Il y a quelques années, nous habitions dans une petite ville de province dont les entreprises et les commerces mourraient lentement, entraînant au même rythmes des pertes d'emplois.

Mon mari était alors fonctionnaire. Il bénéficiait donc de la sécurité de l'emploi.

Nous étions jeunes, nos enfants étaient en bas âge. Nous ne nous posions pas trop de questions quant à la situation sociale de notre région ou à l'économie en général. Nous vivions notre petite vie tout simplement.

Je me souviens pourtant qu'à l'époque lors d'une rencontre avec notre conseiller placement, celui-ci nous avait fait part d'un constat qu'il avait fait. Les habitants de notre petite ville plaçaient beaucoup d'argent.

Il nous avait fait la réflexion suivante:"Plus  les gens ont peur pour leur emploi ou pour leur avenir en général, plus ils placent d'argent."

A l'époque, je trouvais tout simplement cela positif. je me disais que ces personnes étaient prévoyantes.

Je n'avais plus repensé à cette discussion mais depuis quelques temps, nous sommes confrontés à une situation préoccupante. Mon mari devra certainement choisir entre une mutation professionnelle et un licenciement.

S'ouvrira à notre famille deux solutions:  

S'il accepte la mutation, nous devrons recommencer notre vie ailleurs avec le risque que quelques années plus tard, cela recommence. Nous devrons quitter notre maison de famille que mon mari a lentement rénové. Nous devrons quitter nos amis et sans doute notre région. Je dois vous avouer que nous n'y sommes pas du tout préparés. Nos enfants ne veulent d'ailleurs pas en entendre parler.

Si mon mari n'accepte pas la mutation. Il sera licencié. Il devra rechercher un autre emploi mais cela ne sera pas facile compte tenu de la conjoncture de l'emploi de notre région.

Compte tenu de notre situation, nous avons décidé d'adopter quelques modifications à notre train de vie sans toutefois nous priver de ce qui est important:"Le nourriture".

Par contre, nous avons fait quelques coupes franches dans certains budgets:

– Le budget boissons. Nous avons limité les sodas.  

– Les achats de gadgets ou de vêtements de marque et nous ne partons pas en vacances.

– Nous essayons de limiter l'utilisation de notre voiture. Nous ne l'utilisons plus sans raison.

 

Il y a encore quelques temps, je ne comprenais pas en quoi la confiance pouvait influer sur l'économie. A vrai dire, je ne m'étais jamais intéressée au sujet. 

 

Et pourtant :

S'il n'y a pas de confiance, principalement confiance en l'avenir, il y a moins de consommation.

S'il y a moins de consommation, il y a moins de taxes donc moins de rentrées d'argent pour l'état. Et si la population consomme moins, il y a moins besoin de produire, il y a donc moins d'emplois.

S'il y a moins d'emplois, il y a plus de charges puisqu'il faut aider les personnes qui perdent leur emploi.

Mais qu'elles sont les conditions de la confiance?

Pour qu'une population ait confiance en son avenir dans un pays européen, il faut que la collectivité lui assure une sécurité en matière de santé, d'éducation et d'avenir (la retraite).

Si ces conditions ne sont pas réunies, les populations retrouvent leurs vieux réflexes ancestraux: Elles épargnent en prévision d'un avenir incertain.

Et c'est évident. Si les gens épargnent, ils ne consomment pas. La conséquence  est que la croissance intérieure n'est plus soutenue par la consommation des ménages.

Il n'y a donc plus de croissance. 

 

La confiance est donc indispensable pour une économie saine.