Le président du comité de remise du prix Nobel affirme que la crise actuelle n’aurait pas d’incidence sur le Nobel d’économie 2008. Et pourtant c'est un éditorialiste réputé pour ses charges contre l'Administration Bush qui l'a remporté.

Paul Krugman, économiste de la mondialisation, universitaire de Princeton et chroniqueur du "New York Times" vient aujourd'hui de rajouter une ligne à sa déjà longue carte de visite.
Il a été récompensé pour "avoir montré les effets des économies d'échelle sur les modèles du commerce international et la localisation de l'activité économique" par l'Académie royale suédoise des sciences.
Krugman a publié sa thèse de doctorat sous la direction de l'économiste indien Jagdish Bhagwati, réputé entre autre pour ses analyses des déséquilibres économiques Nord-Sud.


Traditionnellement, le nobel est remis à des économistes plus que libéraux. Prenons par exemple Milton Friedman, prix Nobel 1976, dont les théories sont de plus en critiquées, car elles auraient joué un rôle certains dans la crise financière actuelle. En effet, ces théories prônaient un secteur privé puissant et une intervention étatique minimale dans l’économie, les gouvernements n'étant là que pour fixer les règles du jeu. Une théorie largement appliquée de part le monde, et proclamée comme serre-file de l'économie mondiale.Un système bien mis à mal ces derniers mois avec la nécessité pour les États d’intervenir financièrement dans des entreprises privées.

Paul fait un peu figure de rose dans ce champ de "blé". Critique acerbe de la politique économique de Bush, il ne se gène pas pour faire part de ses opinions personnelles. Polémiste, mais objectif quand il attaque d'un bord, il saborde l'autre. Ainsi jugeait-il récemment le candidat républicain Mac Cain comme étant "plus effrayant encore maintenant qu'il ne l'était il y a quelques semaines". Plutôt, il s'était occupé des démocrates en les qualifiant de "parti des idiots".

Milton Friedman a sorti sa théorie à la fin des années 60. Nous sortions de la seconde guerre mondiale, et tout était à reconstruire. Grâce à lui, l'occident a pu faire une transition entre une économie élitiste, concentré entre deux trois mains, à une économie de marché où chacun avait sa chance.
Une période tellement faste, que son modèle économique a voulu être étiré dans le temps, appliqué à toute situation. Mais le monde a changé.Nous avons atteint un telle niveau de spéculation et d'argent virtuel que notre environnement financier n'a plus rien à voir avec ce que l'on nous apprend dans les bouquin. Milton Friedman pour la seconde moitié du XX siècle, Paul Krugman pour la première moitié du XXI?