La crise provoque de multiples tensions au sein des entreprises. Certains patrons, peu scrupuleux, en profitent pour dévaloriser et profiter du "besoin de travailler" de leurs employés. Réagir face aux menaces et au harcèlement requiert une belle force de caractère et quelques atouts bien cachés.
Les limites de la loi
Un employé de grande surface, un vendeur polyvalent d’une enseigne nationale reçoit ses ordres du directeur de magasin. S’il s’agit d’une structure indépendante, ce cadre bien rémunéré sera le "seul maître à bord". Il aura les pleins pouvoirs. Si son ambition le pousse à épargner pour investir dans un autre commerce, il se verra peut-être dans l’obligation de restreindre les dépenses.
Ainsi, certains patrons se sont servis de la crise comme excuse pour supprimer les primes même mises en place depuis de nombreuses années et les avantages légitimement acquis sur l’achat de matériel et fournitures. Les employés au SMIC se sont vus retirés les seuls bénéfices qui auraient pu mettre un peu de "beurre dans les épinards".
Ces mêmes dirigeants ne se soucient guère des mentions portées dans le contrat de travail pourtant signé par les deux parties. Le vendeur polyvalent devient cariste ou magasinier quand l’occasion se présente. On lui demande de passer des commandes ou de "coacher" des stagiaires alors que ni son grade, ni son salaire ne l’y astreignent Certaines situations s’avèrent dramatiques mais personne ne dit rien parce que c’est la crise et que l’on ne veut pas perdre son travail, parce que l’on a des enfants à charge et un prêt immobilier à rembourser !
Le non-respect de la convention collective
La convention collective, quel que soit le secteur d’activité, est accepté par le dirigeant avant son entrée en fonction. Pourtant, si aucun comité d’entreprise n’intervient dans l’entreprise, cet accord écrit aux nombreux avenants est parfois bafoué, voire oublié purement et simplement !
La convention collective stipule en général que la situation familiale de l’employé et son ancienneté doivent être prises en compte pour le départ en congés payés. Malheureusement, certains dirigeants prennent un malin plaisir à refuser systématiquement les vacances scolaires à leurs employés parents d’enfants mineurs. Le refus s’applique même pour une famille de 3 enfants et plus, même si le demandeur a une ancienneté supérieure à 10 ans, même s’il était déjà là au premier jour de l’entreprise. Si l’employé ose se rebeller, il doit s’attendre à des réprimandes, des convocations au bureau par lettre recommandée avec AR et une pression constante durant plusieurs semaines. Il est évident que ses collègues ne peuvent pas le soutenir puisqu’ils sont dans une situation similaire. En cas de conflit majeur, si la cour des prud’hommes est saisie, le travailleur doit se défendre seul et bien évidemment sans preuve.
Comment réagir face à une telle injustice ?
Les victimes de ces abus sont obligées de plier parce que trouver un travail est de plus en plus compliqué, parce qu’il faut bien vivre ou tout du moins survivre… Quand on stagne dans une situation problématique au quotidien, lorsqu’on travaille au sein d’une équipe paralysée par la peur de se faire licencier, Il est impossible de se réaliser dans son travail, d’être productif et motivé. La fatigue et le dégoût s’accumulent quand chaque jour férié (sauf le 1er mai) est travaillé, quand on ne voit sa famille que le dimanche et après 19 heures 30.
On ne peut pas toujours subir et accepter. Les dirigeants n’ont plus le droit, à l’heure actuelle, de considérer leurs employés comme des esclaves. Nous ne vivons plus dans un régime féodal dirigé par des seigneurs sans pitié. Un bon employé qui fait ce qu’il a à faire, qui ne prend jamais d’arrêt maladie, qui remplace "au pied levé" un de ses collègues alors qu’il est en repos, doit obtenir une certaine reconnaissance de la part de sa hiérarchie.
Les représentants syndicaux, le personnel de l’inspection du travail, les élus locaux sont à l’écoute des employés "maltraités". Oser en parler est un premier pas vers la liberté !
Cette situation vous paraît irréaliste ? Pourtant, elle ne l’est pas. Des employés, peu payés, se voient tous les jours insulté et rabaissé par leur patron. Le gouvernement devrait peut-être en tenir compte avant de faciliter les recours aux licenciements.
Même les plus modestes ont des droits, y compris le droit à la parole…
Que dire? Je suis « un peu » concernée…
Mouais… toujours les mêmes rengaines… C’est peut-être vrai dans quelques cas, mais il faut se garder de généraliser ! Et puis, même si vous ne croyez pas, mais la crise est vraiment là ! Même nos édiles du gouvernement en conviennent ! Je crois que certains manquent totalement de culture économique… Ce n’est pas grave, c’est toujours commode de taper sur les patrons, après l’avoir fait sur les Arabes, sur les Juifs, sur les Roms… Faut bien trouver un coupable!
Quidam, vous n’êtes peut-être pas concerné par le sujet!! Mais croyez-moi, et je ne vais pas m’étaler ici…. Il y a des situations intolérables, et subies! Alors, je ne suis pas « anti-patrons », je suis juste contre ceux qui traite les salariés comme des sous-merdes ( oups ! )
L’énorme problème c’est que le rapport de force a changé: il y a plus de main d’œuvre que nécessaire ce n’est plus comme dans les années 50 à 80, voire 90 pour beaucoup de secteurs d’activité. La peur de perdre son travail taraude bien des employés et bien peu osent affronter leur direction pour demander quoique ce soit. Les syndicats jouent leur jeu mais pas du tout celui de leurs coreligionnaires à ce compte là, les collectifs sont beaucoup plus à même d’opposer à la direction un bloc soudé (c’est là le secret de la réussite d’une revendication, avec des exigences « raisonnables »)
Heureusement, la plupart des patrons ne sont pas concernés par cet article. Mais, certains mériteraient d’être dénoncés pour le bien-être de leurs employés. On ne peut pas vivre en étant constamment harcelé.
C’est important de le souligner de temps en temps même si le sujet est gênant pour certaines personnes qui aimeraient qu’on évite d’en parler…
[b]C’est clair: l’État ne fait pas son devoir de sanction, les amendes qui devraient être infligées dans les cas que vous citez dans votre article ne le sont pas, pourquoi? je vous laisse apprécier la réponse: serait-ce que certains fonctionnaires* seraient « absolument débordés » ou atteints d’Alzheimer sélectif ou encore occupés à repeindre leur maison avec le(s) pot(s) de peinture que leur a offert si gentiment le directeur ?
*pourtant instruit (de par leur centrale célèbre de couleur incandescente) du fait que TOUS les patrons sont des voyous [/b]