La construction du barrage hydro-électrique dans la région de Belo Monte (Etat de Para)

 

La construction du barrage hydro-électrique dans la région de Belo Monte (Etat de Para)

 

Suite à l’intervention de  Zelectron, dont j’ignorais la teneur, je suis allé sur Internet et en ai trouvé la confirmation sur le site

 

http://www.focoblanco.com.uy/2011/11/brasil-central-hidroelectrica-belo-monte-destruye-la-vida-de-miles-de-indigenas/.

 

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C’est bien triste, en effet, pour les Indiens de cette région d’Amazonie, car cela va effectivement détruire leur mode de vie.

 

Je crois savoir, néanmoins, que des mouvements se sont constitués pour s’opposer au projet, et notamment à l’expropriation des terres concernées et de leurs habitants, comme on peut le lire sous le site

 

 http://www.cartamaior.com.br/templates/materiaMostrar.cfm?materia_id=19330,

 

dont le texte, une fois traduit par Google en français (et légèrement corrigé par mes soins) dit ceci :

Synepsis : Lexpropriation gigantesque entreprise par le gouvernement à Belo Monte révolte la conscience humaine

L’Agence Nationale de l’Energie Electrique est en train d’exproprier, dans trois villes de la région du Pará, l’équivalent de la moitié du District fédéral. Pour le Mouvement Xingu Alive, qui rassemble 250 organisations situé à l’intérieur et l’extérieur du Brésil et qui s’oppose au barrage, la zone est bien plus grande que celle incluse dans le plan originel, et aura des incidences sur la vie de plus de 10.000 personnes. C’est la dernière expropriation nécessaire à l’exécution des travaux, commencés en juin de l’année dernière.

Najla Passos

 

Mouvements Sociaux| 04/01/2012

 

BRASILIA – L’Agence nationale de l’énergie électrique (Aneel) a acté, ce mardi, l’expropriation de terrains pour la construction du barrage hydroélectrique de Belo Monte dans le Pará, qui sera, une fois construit, le troisième plus grand du monde. Cette décision provoqua un tollé parmi les 250 organisations nationales et internationales opposées au projet et qui s’employèrent à le réfuter, lui et les autorités brésiliennes. Le Mouvement Xingu Alive – dont le  nom se réfère à la rivière des Amazones qui accueillera l’usine hydroélectrique –  dénonce la taille gigantesque des expropriations – l’équivalent de 282.000 terrains de foot et la moitié du District fédéral -. ainsi que le manque de négociation avant et durant la procédure menée par l’Aneel.

 

"Cette décision implique une très grande région et affecte la vie de milliers de personnes. Et ceci ne figurait point dans le projet initial.  "Aussi bien,  le gouvernement a-t-il pris une décision anti-démocratique, puisque la population touchée par ces mesures ne fut pas consultée », explique le coordinateur du mouvement, Antonia Melo. «Nous avons été pris au dépourvu. La décision fut prise durant les vacances de fin d’année, quand les gens sont démobilisés. Pas une audience publique pour discuter de cette question. " Selon la résolution de l’ANEEL déclarant que les  282 000 hectares des trois villes de l’Etat de Pará sont d’«utilité public», le consortium d’entreprises affecté à la construction de l’usine hydro-électrique, appelée North Energy, est autorisé à évacuer les riverains : Indiens et petits agriculteurs vivant dans la région. "Vous pouvez le faire à l’amiable ou par le biais de procédures judiciaires. Et vous appuyer sur des décrets d’urgence". La résolution fut publiée dans la Gazette officielle ce mardi.

 

Selon l’Aneel, la redistribution des terres est nécessaire pour mettre en œuvre le chantier de construction, le réservoir d’eau, une zone de préservation permanente (APP), et pour réinstaller les personnes affectées par le projet. Les premiers chiffres publiés par le consortium souligne la nécessité de déménager quatre mille familles directement touchées. Le  Mouvement Xingu Alive ("pour que vive le Xingu")  soutient que ce nombre est bien plus élevé: de 20’000 à 40’000 personnes. Par ailleurs, vu la taille gigantesque de  la zone d’expropriation, il pense maintenant que ce chiffre pourrait  être de 50’000 personnes. Le Mouvement a convoqué une assemblée générale pour les 13 prochains jours, de sorte que ses membres discutent la dernière résolution de l’Aneel, et quel genre de mesures peuvent tenir de réponse appropriée. "Le monde entier a l’œil sur le Xingu et l’Amazonie. Ne soyons pas silencieux face à cette dernière manoeuvre du gouvernement pour imposer son projet de développement  à n’importe quel prix. Notre combat sera encore plus fort en 2012, " déclare Antonia Melo.

