La Corrida n’a pas été, au grand bonheur des uns mais pour le plus grand désespoir des autres, interdite en France. La passion dans ce débat ne laisse pas forcément une grande place aux arguments raisonnés.

 

 

 

Non, je ne me lance pas dans un nouvel opus pro ou anti Corrida, tant je connais l’inutilité d’un tel débat. Nous sommes en ces circonstances guidés par nos propres émotions et notre propre vécu. Sans vous dévoiler directement mes pensées (inutile d’être devin pour les ressentir à la lecture de ces quelques lignes), je reviens sur certains arguments des uns et des autres. Je ne vais pas les lister de manière exhaustive mais juste m’attarder sur ce que l’on est habitué à entendre ces dernières heures.

 

 

 

La tauromachie est une tradition, un véritable art.  

 

Pour commencer il ne faut pas confondre les corridas avec les férias, qui font, elles aussi, partie du folklore régional. Commençons donc par préciser, que nous n’évoquons ici que les corridas avec mise à mort de l’animal.

 

Indéniable, l’argument ne peut être réfuté. Que l’on soit pour ou contre, force est de constater que la tauromachie représente une coutume ancrée dans les mœurs de certaines régions. (A titre d’exemple, les combats de coq sont autorisés dans certaines parties de notre territoire pour les mêmes raisons). C’est donc un fait incontesté.

 

Attention cela n’implique nullement que la tauromachie doit être acceptée et tolérée. C’est une tradition soit. Quelques siècles en arrière, la tradition voulait que les petites filles soient, dès la naissance, données en épouses à de riches propriétaires terriens ou destinées au couvent. Personne n’entend aujourd’hui perpétuer de telles traditions.

 

Tout juste pour dire, que la tradition n’explique et ne justifie pas tout, et surtout pas l’intransigeance de cette sentence. C’est une tradition et cela ne se supprime pas. L’argument, en tant que tel, ne tient pas la route.

 

 

 

 

La tauromachie fait partie intégrante de l’économie locale

 

Les pro corridas nous expliquent à loisir que les corridas, ce n’est pas uniquement la mise à la mort. Les corridas feraient ainsi partie de l’économie locale. D’un côté, on retrouve les éleveurs de taureaux, de l’autre les employés des bars et autres restaurants, qui peuvent survivre grâce à ces animations.

 

La dessus, l’argument est tronqué. L’économie des férias peut éventuellement faire partie de l’économie locale, mais en aucun cas la corrida. Ces dernières sont en effet trop rares pour subvenir à l’économie d’une région. Les éleveurs de taureaux, dans leur très grande majorité, ne tirent pas de profit à la vente des taureaux destinés à être tués mais gagnent plus en proposant une viande aux abattoirs de la région. Quant aux férias, l’ambiance fait indéniablement partie de l’atmosphère, tout en remplissant les caisses des bodegas.

 

Non, la mise à mort du taureau ne permet pas de dynamiser l’économie locale.

 

 

La tauromachie représente un combat égal entre Homme et animal

 

Les pro et les anti corridas s’affrontent souvent violemment sur le sujet. Là ou certains dénoncent la cruauté, d’autres évoquent l’art que représenterait la tauromachie. Le combat serait égal entre le torero et l’animal.

 

Comment répondre à un tel argument sans entrer dans la passion ? Essayons d’être objectif. Le combat est égal. Non, l’Homme se fait armée alors que l’animal se retrouve bien seul.  L’Homme affronte l’animal non pas à mains nues  mais bardés et armés de piques en tout genre. Le combat n’est donc pas égal, à proprement parler. Un homme de 70 ou 80 kilos n’affronte pas seul plusieurs centaines de kilos de muscles, ou la boucherie se ferait alors humaine. Personne ne le souhaite. Mais il faut juste souligner alors que le combat est inégal.

 

Les afficionados nous expliquent alors que le taureau aime le combat. Que répondre, puisque personne n’a de réponse à ce délicat problème. Mon avis personnel ne compte guère. Mais, avouons, qu’on peut douter qu’une arène ouverte réussirait à être assez attirante pour un taureau, qui préférerait probablement rejoindre les vastes prairies camarguaises. 

 

 

 

La mise à mort de l’animal reste d’une grande cruauté

 

 

 

Argument phare des anti corrida,  la cruauté résiderait dans cette mise à mort, précédée de tortures infligées à l’animal. Impossible une fois encore de répondre à toutes ces interrogations sans déclencher de vives passions. Le taureau avant d’être tué est lardé de piques. Perdant son sang, l’animal s’affaiblit (encore une fois, le combat est alors inégal) avant de connaître sa fin ultime. S’agit-il de cruauté ?