Le congrès de Reims confirme l'incapacité du parti socialisme à se doter d'une réelle orientation politique. La confusion sort vainqueur et contribue à illustrer les prémices d'une scission inéluctable.

Parti cherche désespérement crédibilité  (..).


Le congrès de Reims.

Des mois de « préparation » pour aboutir à un spectacle affligeant. De quoi plonger dans un épais brouillard politique, en toile de fond le spectre de Nicolas Sarkozy entouré de Besancenot et Bayrou. On se demande au fil du débat ou se trouve la réelle volonté de dresser les bases du socialisme de demain, le seul mot d’ordre devenant l’anti-sarkozysme primaire. Un échec de plus pour un parti complètement déboussolé par l’obscurantisme dont font preuve les candidats à la succession de François Hollande.

Ségolène Royal donne le tournis, une impression de « télé-évangéliste », gesticulant à outrance, à la limite de l’indigeste.

Bertrand Delanöé postulant à l’oscar de l’hypocrite de service, dans l’incapacité de donner ses consignes de vote à la lumière du jour, préférant regagner sa tanière pour « prendre » sa décision. Pathétique.

Martine Aubry, chef de file de l’obscurantisme et du dogmatisme, le fardeau des 35 heures collé à ses basques.

Benoit Hamon est resté lui-même. Certes il ne représente certainement pas le chef de file d’un socialisme rénové, plutôt une certaine continuité, débarrassé du « paquet » Bayrou. Une politique de gauche sans biaiser vers le centre, lorgnant sur l’électorat de Besancenot.

De toutes les façons le parti socialiste est au bord de l’implosion. Royal vers le centre, Hamon vers la gauche, et Martine Aubry tiraillée entre les deux. Le futur secrétaire ne sera qu’un leader faible. La scission parait inévitable tant les difficultés de se doter d’une réelle orientation politique semblent insolubles.

Je m’amuse en parcourant certains forums, ou l’on se persuade que Martine Aubry avec les apports des voix de Delanöé endosse déjà la cape de lauréate. La politique et l’arithmétique ne font pas bon ménage, un simple cumul de chiffre n’aboutit pas à la réalité. Les militants sont face à un dilemme.

Le congrès de Reims se solde par un nouveau constat d’échec, ou le parti socialisme perd encore de sa crédibilité. De luttes fratricides en querelles intestines.

Cela ressemble à un véritable jeu de massacre. Nicolas Sarkozy ne peut être contesté sans une alternative à la hauteur des enjeux. Le paysage politique français réclame une opposition constructive ou le leitmotiv ne sera pas de contribuer à un anti-sarkozysme primaire, mais de nous proposer une alternative réelle, illustrée par un programme ambitieux et crédible. Sans quoi l’échéance de 2012.