Inutile de constater qu’en milieu urbain, la grisaille est une routine. Tout est incolore, le blanc lui même des façades n’a plus de sens , sali, insulté ,par les gaz des pots d’échappement et toutes les autres pollutions qui nous entourent.
Les seules lumières potentiellement accessibles à nos yeux mis clos nous agressent de façon ostentatoire. Les carottes des bars tabacs, les caducées des pharmacies, les vitrines des magasins , les panneaux publicitaires n’ont qu’un seul et unique but, nous faire pénétrer dans l’antre de la société de consommation , comme hypnotisés par ces rouges et ces jaunes qui clignotent inlassablement.
La médecine, les arts déco à cette heure où les loisirs artistiques et la décoration de la maison prennent un essor à hauteur du retour à la cuisine simple ,rapide, mais faite maison, tout, autour de nous , nous indique que les couleurs influent sur nos humeurs, sur nos habitudes.
A commencer par notre sommeil, source indéniable d’un train de vie sain. Selon certaines études, la couleur des murs de nos chambres à coucher aurait un impact sur notre propension a dormir de façon récupératrice. Il faudrait s’entourer ainsi de vert ,de blanc ou de bleu clair pour rejoindre les bras de Morphée sans attendre le passage du marchand de sable. En revanche, dans les pièces à vivre, ce serait les couleurs chaudes qui seraient préconisées afin de conserver une certaine énergie tout au long de la journée.
Déco mise à part, la couleur de nos vêtements, de notre maquillage, ou de nos chaussures , de notre voiture même , sont le baromètre de nos humeurs. Certains jours, on sort le noir de nos armoires, on se charbonne les yeux ont peint nos ongles d’ombre. Endeuillés de cette défunte joie de vivre qui s’étiole telle une peau de chagrin avec une fatigue granissante due au stress et à cette course effrénée contre la montre, devenue notre lot quotidien, nous avons parfois du mal à reprendre le dessus et à oser le vert, le orange, ou encore le rose.
Qu’à cela ne tienne. Tous les jours, je cotoye des hommes et des femmes qui témoignent sans le savoir, sans même le vouloir , de leurs états d’âme. Les plus stressés, les plus déprimés n’osent pas sortir de ce corset social qui nous incombe certaines normes.
Je dois m’habiller en noir pour travailler. C’est clairement stipulé sur mon contrat de travail. Le gris est autorisé, le marron bien foncé aussi. Seulement, le noir me ramène au départ de mes disparus, alors je biaise… Je mets du vert sur mes paupières, du fluo sur mes ongles, et des chaussettes très colorées, pour combattre, à ma façon, cette opression impalpable au début mais oh combien présente au bout de deux années dans la même boîte.
Aujourd’hui, je vais me déguiser en bonbon… Envie de voire la vie en rose, tout simplement. Ce soir, je suis en vacances, bien méritées aprés des journées de neuf heures passées derrière cette caisse qui me fait mal aux yeux, aux tympans et à la bonne humeur.
Pour finir , un client m’a dit que la mode de cet été se déclinait en fluo. Alors mesdames, et messieurs, n’hésitez pas!!! Même si cela doit passer par des sous vêtements voyants pour qui peut bien les voire. Parfois, certaines choses dont nous seuls connaissons l’existence redonnent plus de moral que les signes visibles de notre bonheur!!!
[b]Il y a même la luminothérapie (multichrome)[/b] 🙂 😀