 

La controverse internationale, à propos du projet
Selon l’Aneel, la première expropriation en faveur de Belo Monte eut lieu en avril 2010. Les 3.500 hectares correspondants furent destinés aux travaux de terrassement, aux routes d’accès, au logement des travailleurs, aux usines de traitement de l’eau et à d’autres installations. Cette phase là de la réalisation du projet n’est pas encore terminée.  Les travaux de construction de l’usine ont débuté en juin de l’année dernière et se sont poursuivis jusqu’en décembre. Le gouvernement a enregistré que 1% d’entre eux étaient déjà achevés. Il est prévu que Belo Monte soit partiellement mis  en service  en 2015, et que tout le site soit en activité à la fin de l’année 2019.

 

Le  Mouvement Xingu Alive a manifesté des centaines de fois contre le projet. Il a reçu des soutiens de l’étranger, comme l’ancien acteur et gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger, ou le réalisateur James Cameron, et d’autres  acteurs du monde entier. Furent également  déposées 15 poursuites pour tenter de bloquer la construction de l’usine. Mais jusqu’à présent, tout ce qu’il pu obtenir est la minimisation des impacts sociaux et environnementaux associés au  projet.

 

La construction du barrage fut l’une des plates-formes de campagne de la présidente Dilma Rousseff, qui a défendu le projet comme une alternative énergétique pour assurer un développement rapide du Brésil. Les écologistes, cependant, ont accusé l’oeuvre de dévaster l’environnement de la forêt amazonienne, et ont proposé des solutions de rechange respectueuses de l’environnement, telles que l’investissement dans l’énergie solaire et éolienne.

 

Interpellé par le reportage de Carla Maior sur la nécessité de clarifier les doutes quant à l’expropriation, et de commenter les critiques du Mouvement Xingu Vivo, le consortium Energie du Nord déclara, par son bureau de presse, qu’il ne s’exprimerait pas sur le sujet.

 

14 réflexions sur « La construction du barrage hydro-électrique dans la région de Belo Monte (Etat de Para) »

  1. Un autre article, intitulé

    « Les Amérindiens d’Amazonie refusent de disparaître dans l’indifférence… »

    écrit par Daniel Matias, est à lire dans le Courrier International, édition du 08.03.2012

    (cf. http://www.courrierinternational.com/article/2012/03/08/un-ethnocide-en-pleine-amazonie).

    Cet article parle :

    – des travaux de construction du barrage gigantesque de Belo Monte sur le fleuve Xingu,

    – de l’avenir des Amériens de lAmazonie

    Synopsis de l’article :

    Un « ethnocide » en pleine Amazonie

    Les Amérindiens d’Amazonie refusent de disparaître dans l’indifférence. Le réalisateur suisse Daniel Schweizer tente depuis des années de faire entendre leur voix, qu’ils soient de la Guyane française ou du Brésil.

  2. Bonjour Zelektron,

    A mon avis, si l’entend par démocratie voter pour des partis, le Brésil est une démocratie. Mais sur le plan sociétal, le pays n’est uniforme ni en termes de classes sociales, puisqu’il existe encore énormément de misère, partout à travers le pays; ni en termes de régions, puisque les Etats les plus riches du pays se situent au sud (en gros depuis Belo Horizonte et Rio de Janeiro en direction de Sao Paulo). C’est, en effet, dans l’Etat de Sao Paulo que se concentre la richesse industrielle, et dans les Etats voisins (Rio Grande du Sud, Mato Grosso du Sud, et, plus au nord le Mato Grosso,, auxquels il font joindre l’Etat de Sao Paulo lui-même) que se concentre la richesse agricole. Quant à la capitale fédérale (Brasilia) elle représente une sorte d’île moderne posé dans une région qui a quelques villes importantes, dont Goiania, dans l’Etat du Goias, et d’autres cités dans l’Etat du Mato Grosso, mais vivant essentiellement de l’agriculture et de l’élevage. Et plus l’on se dirige vers le nord-est et le nord, puis le pays est pauvre, avec des villes côtières importantes (Salvaldor, Maceio, Recife, Natal, João Pessoa, Fortaleza, Belem), avec un intérieur du pays où les gros propriétaires terriens, qui possèdent des surfaces immenses, mais très peu productives à l’hectare, et qui souffrent beaucoup de la sécheresse, font la loi avec leur milice privée. Enfin il existe un Etat de l’Amazonie qui, pour être le plus grand du pays, n’est presque pas habité (à part Manaus, sa capitale), en raison de la jungle, sinon par des Indiens que le gouvernement fédéral traite de la même façon que le gouvernement des Etats-Unis à l’époque de la Conquête de l’Ouest par les Yankee. Ce gouvernement va donc privilégier l’exploitation des ressources de cet Etat (gisements miniers, exploitation des sources d’eau, etc), au détriment de la vie des Indiens.

    L’exemple de la future usine hydro-électrique de Belo Monte me fait d’ailleurs penser au barrage d’Assouan construit à l’époque de Nasser en Egypte, ou à celui des Trois Gorges construit plus récemment par les Chinois, puisque les populations déplacées à ces occasions n’ont pas eu le mot à dire.

