrases les souvenirs impérissables que me laissent Dennis.
Il est vrai que d’une certaine façon je suis intimement relié à ce goût du rock, de l’Harley…
The road !!
Soit dans la cabine de mon camion, soit au guidon de ma bécane, ce sentiment de liberté qui donne l’ivresse, cette indépendance qui caractérise Dennis…
J’espère que son départ va pousser les producteurs à la parution de l’œuvre intégral d’Easy Rider, amputé de 90 minutes, mais malheureusement je pense que ce projet ne verra jamais le jour !
A nous de profiter de ses prestations, du cow boy au rebelle..
Je t’embrasse.
Michel