  3. [quote]…
    Le Brésil n’est pas véritablement une démocratie ?[/quote]
    Zelectron, le jour où vous verrez une « démocratie » respecter ses minorités, surtout lorsqu’il s’agit d’indigènes qui n’ont pas le moindre poids politique ou/et économique; les poules auront des dents!

  4. clgz, cet article est primordial car il ne concerne pas seulement les derniers indiens d’Amazonie, mais bien l’avenir de l’humanité toute entière…Et je m’étonne que l’on continue à détruire les poumons de la planète dans une indifférence quasi générale!

  5. Dommage que de nombreux liens que vous nous donnez ne soient pas tous « bleuis »: cela complique un peu les recherches du lecteur!

  6. [b][quote]‘
    Le monde entier doit savoir ce qui se passe ici, il doit se rendre compte à quel point la destruction des forêts et des peuples indigènes signifie sa propre destruction.Leaders Kayapó
    ’[/quote][/b]

  7. Cher siempre,
    [b]Suite à l’intervention de Zelectron, dont j’ignorais la teneur, je suis allé sur Internet et en ai trouvé la confirmation sur le site[/b] tout est bien dit?
    Quant aux démocraties qui ne respectent … pas grand chose, y compris elles-mêmes …

  8. Lu sous le site

    http://www.autresbresils.net/spip.php?article2201

    Titre de l’article : VALE, le minerai de la honte
    par Florence Poznanski, Belo Horizonte

    Le 27 janvier dernier, la multinationale brésilienne VALE a remporté le titre de l’entreprise la plus irresponsable de l’année par les Public Eye Award. Ce « prix de la honte » est organisé chaque année depuis 2000 en marge du Forum Economique Mondial de Davos, par Greenpeace et l’ONG suisse la Déclaration de Berne. Il vise à sensibiliser l’opinion internationale sur les atteintes à la justice sociale que de plus en plus d’entreprises pratiquent impunément. Le prix Nobel Joseph Stiglitz, invité d’honneur, y a violemment condamné l’immobilisme des acteurs de la dégradation environnementale.

    Les raisons de cette nomination sont multiples et anciennes. Mais la récente entrée de VALE dans le consortium Nord Energia SA autour de la construction du barrage de Belo Monte en Amazonie, semble avoir été déterminante. Ce projet hautement controversé d’environ 17 milliards de dollars est dénoncé pour son caractère autoritaire et antisociale. Avec une capacité de production de 11 233 mégawatts (MW) ce barrage de 6 km de long et d’environ 500 km² autour du fleuve du Xingu (Etat du Pará) sera le troisième plus puissant au monde.Un enjeu économique colossal qui nécessite de transférer 40 000 ménages et de détourner 80% des fleuves environnants. Les associations et ONG investies (Amazon Watch, International Rivers et le mouvement Xingu vivo para sempre) dénoncent l’absence de concertation et la brutalité du traitement des populations indigènes qui ne reçoivent aucun dédommagement. En plus de la violation des lois environnementales et sociales, le barrage dont le chantier est déjà lancé, aura des conséquences écologiques désastreuses pour cette région encore préservée. A quoi s’ajouteront pollution, déforestation et précarisation sociale aux alentours, avec l’accessibilité facilitée du lieu.Le barrage a pourtant obtenu en juin 2011 l’avis favorable de l’institut brésilien de l’environnement (IBAMA), malgré les intimidations répétées de ces organisations appelant à ne pas accepter le projet en l’état. La Présidente Dilma Roussef a considéré le projet conforme aux normes environnementales affirmant que les mesures palliatives étaient satisfaisantes. Vraisemblablement, VALE qui exploite plusieurs mines de minerai de fer dans la région, participe à la construction du barrage pour s’assurer d’une énergie bon marché…[i][/i]

  9. [b]clgz11,
    c’est ainsi qu’on détruit la vie plus vite qu’on ne donne naissance, notre humanité va vers de douloureuses convulsions à cause de ces comportements. Étant sur place vous appréhendez bien mieux que nous les ravages de ces insensés.[/b]

  10. Bonjour Zelectron,

    Certes je suis plus près de ces lieux de massacre, que vous en Europe, mais comme j’habite dans un Etat de Bahia qui se situe à 3000 km de l’Amazonie, je n’en sais finalement pas que vous sur ce qui se passe là-bas. D’autant que l’info ne circule pas, au Brésil, comme en Europe.

    Où j’habite, par comparaison, le principal problème n’est ni la déforestation ni la pollution et la dévastation de l’environnement, mais la sécheresse. A telle enseigne que si la température moyenne continue de monter, chaque année, et la pluie se raréfier, le désert risque fort de se substituer à des terres agricoles qui, de toutes façons, sont difficiles à exploiter en raison d’un sol fortement caillouteux ou granitique (puisque l’endroit ou je réside est une sorte de plateau posé au milieu d’une chaîne de montagne circulaire au sol très rocheux).

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